Chapitre 17

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C'est la lumière du jour qui me réveille doucement. Je sens une pression sur mon corps. Des bras m'encercle la taille et quelque chose de poilu est posé sur mes jambes. Mes yeux viennent trouver ceux de la femme à qui appartient ce lit, déjà ouverts. Elle me scrute du regard puis déclare:

« Bien dormis mi corazón? »

Ce surnom, il me surprend toujours autant. Je me demande pourquoi elle m'appelle comme ça. Ça n'a pas l'air d'être dans ses habitudes.

Je lui réponds positivement et lui pose la même question. Elle répond exactement la même chose que moi. Je suis étonné de voir qu'elle n'est pas partie, comme la dernière fois. Au lieu de ça, elle garde ses bras autour de moi, caressant le mien avec son pouce et nos jambes sont entrelacées. Une tête de chien se relève me faisant sursauter. Ma cheffe éclate de rire tandis que je reprends mes esprits. Qu'est-ce qu'un berger allemand fout sur le lit?! Comme si elle lit dans mes pensées, Lucia se met à m'expliquer:

« C'est Hector, mon chien. »

Tout s'éclaire dans ma tête. Cela me paraît donc plus logique que le chien soit sur le lit. Lucia se redresse et sort du lit en toute délicatesse. Elle n'a pas une cerne et ses cheveux ne sont pas trop en bazar. Quelle chance! Je la suis et nous nous rendons dans le salon, là où une scène assez drôle s'offre à nous.

« Non mais t'es sérieux Léoni! hurle Ben. Tu n'avais qu'un truc à faire, c'était de donner à manger à Bubulle!

-C'est bon, ce n'est qu'un poisson rouge, réplique son frère. »

Le jumeaux aux yeux bleus se lance à la poursuite de son frère. Je remarque qu'effectivement, un aquarium règne sur le plan de travail de la cuisine avec un petit poisson rouge dedans. Je ne peux m'empêcher de rire et remarque que la brune en fait de même.

Après ce divertissement et le petit-déjeuner, nous nous rendons tous au bureau. Je passe donc ma journée dans celui de ma cheffe, m'ennuyant énormément mais une chose me maintient de bonne humeur. Ce soir c'est resto! Nous y serons tous sauf Lucia, sous prétexte qu'elle a des choses importantes à faire. Je n'y crois pas vraiment mais en même temps si. Elle est cheffe de mafia, elle a forcément des trucs à faire mais elle avait l'air de ne pas trop vouloir venir.

Bon...Me voilà seule, rentrant dans l'appartement. Le repas s'est très bien déroulé mais mes très chers colocataires ont eu une mission importante imprévue. C'est donc ainsi que je me retrouve dans le salon seule. Enfin ça c'est ce que je pense. Un verre se posant sur le plan de travail me fait sursauter. Je me retourne en direction du bruit et découvre une jolie brune devant une bouteille de vin quasiment vide. Je refuse d'y croire. La femme se tourne vers moi, de la détresse dans les yeux. C'est la première fois que je la vois comme ça et ça ne m'enchante pas.

Je m'approche d'elle, l'observant. Ses pupilles sont dilatées ce qui signifie qu'elle est complètement saoul. Elle s'apprête à porter son verre à ses lèvres mais je l'en empêche. Je repose l'objet sur le plan de travail. Les yeux de Lucia me fusillent durement. Elle n'a pas aimé mon geste. Elle me le prouve davantage en déclarant:

« Qu'est-ce que tu fous?!

-Je t'évite de finir la tête dans les toilettes!

-Je n'ai jamais fini la tête dans les chiottes alors mêle toi de ton cul et dégage! »

Je ne bouge pas d'un poil et la regarde dans les yeux. Elle ne me fera pas changer d'avis. Je veux l'aider.

« Dis-moi ce qui ce passe, lui proposé-je.

-Laisse moi rire! Comment une femme seulement âgé de 23 ans, naillant été cheffe de mafia seulement quelque mois et qui a disparu ensuite peut-elle m'aider?! »

Là elle marque un point et elle le sait. C'est pour cette raison qu'elle poursuit:

« Tu ne peux pas m'aider Ivy Miller. Parce que c'est déjà terminé pour moi, alors que toi...t'as encore le choix.

-Quel choix?! répliqué-je. Celui que tu m'as enlevé le jour où j'ai été obligé d'intégrer ta putain mafia! Je suis autant foutue que toi!

-Mais toi au moins, il y a quelqu'un qui essaie de te sortir de là! T'as beau avoir été lâche, il y a des gens qui tiennent encore à toi! »

Ses yeux sont larmoyants, elle me fait de la peine. C'est la première fois que je la vois pour de vrai...la vraie Lucia Velázquez...Finalement elle est comme moi, brisée... Elle n'y arrive pas...Elle n'y arrive plus...

Elle fond en larmes dans mes bras, que je resserre autour d'elle. Elle a été là lors de mes cauchemars, je me dois d'être là pour les siens. Elle finit par s'écarter de moi pour reprendre son verre mais je l'intercepte et le bois. Elle m'assassine du regard mais je n'y prête pas attention. Je m'approche un peu plus d'elle la faisant reculer jusqu'à persécuter le plan de travail. Je saisis la bouteille de vin à sa droite tandis que ma main vient se positionner juste à côté de sa hanche. J'apporte le goulot à ma bouche et termine le gin restant. Ses yeux me scrutent pendant que je repose la bouteille puis je viens placer ma main à côté de son autre hanche. Son souffle chaud atterrit sur mes lèvres, me faisant frissonner. Ses deux billes marrons dérivent entre les miennes, bleues, et mes lèvres. En une microseconde, nos lèvres sont jointes dans une danse endiablée. Ce n'est pas un baiser d'amour, non. Nous y passons toute notre haine...notre détresse...Nous nous séparons pour reprendre notre souffle puis recommençons, ses bras s'enroulant autour de mon cou.

Mais qu'est-ce que l'on fait...

Toi et moi ce sera l'enfer [TOME 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant