Toi et moi ce sera l'enfer [TOME 2]

Chapitre 12

C'est la lumière du jour passant entre mes rideaux qui me réveille. Je papillonne des yeux, ces derniers encore trop sensibles à la lumière. Ma main se pose automatiquement sur la deuxième place du lit. Elle tombe dans le vide, cette partie du matelas étant froide. Elle est certainement partie pendant la nuit. J'ai été folle de lui demander ça.

Je me frotte les yeux et m'assois en tailleur sur le matelas. Mon regard se pose sur le réveil posé sur la table de nuit. Il indique dix heures. Je me lève du lit et me dirige vers la porte. Je sors de ma chambre et pars dans la cuisine. Il n'y a pas tout le bruit habituel de mes colocataires. Ne pas les entendre me met la boule au ventre. Pourquoi n'y a-t-il pas de bruit? Ils commencent tous le travail à onze heures normalement. A la place du boucan de tous les jours, je sens une délicieuse odeur remplir mes narines. J'entre dans la pièce qui m'intéresse et, à mon grand soulagement, une femme l'occupe. Je m'installe sur l'un des tabourets du bar et attends patiemment que la personne se retourne. Quand elle le fait, je ne peux m'empêcher d'exploser de rire devant sa tête stupéfaite. Elle me grimace et me sert une assiette, sans un mot.

« Qu'est-ce que c'est? lui demandé-je.

-Ma spécialité, déclare-t-elle. Des huevos rancheros!

-Des quoi?

-Huevos rancheros. C'est des œufs grillés avec du pico de gallo. »

Lucia me donne des couverts et m'incite:

« Goûte. »

Je m'écoute et fait exactement ce qu'elle. Mes yeux s'écarquillent quand le goût de son délicieux plat trouve mes papilles gustatives. C'est tellement bon!

« C'est délicieux! m'exclamé-je.

-Je te l'avais dit, me répond-t-elle.

-Vous avez bien dormis?

-Ton vouvoiement est revenu? Non mais parce qu'hier tu me tutoyer donc...

-Vraiment?! »

Je reste bouche bée après ce qu'elle vient de m'annoncer. J'ai osé tutoyer ma cheffe...la cheffe de l'une des plus grande mafia mexicaine...Je suis folle!

« C'est bon détends-toi, finit-elle par déclarer le sourire aux lèvres. Tu aurais dû voir ta tête!

-Et vous celle que vous avez faite en me voyant! répliqué-je. »

Nous nous esclaffons toutes les deux, ne pouvant se retenir d'avantage. C'est d'ailleurs la première fois que je l'entends rire et ce son est tout simplement magique. Il est parfait, comme une jolie mélodie dont je ne pourrais me lasser.

Une fois calmée, ma cheffe vient s'asseoir à mes côtés, son assiette dans les mains. C'est ainsi que je distingue sa tenue. Elle ne porte qu'une simple chemise noire en satin et un shorty de la même couleur. Elle est magnifique dans ce pyjama. Comment fait-elle pour être aussi belle, même en pyjama?!

« Bien dormis, me demande la magnifique femme à ma droite.

-Bien et vous? lui réponds-je.

-Une jeune et belle femme m'a collé toute la nuit mais à part ça, plutôt bien, oui. »

Les informations arrivées à mon cerveau me troublent. Alors elle est restée...toute la nuit...et je ne l'ai pas lâchée...C'est décidé! Je vais m'enterrer six pieds sous terre. Mais elle a dit autre chose...une jeune et belle femme...alors elle me trouve belle? Mes joues prennent immédiatement une teinte rose à cette idée, ce qui fait sourire Lucia.

Sans me lâcher du regard, elle me passe une petite boîte rectangulaire enveloppée de papier cadeau. Je lui souris de toutes mes dents, toujours aussi gênée, et prends son cadeau. Je l'ouvre et y découvre un téléphone. J'écarquille mes yeux, étonnée que l'on m'offre un nouveau téléphone.

« On l'a déjà programmé, m'indique ma cheffe, et ajouté toutes tes photos. Les numéros de mes très chers amis et moi sont déjà enregistrés et tu as le droit de mettre un code. On a bloqué ton téléphone pour que tu ne puisses pas ajouter de numéros. On préfère être vigilant. N'oublions pas que nous ne sommes pas dans le même camp de base. »

A ce moment , le téléphone de cette dernière se met à sonner. Elle décroche et commence à parler espagnol. C'est quand elle prononce mon prénom que je me rends compte qu'elle parle de moi:

« Ivy está bien, no te preocupes. El problema está resuelto... No estoy en mi escritorio va a ser complicado... Bueno, ya voy. »

Après avoir raccroché, elle se lève immédiatement de sa chaise et me demande d'aller me préparer, ce que je fais immédiatement. Je remarque que son visage à changé d'expression. Il n'est plus souriant. Il laisse maintenant place à une apparence froide.