Cela fait une semaine que j'ai eu un rencard avec Héléna. Nous nous entendons merveilleusement bien. Nous avons énormément de points communs, plus que je ne l'aurais imaginé. Ce date s'est même très bien passé et je me suis surprise à lui demander un autre rendez-vous.
Le trajet pour rentrer chez moi se fait long aujourd'hui. Pourtant, j'ai l'habitude car c'est le même depuis j'ai commencé à travailler au magasin, il y a plusieurs années. C'est peut-être parce que j'ai passé une mauvaise journée. Une cliente indécise m'a fait chier pendant une heure sur quelles fleurs offrir à sa mère. J'ai cru que j'allais la frapper car à chaque fleurs que je lui proposais n'étaient pas assez bien pour elle.
J'arrive dans l'allée de ma maison avec un mauvais pressentiment soudain. Quelque chose ne va pas. Les lumières de la maison ne sont pas allumées alors qu'il fait nuit. Il est 19h30 et Olivia cuisine toujours à cette heure.
Mes anciens réflexes se mettent en marche. Je marche doucement, très doucement, et prends la lame cachée dans ma chaussure. C'était la seule condition pour que Rayane me laisse vivre "normalement". Heureusement, j'ai toujours étais forte à mes cours d'armes blanches, c'étaient mes cours préférés de la semaine.
J'enfonce la clef dans le trou de la serrure de la porte et la dévérouille délicatement. J'ouvre cette dernière en grand pour voir l'entièreté de l'entrée. Rien. Pas de musiques habituelles d'Olivia. Pas de bruits bruyants de cuillère dans la casserole. Pas le son de sa douce voix chantante. Rien. Seul le silence comble ce vide. J'entre, toujours sur mes gardes, mon arme à la main. J'examine plus précisément la pièce mais rien. Tout est à sa place. Je décide alors de me tourner vers le salon. Deux énormes armoires à glaces sont présentes. Ils occupent tout l'espace. Ils ne font rien à part rester immobile. On dirait qu'ils attendent quelque chose. Je n'arrive pas à distinguer leur apparence à cause de l'obscurité. Tout ce que je sais, c'est que ce sont deux hommes, bien musclés.
Par manque de professionnalisme, je marche sur une latte de parquet grinçante. Super. Les deux colosses se retournent en une fraction de seconde et me foncent dessus. J'essaie de me battre comme je peux mais rien à faire, ils sont beaucoup plus expérimentés que moi. Au bout de dix minutes, ils me tiennent fermement, chacun tenant un bras.Je me débat, tout en sachant que c'est inutile. Je vais peut-être reprendre des cours d'auto-défense.
Des talons résonnent dans la pièce. Une mystérieuse personne rejoint la fête! Génial! Les pas s'arrêtent en face de moi et des doigts magnifiquement bien manucurés me relèvent le menton. Des yeux d'un vert émeraude intense se plongent dans les miens. Je les reconnais immédiatement, ils ne peuvent appartenir qu'à une seule et unique personne.
« Héléna, craché-je. »
Cette dernière sourit. Ce n'est pas un sourire joyeux qui se dessine sur ses lèvres, non. C'en est un sadique. Ses cheveux roux sont relevés en une queue de cheval. Elle porte un ensemble foncé mais je ne peux détailler car il fait trop sombre.
Un tas de questions se bouleverse dans ma tête. Que fait-elle ici? Comment a-t-elle eu mon adresse? Pourquoi est-elle accompagnée de ses deux armoires à glace? Pourquoi n'est-elle pas intervenue quand je me suis battue avec ces deux hommes? Qu'est-ce que ce sourire sadique?
« Je vois que tu as un tas de questions à me poser, commence-t-elle comme si elle lit dans mes pensées, mais ne t'inquiète pas, je vais y répondre. Enfin, à la principale. Qu'est-ce que je fais ici? C'est très simple... »
Elle laisse en suspens sa phrase pendant quelques minutes, juste pour me torturer. Son sourire sadique aux lèvres, elle reprend:
« Travaille pour moi. »
Quoi?! Il me faut une bonne dizaine de minutes pour comprendre ce qu'elle vient de m'annoncer. Je ne comprends pas sa demande. Elle est employée dans une banque, pas chef d'entreprise.
« Je ne comprends pas, lui répondé-je, tu es employée dans la banque de la ville. »
Elle éclate de rire avant de s'arrêter soudainement, ce qui me fait peur. Elle repose ses deux doigts sous mon menton et son pouce sur la joue.Le sourire, qui se trouvait déjà sur ses lèvres, s'élargit tandis qu'elle enfonce l'ongle de son pouce dans ma chair jusqu'à ce qu'une perle de sang apparaisse. Une fois la torture terminée, elle se redresse, lachant ma tête. Cette dernière retombe en avant et je ne la retient pas, je préfère regarder le sol que supporter ses sourires affreux. C'est lâche, je le sais. Elle prend une chaise dans la salle à manger et la ramène devant moi. Elle l'installe et s'assoit dessus.
« Travaille pour moi, me répète-t-elle. »
Je ne réponds rien, trop perdue dans mes pensées.
« Rejoins notre cartel. »
Cartel...cela faisait des années que je n'avais pas entendu ce mot. Rayane ne m'en parle jamais car il sait que c'est un sujet que je ne souhaite plus aborder. Alors Héléna fait partie d'un cartel...d'une mafia. Il est hors de question que j'accepte sa demande. Je me suis reconstruite une vie, je ne vais pas tout briser maintenant.
« Tu sais du quel je parle? me demande cette pouffiasse. Sinaloa.
-Mafia mexicaine, lui répondé-je séchement.
-Exactement!
-Pourtant, t'as rien d'une mexicaine.
-Mêle toi de ton cul! Maintenant je te le redis, travaille pour moi.
-Non.
-Bon, tant pis. J'aurais essayé d'être gentille. »
Elle tape des mains et une femme arrive en tenant une autre par le bras. Je sais immédiatement qui elle est. Olivia. Elle est bâillonnée et dans un sacré mauvais état. Les larmes me montent aux yeux. Dans quoi est-ce que je l'ai entraînée?
« Travaille pour moi ou..., reprend la rousse en pointant un pistolet sortant de sa poche arrière, elle meurt. »
Elle ne peut pas faire ça. Il est hors de question que j'accepte mais il est aussi hors de question qu'Olivia meurt! Dans qu'elle merde je me suis fourré encore?!
La rousse désactive la sécurité de son arme tout en me regardant sadiquement. Les larmes roulent sur les joues de ma colocataire ainsi que sur les miennes. Que faire? Le doigt d'Héléna se rapprochant de la gâchette, je prends une décision qui va changer ma vie à jamais.
« J'accepte, lâché-je ».
La jeune femme redescend son arme avec son sourire sadique aux lèvres. Elle se lève de sa chaise et vient se poster devant moi. Elle s'agenouille pour être à ma hauteur et annonce:
« Il était tant, Ivy Miller. »
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Toi et moi ce sera l'enfer [TOME 2]
RomanceCe livre peut-être lu sans avoir lu le tome précédent. Abigaëlle essaie de vivre normalement malgré son passé mouvementé, qui ressurgit la nuit. Elle a un travail, une colocataire et une maison. Malheureusement, elle ne s'autorise plus à aimer. Sa l...