Chapitre 31 : Dare

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PDV Izuku

Peu à peu je retrouve mes sensations. Je m'extirpe d'un sommeil mouvementé avec une seule envie : y retourner et en espérant laisser mes démons ici. J'ai l'impression d'avoir fait la fête toute la nuit, ce n'est pas possible que ma tête me fasse aussi mal, sans parler de l'entièreté des muscles de mon corps qui crient aux secours comme si j'avais couru un marathon. Comme un lendemain de soirée, je n'ose pas ouvrir les yeux par peur de découvrir les quelques troues de la veille qui ont pris leur place dans mon esprit. J'ose néanmoins changer de position alors que mon corps peine à m'obéir. Une sensation étrange m'effraie tout à coup, je sens mon matelas se creuser sous le poids d'une masse à quelques centimètres de moi. A tâtons je cherche la cause de ce soudain changement d'atmosphère mais ma main ne heurte rien d'autre que le vide d'un matelas froid, en contraste la masse bouge et lorsque je pense m'être perdu dans mes rêves une main s'empare de la mienne. Mes yeux s'ouvrent aussitôt aveuglés par le soleil qui tape contre la fenêtre dont les rideaux ont été tirés. Quel heure est- il ? La question reste en travers de ma gorge et je manque de m'étouffer avec alors que je découvre Bakugo torse nu dans mon lit. Il s'est assis au bord du lit, ses cheveux sont encore ébouriffés de la veille mais ça ne change pas de son air coiffé- décoiffé qu'il porte chaque jour.

-Qu'est-ce que tu fais là ? est la seule chose que j'arrive à articuler

Son front se plisse et lorsque je pense qu'il ne répondra pas et qu'il va s'en aller, il replace la couverture sur mes épaules dans un geste protecteur et commence à jouer avec les rebords du tissu.

-Tu m'as demandé de dormir avec toi.

C'est vrai, je me rappelle lui avoir demander de passer la nuit ici parce que je ne me sentais pas de dormir seul. Mais je pensais qu'il serait retourner se coucher lorsque je me serais endormit, et je crois bien l'avoir entendu faire.

-Pourquoi tu as retiré ton t-shirt ? je m'acquitte alors

Sa façon de se mordre les joues me laisserait presque penser que nous avons fait autre chose que dormir, pourtant je sais que ce n'est pas le cas. Il aime bien me laisser attendre sa réponse, c'est un sadique au fond je le vois bien.

-Tu m'as demandé de dormir avec toi, il répète

Je souffle face à ses réponses cinglantes. Alors, le grand Bakugo n'est pas capable d'aligner plus de huit mots d'affiler et de construire des phrases différentes le matin tout comme de dormir avec un t-shirt ? Finalement, il en a des faiblesses.

Je tente de me relever en prenant appuie sur mes coudes, mais la douleur qui se propage dans mon corps me dissuade ne serait-ce que d'essayer. Il faut dire que je suis bien amoché, et ce ne sont pas quelques malheureux jours qui me suffiront à guérir, encore moins à oublier. Je me demande à quoi il pense alors que ses yeux sombres posent un regard voilé sur moi. Est- ce qu'il repense à la soirée d'hier, à toutes les questions qui nous ont rapprochées mais ont aussi creusées un faussé entre nous et à toutes les réponses que nous pourrions regretter ? Je me demande si un jours j'arriverais à comprendre ce qui se passe dans la tête de Katsuki Bakugo alors qu'il me regarde comme ça. La lueur dans ses yeux change subitement, et sans prévenir il se lève du lit pour sortir de ma chambre et rejoindre le salon. Il revient au pas de course et un léger sourire aux lèvres avec une poche de glace dans chaque main, comme si il avait compris ma douleur.

-Où tu as mal ?

Les mots restent bloqués sur ma langue, je ne comprend toujours pas pourquoi il tient tant à m'aider. Mais ça me touche.

-Dans le dos et à la poitrine, je désigne

Je me contente de lui indiquer les endroits qui me font le plus mal pour ne pas l'inquiéter, mais je vois bien que ça ne suffit pas à la façon dont ses sourcils se froncent.

La vengeance des coeurs -Bakudeku-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant