Chapitre 24

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Je suis blottie dans les bras de Lucia, les larmes roulent toujours sur mes joues. L'odeur de la mexicaine m'apaise énormément mais pas assez pour que j'arrête de pleurer.

Je déteste que l'on me voit comme ça.

Aussi vulnérable...

Nous avons été rejoints par Lise et Ben il y a maintenant une heure. Le corps de Pedro a été évacué par les jumeaux. Personne n'a posé de question ou même parlé. Ce silence me rassure énormément, je ne suis pas prête à parler de ce qui s'est passé.

La double porte en bois de l'entrée s'ouvre à grande volée, nous surprenant tous. Une femme entre dans l'appartement d'un pas assuré.

Elle porte la même combinaison que la sous-cheffe et notre experte des armes blanches. Ses cheveux bruns sont attachés en une queue de cheval. Ses lèvres sont parfaitement soulignées d'un rouge à lèvres bordeaux. Une légère couche de mascara recouvre ses cils. Elle est magnifique mais certainement pas autant que ma cheffe.

Lucia se redresse, se séparant de moi, et adresse un regard noir à la jeune femme.

La femme lui répond avec un sourire hypocrite avant de lui lancer:

« Excusez-moi madame Velázquez, je ne voulais pas déranger votre petit moment avec votre nouvelle conquête. »

La concernée serre la mâchoire avant de lui répondre froidement:

« Abrège Alejandra, dis-moi la raison de ta venue.

-La mafia new-yorkaise est sur notre territoire. »

Lucia se lève instinctivement et commence à faire les cent pas dans la pièce. Elle se pince le nez avec deux doigts et commence à murmurer des phrases que seule elle peut entendre.

La fameuse Alejandra prend un visage froid et continue son récit:

« Ils sont armés de la tête aux pieds et bientôt à nos portes. Je ne sais pas ce qui t'as pris Lucia mais tu vas devoir te remettre sur le droit chemin et la rendre.

-C'est hors de question! Elle ne partira pas d'ici!

-Tu préfères faire passer une inconnue avant ta mafia. Je ne te reconnais pas. Si tu ne la rends pas, c'est nous tous qui courons un danger de mort. »

La brune prend un vase qui traîne sur la table à manger et le lance par terre, dépassé par la situation. Ce dernier s'éclate par terre en mille morceaux.

« Pourquoi tu ne la laisses pas partir? la questionne sa seconde.

-Je ne peux pas. Je dois venger mama et... »

Elle laisse sa phrase en suspens et se retourne pour plonger ses yeux dans les miens.

« J'ai besoin d'elle, murmure-t-elle. »

Tout le monde reste mué, ne voulant certainement pas commenter ce qu'elle vient de dire de peur de se faire décapiter.

Soudain, un coup de feu se fait entendre.

Puis deux,

Suivie de toutes une ribambelle de tirs.

J'ai horreur des coups de feu...

La lumière se coupe brutalement, me faisant paniquer. Des pas arrivent dans ma direction mais je me rend vite compte qu'il s'agit de Lucia, grâce à son parfum que je connais par cœur. Ses bras passent autour de mon bassin et son buste vient se coller à mon dos. Elle effectue des mouvements circulaires avec ses pouces, essayant de me calmer.

Un silence de plomb s'installe dans la villa. Tout est calme, beaucoup trop calme. Ce qui risque de ne pas durer longtemps.

Et j'ai raison...

En moins d'une seconde, la porte de l'appartement se fait exploser, nous propulsant tous en arrière. Mon corps traverse la baie vitrée, me faisant hurler de douleur. Des morceaux de verre sont entrés dans ma chair ce qui me fait énormément souffrir.

Des hommes armés jusqu'aux dents entrent dans la pièce leurs armes devant eux par sécurité. Je les vois prendre en otage mes colocataires ainsi que Alejandra. Un autre individu fait irruption dans le salon. Il traverse l'appartement, ne se souciant pas de Lucia, toujours au sol. C'est quand il arrive à moi que je le reconnais.

Rayane

Il est là, dans son costume noir, sans une égratignure. Il m'aide à me lever et m'amène au près de la femme qui consolait mes pleurs il n'y a seulement quelques minutes. Son arcade sourcilière est en sang ainsi que sa lèvre inférieure fendue. Je ne l'ai jamais vu dans un état pareil. Elle essaie de se relever mais mon cousin la devance et lui assène un coup de pied dans le ventre, lui coupant la respiration. Le fils de mon parrain me lâche pour s'accroupir en face de son ennemie. Il l'observe pendant plusieurs minutes puis lui enfonce son point dans la mâchoire.

« Ça c'est pour avoir osé prendre le dernier membre de ma famille, déclare-t-il. »

Un deuxième coup.

« Ça c'est pour avoir osé l'approcher. »

Les larmes me montent aux yeux quand il lui en remet un troisième.

« Ça c'est pour lui avoir retourné le cerveau. »

Les larmes coulent sur mes joues au bout du quatrième.

« Celui-là, c'est pour toutes les horreurs que tu lui a fait subir. »

Il lève une nouvelle fois son point mais c'est trop pour moi.

« ARRÊTE! hurlé-je. S'il te plaît, arrête. »

Les larmes coulent en cascade sur mon visage. Ma vision est trouble et des sanglots sortent de ma bouche.

Je ne veux pas qui lui fasse du mal...

Pas à elle...

Rayane se tourne vers moi, complètement choqué. Il me dévisage, se redresse lentement, trop lentement.

« Isaac ramène là à la voiture et si elle ne veut pas, tu sais ce que tu dois faire, ordonne mon cousin. »

Les bras de mon ami d'enfance viennent prendre les miens, me forçant à sortir. J'essaie de me débattre du mieux que je le peux malgré le fait que je sois complètement sonnée.

« Non...non...non...non...NON! hurlé-je de toutes mes forces. S'il te plaît, ne lui fait rien! »

Celui-ci fait un signe de main, demandant à ce que je sois évacué de la pièce.

J'ai déjà perdu les personnes que j'aime trop de fois, je ne veux pas que ça recommence...

Mes pleurs redoublent et je ne cesse de crier:

« Je suis désolé...je suis désolé...je suis désolé Lucia...LUCIA! »

C'est quand Isaac arrive à m'emmener là où devrait se trouver les portes que je les vois tous. Ben à les larmes aux yeux, Léoni, Ha-Yoon et Lise ont de la peine dans les leurs, ce qui m'étonne énormément de la rousse. Alejandra, elle, me lance un regard froid.

Je me fait emporter par mon ami d'enfance dans la voiture. Une fois que je suis dedans, il ouvre une trousse et commence à me soigner. Je n'ai pas assez de force pour lutter contre. Je m'endors avant même de revoir Rayane.

Toi et moi ce sera l'enfer [TOME 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant