Chapitre 9

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TW: agression sexuelle

Si vous êtes victime d'agression sexuelle contacté le 0 800 05 95 95 ou le 3919

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Nous sommes dans la voiture, en route pour se rendre à la boîte de nuit. Le chemin est extrêmement silencieux. Lise est au volant, la mâchoire tellement crispée qu'elle pourrait se briser. Au côté passager se trouve Ha-Yoon qui elle fixe la route sans un mot. Moi, je me retrouve à l'arrière avec les jumeaux de chaque côté. Eux aussi ont le regard concentré sur le paysage. Je ne suis tellement pas à l'aise et je stresse énormément pour ma première mission. C'est vrai que ce n'est pas commun qu'une ancienne cheffe de mafia n'ai jamais fait de mission. Malheureusement, ça a été mon cas. Mon oncle refusait que je fasse ma première mission avant mes dix-huit ans et il est décédé avant que je les atteigne. Cela ne veut pas dire que je suis incapable d'en accomplir une mais le doute flotte toujours dans mon esprit. Je ne cesse de me répéter que Lucia a confiance en moi mais cette once de doute reste toujours.

J'entends la rousse jurer derrière le volant, elle aussi est inquiète.

« Arrête de parler dans ta moustache est dit le nous en face, déclare Léoni en s'adressant à sa camarade.

-Elle sera incapable de tenir assez longtemps avec ce putain de pervers de merde! hurle Lise.

-On n'a pas le choix de toute façon! Alors arrête tes gamineries et concentre toi sur la mission.

-Elle n'a rien a foutre avec nous!

-Si Lucia l'a mise avec nous, c'est pour une bonne raison!

-Laquelle! Elle n'a aucun avantage et n'a jamais tué quelqu'un de sa vie!

-Peut-être mais...

-La ferme! le coupé-je. »

Léoni pose son regard sur moi ainsi que son frère et notre brune. La conductrice, elle, m'observe par le rétroviseur central.

« Vous ne me connaissez pas alors fermez là, craché-je.

-T'es en train d'insinuer que tu as déjà tué? me demande Ben qui a compris le double sens de ma phrase.

-Impossible, lui répond la rousse.

-Et pourtant si, lâche-je. »

Personne ne répond, seuls leurs regards ébahi se posent sur moi, sauf pour notre très chère Ha-Yoon. Le silence pèse dans la voiture, ce qui me fait angoisser plus que je ne l'étais déjà.

« Je te l'avais dit qu'elle ne l'avait pas recruter pour rien, lance la brune à notre conductrice.

-Pourquoi t'as tué quelqu'un? me demande Ben, un peu trop curieux.

-Car je...je...voulais la venger..., lui réponds-je malgré les souvenirs qui refont surface. »

Le blond aux yeux bleus ouvre la bouche mais la referme aussitôt, sous le regard noir de son frère. Ce silence pesant reprend place dans la voiture. Heureusement, Lise se gare sur un petit parking, indiquant que nous sommes arrivés. Nous descendons tous de l'habitacle et suivons notre guide, qui est Ha-Yoon. La jeune femme nous emmène sur une grand place avec une fontaine au centre. Elle nous dirige ensuite dans un bar où une dizaine de gars bourrés nous regarde sans satisfaction. Nous passons outre leurs regards et nous nous engouffrons dans un couloir. Au bout de ce dernier, se situe une porte avec un panneau interdit mais nous savons très bien que derrière elle se trouvent les escaliers qui mènent à la fameuse boîte de nuit.

Le stresse monte encore plus quand la rousse ouvre la porte. Et si elle avait raison? Et si je ne suis pas à la hauteur? Et si je décevais Lucia? Comment vais-je faire pour reconnaître ce putain de patron?

Une main se pose dans le creux de mon dos, ce qui me fait sortir de mes pensées. Cette dernière appartient à Léoni, m'invitant à descendre les escaliers. Je m'exécute donc et m'aventure dans ces derniers. Le bruit de la musique sortant des enceintes m'explose les tympans quand je passe la porte.

