Chapitre 13

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Quarante cinq minutes. Voilà le temps que nous avons passé dans la voiture en silence. La brune au volant se montre froide depuis son appel téléphonique. J'ignore ce qu'on lui a dit étant donné que je ne parle pas un mot espagnol. Si j'avais su, je me serais concentré aux cours de cette langue. Heureusement pour moi, ils parlent tous très bien anglais.

Lucia ne m'a pas dit où nous allions mais je préfère ne pas le lui demander. Cette dernière met de la musique pour combler le silence étouffant régnant dans la voiture. La chanson qui démarre est "La Fama" de Rosalía et The Weeknd. J'entend ma conductrice chantonner la chanson alors j'en fais de même lors du refrain. Mon accent espagnol est vraiment nul alors je ne chante pas fort. Je sens le regard de ma cheffe se poser sur moi alors, je fais de même. Ses magnifiques yeux marrons noisette se plongent dans les miens d'un bleu intense. Nous sommes arrêtés à un feu et quand celui-ci se met au vert, elle se reconcentre sur la route. La chanson se finit et laisse place à "Con Calma" de Daddy Yankee et Snow. J'ADORE CETTE CHANSON! Alors, je chante plus fort que tout à l'heure sans même m'en rendre compte. Le refrain commence et je lâche tout:

« Con calma, yo quiero ver cómo ella lo menea

Mueve ese poom-poom, girl

Es un asesina, cuando baila quiere que to' el mundo la vea

I like your poom-poom, girl »

J'entend un petit rire dissimulé par la musique. Je tourne la tête en direction de ce bruit et sans surprise, j'y découvre Lucia, un petit sourire aux lèvres.

« Ce n'est pas drôle! répliqué-je. »

Elle ne répond rien et continue à conduire. C'est lors du deuxième refrain qu'une voix s'ajoute à la mienne. Surprise, je me retourne encore une fois vers ma cheffe. Et c'est effectivement elle qui chante. Préférant profiter de sa joie soudaine, je continue à hurler les paroles de toutes les chansons qui passent pendant toutes la fin du trajet. Je ne connais pas la plupart des paroles de certaines alors je fais du yaourt ce qui amuse la conductrice.

Au bout d'une dizaine de minutes, Lucia se gare dans un parking souterrain. Elle coupe le contact et plonge ses yeux dans les miens. En à peine une seconde, elle redevenue la femme froide du début du trajet.

« Tu ne parles à personne et tu ne laisses personne te toucher. J'ai été clair? »

J'acquiesce et nous sortons de la voiture. Je suis la brune qui se dirige vers un ascenseur. Nous entrons dedans et elle sélectionne l'étage quatre. L'ascenseur se lance et nous passons le trajet en silence. Lucia fixe les portes alors que moi, je vérifie si je suis présentable dans le miroir. J'ai opté pour quelque chose de simple. Un jean moulant avec un chemisier noir à manche courte car il fait au moins 25°C. Je porte aussi des escarpins et des perles en boucles d'oreilles. Mes cheveux bruns sont détachés. Je suis légèrement maquillée avec du mascara et du gloss.

« Tu es très jolie alors arrête de te regarder avec pitié dans ce miroir. »

Je rougis à son compliment n'ayant pas l'habitude que l'on m'en fasse et me tourne en direction des portes. Ces dernières s'ouvrent quelques secondes après et ce que je vois m'amuse énormément. Pleins de personnes parlent et bougent dans tous les sens. Cela fait un boucan pas possible. Ma cheffe sort de la cabine où nous sommes restées plusieurs minutes, je la suis donc. A en voir son regard noir et sa mâchoire contractée, elle n'est pas très contente du spectacle qui s'offre à elle. Elle hurle donc:

« Qué demonios?! »

Je ne sais pas ce qu'elle a dit mais je devine assez facilement qu'elle les a rouspétés. Ils s'immobilisent tous et la regardent d'un air surpris. Je laisse mon petit sourire de côté et fais apparaître mon éternel visage froid. Tous les employés se mettent droit, laissent ce qu'ils faisaient. Ceux qui étaient assis se lèvent comme signe de respect. Lucia repose plus calmement sa question en espérant avoir une réponse. Une jeune femme s'approche et commence à le lui expliquer. La brune lui répond froidement puis s'en va vers une porte au fond de la pièce. Je la suis n'ayant pas le choix et nous entrons dans la pièce se trouvant derrière la porte. Un bureau. J'aurais dû m'en douter. Ma cheffe s'installe sur le fauteuil en cuir, derrière le bureau. Elle sort un ordinateur portable d'un tiroir et l'allume. Elle le pose sur le bureau puis sans un mot, se met à faire je ne sais quoi dessus. Je m'installe sur un fauteuil en face du sien et me mets à observer l'endroit. Il ressemble énormément au bureau de la villa. Les murs sont blancs, le parquet est clair. Seule la décoration est différente. Il y a un meuble à côté de la porte qui attire mon attention. Il y règne plusieurs photos d'hommes.

« Ce sont tous les hommes qui ont dirigé la Sinaloa, m'explique Lucia dans mon dos.

-Tous? lui demandé-je.

-Tous sans aucune exception.

-Tu es dedans?

-Oui. La première femme à diriger ce cartel.

-La première femme à diriger une mafia au monde.

-C'est vrai. »

On toque à la porte et Ben apparaît. Il me salue puis se dirige vers sa cheffe.

« J'ai fini ma journée et je me suis dit que ce serait bien si j'emmenais Ivy faire un tour en ville. Ça m'étonnerait qu'elle veuille rester cloitrée dans ce bureau toute la matinée et en plus, ça va faire quasiment un mois qu'elle n'est pas sortie.

-Qui t'as dit que j'étais là?lui demande sa bosse.

-Tout le monde parle de ton "retour".

-En parlant de ça, je vous veux dans mon bureau quand nous serons à la villa.

-Ok mais du coup...C'est bon pour Ivy? »

Lucia plonge son regard dans le mien puis revient à Ben.

« C'est d'accord mais il lui arrive quoi que ce soit, c'est toi que je butte. »

Ben sort un cri de joie tandis que je me lève précipitamment de mon siège. Je sourie de toutes mes dents à ma cheffe et la remercie. Mon blond me prend la main et me sort du bureau.

« T'es prête pour passer une matinée de folie?me demande-t-il.

-Oui! m'exclamé-je. »

Toi et moi ce sera l'enfer [TOME 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant