Chapitre 5

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Je me réveille dans ce qui ressemble à un lit d'hôpital. Le seul truc est que je ne suis pas dans un hôpital. Non, je suis dans une infirmerie. J'arrive à la reconnaître grâce aux autres lits et l'armoire de pharmacie. La fenêtre est juste à côté de moi, on y voit un joli jardin possédant énormément d'arbres. Je n'imagine même pas la taille de cet espace vert.

J'essaie de me mettre en position assise à l'aide de mes coudes mais une douleur au ventre m'arrête net. J'avais presque oublié... Je sens une main me serrer le biceps et m'aider à me relever. Une fois dans la position souhaitée, je tourne la tête pour remercier la personne qui m'avait aidé. C'est un homme assez grand qui se tient à mes côtés. Il est blond aux yeux bleus avec un sourire d'ange. Si seulement j'étais hétéro...

Une personne entre dans la petite pièce, sans fermer la porte derrière elle. Cette dernière arrive à nous et ce que je vois ne me plaît pas du tout. Voilà l'une des armoires à glace qui était présente dans ma maison, il y a maintenant quelques jours. Je ne sais pas si je dois éclater d'un rire ironique ou l'assassiner du regard.

Il me tend des vêtements. Sur le coup, je ne comprends pas pourquoi il me donne ça puis je remarque que je suis toujours en brassière et en legging. Je lui arrache des mains les vêtements et me lève toute seule, malgré l'énorme douleur. Je me dirige derrière le rideau que m'a indiqué l'infirmier. Les vêtements que l'on m'a passé ne sont pas du luxe. Un débardeur, un sweat et un legging. Tous ça en noir. Pour les chaussures, j'ai eu le droit à de misérables basket noires. Ils ne se sont vraiment pas foulés. Ils auraient pu mieux me traiter étant donné qu'ils m'ont torturé. Je rejoins les deux hommes au bureau de l'infirmier. Ils sont en train de discuter. Je n'ai pas le temps d'entendre ce qu'ils se disent car ils s'arrêtent dès qu'ils me voient.

« Suis moi, me lance sèchement l'armoire à glace. »

Je ne lui réponds pas et le suis en silence. Nous sortons de la pièce et ce qui se trouve en dehors de l'infirmerie n'a rien à voir. Nous arrivons dans des couloirs très luxueux. Les murs sont blanc avec de magnifiques tableaux qui les décorent. Le sol est un magnifique parquet, extrêmement bien ciré. Il n'y a personne dans le couloir, nous sommes seuls.

L'homme avance sans me prêter la moindre attention. Je le suis par peur de me perdre. Après plusieurs minutes, nous arrivons devant un énorme escalier en marbre blanc. Nous le montons donc et atteignons un hall. Ici, il y a des fauteuils où plusieurs personnes y sont installées pour manger. Il doit certainement être entre dix-neuf et vingt heures, étant donné que le soleil commence à se coucher. J'arrive à distinguer qu'il y a au moins cinq couloirs dans cet étage. C'est énorme!

Le colosse s'arrête devant une porte différente de toutes celles que j'ai vu avant. Au lieu d'être blanche, comme les autres, elle est noire aux bordures dorées. Je reconnais ce genre de porte. On est devant le bureau du chef. Celui d'Héléna. L'homme frappe à la porte et attend une réponse. Quand il l'obtient, il l'ouvre et me fait signe de rentrer. Je m'exécute puis il referme la porte derrière moi, me laissant seule avec une peste. La pièce n'a pas vraiment de différence avec le reste de la maison. Un bureau noir y reigne avec un fauteuil en velours noir derrière et deux chaises, elles aussi noires, devant. Il n'y a personne. Pas de trace d'Héléna. Je reste là, immobile, n'osant pas bouger par peur d'abîmer ces objets luxueux, même si plus jeune j'étais habituée à ce luxe.

Je vivais dans une sorte de manoir plus jeune. Mes parents avaient opté pour une vie simple. Le monde de la mafia ne les intéressaient pas. Ils préféraient largement une vie normale, comme moi. Notre manoir avait un air vintage de l'extérieur mais il était très moderne à l'intérieur. Petite, je savais que tous les enfants n'avaient pas la chance d'avoir une maison aussi luxueuse que la mienne alors je ne m'en vantais jamais. Puis mes parents sont décédés et mon oncle m'a recueilli. Son appartement me changeait énormément de mon ancienne maison. Ce qui m'a le plus perturbé c'est que sa maison n'avait pas de vie. Elle était toujours bien rangée et il n'y avait aucune photo. J'ai fini par apprendre qu'on ne vivait pas dans sa résidence principale.

Une voix me fait sortir de mes pensées:

« Vous pouvez vous asseoir, je ne vais pas vous manger vous savez. »

Cette voix n'appartient pas à Héléna mais je sais que je l'ai déjà entendue. Je fais comme même ce que m'a dit la personne et m'assois donc sur l'une des chaises présentes devant le bureau. Il n'y a toujours personne dans la pièce. Je remarque qu'une baie vitrée est présente et c'est là que je vois mon interlocutrice.Malheureusement, les vitres sont teintées donc je ne peux pas la voir en détail mais une chose est sûre, ce n'est pas Héléna.

La femme est assé grande, perchée sur des talons d'environ dix centimètre. Ses cheveux courts sont relevés en un demi-chignon. Je la vois éteindre sa cigarette dans le cendrier à côté d'elle puis s'approcher de la porte de la baie vitrée. Elle entre dans la pièce en silence. Je peux ainsi mieux la découvrir.

Elle a la peau matte et les cheveux bruns. Elle a des piercings à ses oreilles. Tous ses bijoux sont en or. Elle porte un tailleur noir avec un débardeur en satin noir en dessous. Elle possède également une magnifique manucure. Ses ongles sont en forme d'amande longue avec pour couleur un rouge foncé.

La jeune femme prend place sur le fauteuil en velours noir, j'en déduis donc que c'est son fauteuil et que l'on m'a menti depuis le début. Elle déboutonne sa veste, croise ses jambes de façon très gracieuse et pose ses mains, les doigts entremêlés, sur son ventre. Un silence s'installe pendant plusieurs minutes jusqu'à ce qu'elle décide de le rompre:

« Comment allez-vous?

-Bien ne serait pas le mot adéquat donc je dirais que j'ai connu pire.

-Je tenais personnellement à m'excuser pour le comportement de mes deux agentes. Elles ne recommenceront plus, je peux vous le promettre. Elles s'excuseront par elles même tout à l'heure. »

Une minute, temps mort. Mes agentes?!

Toi et moi ce sera l'enfer [TOME 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant