Chapitre 15

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Je suis postée devant le miroir de ma chambre depuis maintenant vingt minutes. Je suis vêtue de la robe que j'ai achetée la veille avec Ben. Elle est moulante, longue et noire. Elle possède une fente à partir du milieu de ma cuisse droite et un magnifique dos nue qui laisse malheureusement mes cicatrices et brûlures à la vue de tous. Mon ami m'a juré qu'elle me va super bien mais je ne peux m'empêcher de me trouver ridicule dedans.

Je suis horrible.

Cette robe est magnifique, dire le contraire serait mentir mais elle ne mérite pas d'être portée par une femme aussi laide que moi. J'ai beau être bien coiffée, maquillée, je me trouve toujours aussi hideuse.

Ma tenue est assez simple. Cette fameuse robe, des escarpins de la même couleur, des bijoux et un chignon. Je ressemble à une riche, ce que je suis, mais je n'aime pas cette image de moi. Sauf qu'aujourd'hui, je n'ai pas le choix. Tous les associés de Lucia seront là, je n'ai pas le droit à l'erreur. Mon entrée doit-être remarquable, ce qui ne risque pas d'arriver mais bon.

La porte de ma chambre s'ouvre sur Léoni, mon bad boy préféré. Il m'invite à rejoindre nos amis et les invités. Je sors donc de la chambre puis nous quittons l'appartement. Nous dirigeons vers les marches et, alors que nous nous apprêtons à les descendre, une voix nous interrompt:

« Elle descend avec moi »

Cette voix...Je pourrais la reconnaître entre mille autres...

Nous nous retournons vers la femme. Elle porte une simple robe blanche sans manches. Ses cheveux courts sont attachés en un demi-chignon et de magnifiques anneaux épais dorés ornent ses oreilles. Elle est tout simplement magnifique.

Léoni se rend donc au rez-de-chaussé tandis que Lucia s'approche de moi. C'est quand nous sommes seules qu'elle déclare:

« Nous allons faire une entrée fracassante.

-Pourquoi dîtes-vous cela?

-Tu est splendide Ivy...

-Mais vous l'êtes encore plus... »

Elle soupire tout en levant les yeux aux ciels. Elle m'incite à prendre son bras, ce que je fais puis nous commençons à descendre l'escalier. En arrivant au milieu de celui-ci, mon angoisse ne fait qu'augmenter. Nous sommes enfin visible aux yeux de tous. Mes yeux balaient très vite la salle du regard avant de s'arrêter sur le visage de ma cheffe. Il est fermé, froid. J'en fait de même, ne voulant qu'il me voient en état de panique. Je suis Ivy Miller après tout. Tous les regards sont posés sur nous mais nous n'arrêtons pas de descendre ces foutus escaliers. On ne doit montrer aucune faiblesse devant eux, c'est la règle de survie. C'est mon oncle qui me l'a apprise. Si je voulais rester dans ce monde, il ne fallait pas que je me fasse marcher dessus.

A peine sommes-nous arrivées que tout un tas d'hommes encercle Lucia, me forçant à m'en éloigner. Je décide donc de rejoindre mes amis à notre table un peu plus loin. Ils me saluent et nous parlons de tout et de rien pendant environ une demi-heure. Alors que je suis en train de rire à cause d'une blague de Ben, je sens une main se poser sur mon épaule. Je me retourne, surprise, et y découvre un homme d'une quarantaine d'années. Il porte un costume classique noir, comme tous ici.

« Veuillez m'excuser mademoiselle mais il me semble que je ne vous ai jamais vu ici.

-Non en effet, lui réponds-je froidement.

-Puis-je demander votre nom?

-Bien sûr, Ivy Miller. Et quel est le vôtre?

-Eh bien je suis...

-Eduard Muñoz! Je vous conseille de vous éloigner de cette femme tout de suite, le coupe une voix qui m'est trop familière. »

La foule se fend en deux et laisse la magnifique femme s'approcher de nous dans sa magnifique robe blanche. Elle atteint notre niveau et saisit une coupe de champagne sur le plateau de l'un des serveurs. Elle en boit une gorgée avant de déclarer:

« Cette femme est sous ma sécurité! Si l'un d'entre vous la touche ou vient simplement l'approcher, il finira comme cette coupe... »

Sur ces mots, elle fait tomber son verre de champagne qui s'éclate sur le sol, faisant sursauter toute la salle.

« Ai-je été comprise? demande-t-elle. »

Ils hochent tous de la tête et ce fameux Eduard s'éloigne de moi aussi vite qu'il est arrivé.

Une main baguée vient se poser dans le bas de mon dos, plus précisément sur l'une de mes cicatrices encore fraîches d'un mois. La fraîcheur de ses bagues me fait frissonner. Sa voix suave vient me chuchoter à l'oreille:

« La soirée se passe bien mi corazón? »

Son souffle dans mon cou me déstabilise. Je n'ai pas l'habitude de ce genre de contact.

« Plutôt bien, oui..., lui réponds-je ne trouvant rien d'autre à dire.

-Parfait alors... »

Un homme fait irruption à côté de Lucia. Il lui dit quelque chose à l'oreille ce qui fait acquiescer la brune. Elle s'excuse puis s'éclipse, me laissant seule avec mes pensées. "Mi corazón"... Depuis quand m'appelle-t-elle comme ça?

Des coups de feu me sortent de mes questionnements. Que se passe-t-il? Des mains viennent agripper mes bras et me traîner dans un couloir. Mon regard croisa le magnifique bleu des yeux de Ben. Son regard n'est pas aussi joyeux que d'habitude. il est en colère, même inquiet. Il me met dans un placard me donnant l'ordre de ne pas en sortir.

Si seulement il savait...

Toi et moi ce sera l'enfer [TOME 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant