Toi et moi ce sera l'enfer [TOME 2]

Chapitre 10

TW: agression sexuelle

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Cet enfoiré est toujours contre moi, en train de se frotter, cela doit faire au moins dix minutes. Il commence à me toucher de plus en plus. Je suis pétrifié. La seule chose que j'arrive à faire c'est de chercher du regard mes coéquipiers qui étaient censés ne pas me lâcher d'une semelle.

Pedro n'arrête pas de me balancer des mots salaces, censés me plairent mais qui me dégoûtent. Soudain , j'entends un bruit de fermeture éclaire. Non...tout sauf ça... Je ferme les yeux, ne voulant pas voir ce qui allait se dérouler. Alors les secondes passent...puis les minutes... Et quand je me décide d'ouvrir les yeux, la scène qui se trouve en face de moi m'effraie autant qu'elle me rassure. Il est était là, contre le mur d'en face fusillant du regard une grande femme brune. Un homme s'approche de moi me demandant si je vais bien, c'est là que je les reconnais. Ils sont enfin là... Je ne réponds pas à Léoni, encore trop choqué par les évènements.

Mes yeux retournent sur le corps de cet homme qui glisse sur le sol au fur et à mesure des secondes. C'est là que je me rends compte de la raison de son arrêt immédiat. Ha-Yoon l'a poignardé. Cette scène met un peu trop familière. Elle ressemble trop à la première fois... Des images me reviennent en tête et les larmes coulent le long de mes joues. Personne ne peut me réconforter, elle était la seule à pouvoir le faire. Elle a été la seule à trouver les mots pour me calmer. Elle était la seule à être là...

Léoni ne sachant pas comment réagir, essaye de me prendre dans ses bras mais je le repousse. Je ne veux pas qu'un homme me touche. Je sais qu'il ne me veut pas de mal mais il est un homme et il n'y a que les hommes qui m'ont fait du mal.

« Ne t'approche plus jamais d'elle, lui crache la brune, sinon tu auras à faire avec la bosse et tu sais aussi bien que moi qu'elle n'aime pas vraiment discuter. »

Sur ces derniers mots, la jeune femme se retourne, passe ses bras autour de mes épaules et s'en va, m'entraînant avec elle. Son geste ne me fait pas peur, au contraire, il me rassure. J'ai l'impression d'être en sécurité.

En sortant de la boîte de nuit, l'air frais me frappe le visage. Il n'est pas désagréable, au contraire, il me fait du bien. J'en profite pour essuyer mes larmes et continuer de suivre ma collègue suivie de mon ami. Nous arrivons assez rapidement à la voiture où Lise et Ben nous attendent. Nous montons dans la voiture sans un mot. Heureusement pour le retour, je suis à côté de la porte arrière gauche et c'est Ha-Yoon qui occupe le siège à ma droite. Personne ne parle dans le véhicule, jusqu'à ce que Ben décide de rompre le silence:

« Qu'est-c'est passé?

-Ivy s'est tapée le patron, répond la rousse. Au moins, elle a su l'occuper.

-Ta gueule, prend immédiatement ma défense Ha-Yoon.

-Parce que maintenant tu la défends?

-Elle s'est fait violer et je suis la mieux placée pour savoir ce que ça fait. Alors trouvez un autre sujet de discussion. »

Personne ne lui répond et un long silence s'ensuit pendant plusieurs minutes. Les doigts de Lise se crispent sur le volant, elle stresse mais de quoi?

« Qu'est-ce qu'on va lui dire? demande-t-elle. Elle va nous défoncer si elle l'apprend.

-On a pas le choix, lui répond Léoni, dans tous les cas, elle finira par le découvrir et là, on prendra encore plus cher.

-Et puis c'est nous qui devions la surveiller, pas vous, réplique la brune.

-On ne dit rien à personne, les interrompé-je.

-T'es bien marrante toi! me crache Lise. C'est pas toi qui risque de finir décapité! »

Le silence revient toujours aussi pesant. Je fixe Ben qui ne s'est pas prononcé dans ce débat. Il a les yeux fixés sur la route, perdue dans ses pensées. Je ne peux m'empêcher de lui demander:

« Qu'est-ce qui a Ben?

-Rien, me répond-t-il sèchement, ce qui n'est pas dans ses habitudes.

-Ben.

-Je devais récupérer des vidéos compromettantes dans le bureau, lâche-t-il.

-Et?

-Et elles étaient sur toi. »

La vérité qu'il me lâche me laisse sous le choc. Pourquoi y aurait-il des vidéos sur moi? Je n'ai rien fait de spécial. J'ai beau chercher dans tous les recoins de ma mémoire, rien ne me revient. Qu'ai-je bien pu faire? Soudain, un élément de ma vie me vient en tête. Non. Tout sauf ça. Moi. Abbie. Il ne peut y avoir que ça. Cette soirée est un enfer. Qu'est-ce que la vie à contre moi? Que lui ai-je fait?

La voiture se gare dans le garage et nous y sortons tous. Nous nous dirigeons tous vers le bureau de notre cheffe, tous plus anxieux les uns que les autres. Le moment allait être redoutable. Nous arrivons devant le bureau et c'est notre rousse qui frappe à la porte. Cette dernière s'ouvre quelques secondes après grâce à une armoire à glace que je connais un peu trop bien. Nous entrons dans la pièce et une voix envoûtante nous demande:

« Ravie de vous revoir en entier. Vous n'avez pas quelque chose à me dire? »