Léoni m'indique qu'il faut que je me rende au bar. Je suis donc sa proposition et pars m'asseoir sur l'un des tabourets. Je commande un soda, même si Lucia me l'a formellement interdit par peur d'empoisonnement. Le serveur pose la boisson devant moi quand je sens une main se poser sur le bas de mon dos.

La raison numéro un pour laquelle je déteste les boîtes de nuits, est que les hommes y sont irrespectueux. Ils prennent les femmes pour des objets sexuels comme si on était consentante juste parce que l'on est en boîte. Rien que pour ça, j'ai envie de leur foutre mon poing dans la gueule.

L'homme s'installe sur la place se situant juste à ma droite et commande un verre de whisky. Une fois ce dernier prêt, il en boit une gorgée avant de le reposer et de poser ses yeux sombres dans les miens.

« La soirée te plaît ma jolie? me demande-t-il. »

Qui lui a permis de me tutoyer et de m'appeler ainsi? Non mais il se prend pour qui, sérieux?

« Qui vous a permis de me tutoyer? lui réponds-je.

-Je ne sais pas... »

Oui, bah casses-toi car tu commences à sérieusement me casser les pieds. J'attends quelqu'un d'autre de toute façon.

« Je suis peut-être le patron de cette boîte..., continue-t-il. »

Je manque de m'étouffer avec ma boisson. Maintenant que je prends le temps de l'observer, il correspond parfaitement à la description de ma cheffe. Il est grand, brun, barbu et vêtu d'un costard. Il doit avoir la quarantaine à en voir ses quelques cheveux gris. Et comme la si bien dit Lucia, il a un putain de sourire pervers aux lèvres.

« Vous êtes peut-être le patron mais rien ne vous permet de me tutoyer, craché-je.

-Madame est tenace...

-Madame veut seulement qu'on la respect.

-Pardonnez-moi. J'en ai oublié de me présenter! Je m'appelle Pedro.

-Moi, Abigaëlle. »

Je serre la main qu'il me tend avec un faux sourire au visage. Quand nos mains se lâchent, il en profite pour en poser une sur ma cuisse. Il ne perd vraiment pas de temps! Sauf que moi, il m'en faut!

« Alors, ta soirée? me demande-t-il pour la deuxième fois. »

Il n'a vraiment rien compris. J'abandonne!

« Plutôt bien, lui réponds-je.

-Tu as l'air de t'ennuyer pourtant...

-Non, ça va mais merci.

-Tu es venue toute seule?

-Non, avec des amies.

-Et où sont-elles?

-Sûrement en train de danser. »

Son sourire s'élargit et il se lève.

« Bon, je vais retourner à mon bureau..., annonce-t-il.

-Non! lâché-je sous le coup de la panique. »

Il se retourne vers moi avec un sourire encore plus grand qu'il ne l'était déjà.

« Tu ne veux pas que je parte? me questionne-t-il.

-Disons que...que j'aime bien votre compagnie.

-Bien, alors suis moi. »

Il m'attrape le poignet et me traîne parmis la foule sans que je puisse l'en empêcher. Je cherche mon ami et sa collègue du regard mais rien. Aucune trace d'eux. La panique commence à m'envahir à l'idée de me retrouver seule avec un homme, surtout lui.

Il m'emmène dans un petit couloir et je comprends, malheureusement trop tard, ce qu'il compte faire. A peine rentrés dans la pénombre, il me plaque contre le mur.

« Tu aimes ma compagnie, hein? me demande-t-il, toujours avec son sourire de merde aux lèvres. »

Je ne réponds rien, beaucoup trop paniquée. Il commence à se frotter contre moi sans que je puisse faire quelque chose.

Si seulement Abbie était là pour me sauver...comme la première fois...

Toi et moi ce sera l'enfer [TOME 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant