chapitre 1 : L'agencement de la vengeance

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Ce matin de bonne heure, je me réveille, trébuchant sur ma vie. Ca fait tellement du bien, ces quelques secondes où l'esprit ne se souvient plus de ce qui nous fait tant souffrir. Et puis ça reviens, les pleurs, la solitude, le chagrin. Tout reviens en l'espace d'une seconde. Dormir n'arrange rien, on se souvient toujours. On ne peut pas oublier que l'amour de notre vie est partit sans nous, pendant que nous, nous restons ici. Et chaque chose de notre vie nous rappelle son souvenirs, une pièce de la maison, un plat, un bruit remplacé par un silence. Tout est fait pour nous rappeler que nous sommes seuls.

Lorsque je sors de mon lit et descend les escaliers, je pleure, évidemment. J'avais l'habitude que chaque matin il me demande "tu veux quoi pour ton petit déjeuner ? Je te le fais ! "

Et puis même lorsque je m'assois dans le canapé, je me souviens de ses paroles : " Ne traine pas trop, tu vas être en retard au poste et cette fois-ci je ne te couvrirai pas. ". Ou bien encore quand je regarde l'horloge fissurée, me souvenant encore que le jour où elle s'est brisée était aussi le jour où il m'a demandé de l'épouser. Comment peut on continuer à vivre dans ces souvenirs alors que l'autre est partit ?

Eparpillées sur la table du salon, les documents de nos enquêtes gisent. Voilà une autre vérité à affronter. Comment faire à présent qu'il n'est plus là, je n'ai plus de coéquipier, et je n'en veux pas d'autre. Je n'ai pas la force d'y retourner. Je me lève, prend d'une poignet la pile de documents et me dirige vers la poubelle. Tant de gâchis, tant d'effort pour rien. Je regarde une dernière fois ces feuilles puis interpelé par une affaire que je ne connais pas, me met à lire ce qui est écrit. Il enquêtait visiblement sur un gang. Les informations sont presque innocentes, très peu de preuves, pas de noms, on ne sait rien. C'est sans doute pour ça qu'il ne m'a rien dit. Je vois écrit un peux partout soulignés et entourés le nom " Murder Explosion." Je m'arrête sur une note qu'il a écrit sur la dernière page, la phrase est laissée en suspend, il n'a visiblement pas eu le temps de la finir : Infiltrer le gang pour trouver la L

Figé, je fixe ces quelques mots, horrifié de constater que Shoto avait prévu de s'immiscer dans le gang. En se fondant parmi celui-ci, il allait effectivement avoir toutes les réponses à ses questions et trouver des preuves pour les incriminer.

Dans mon esprit, les pièces du puzzle se mettent rapidement en place.

Ils savaient.

Je suis prêt à parier que le gang avait conscience que Shoto était sur leur dos et que son enquête avançait.

Ils ont voulu le faire taire, j'en suis certain. Bouleversé, je me redresse et commence à arpenter mon salon, les idées embrouillées, le cerveau emballé. Ce serait donc pour cela qu'ils lui auraient tirés dessus, mais comment pouvaient ils savoir ? Mon esprit se brouilla, la seule information que j'ai n'est qu'un nom, comment puis je en savoir plus. . . 

C'est là que me venu comme une étincelle, je suis policier, il y a donc sûrement un dossier les concernant au poste ! Mais oui, pourquoi n'y avais je pas pensé plus tôt !

Si je veux le venger, il faudra donc que j'intègre ce gang sur lequel il travaillait. 

Poussé par un élan d'espoir, je couru jusqu'à ma chambre pour m'habiller. Mettant ainsi mon uniforme de police, je me dépêcha je ne sais d'ailleurs pourquoi. Sortant alors de chez moi, je me dirigea vers ma Mercedes. Je m'installa dans celle-ci et partit en chemin. Une fois arrivé, je me gara devant le poste de police, puis y entra. Je passa mon badge sur la porte en direction des bureaux. Comme je pouvais m'y attendre je reçut plusieurs condoléances, me rappelant qu'il n'est plus là. Je sais qu'il faut que je fasse mon deuil, mais c'est juste trop dur à certains moments. D'un coup, je me rappela combien j'étais seul et je me demanda : pourquoi je fais tout cela, pourquoi je n'arrive pas à passer à autre chose ? Mon coeur parla pour moi, me rappelant tout les moment passés ensemble, sept ans de ma vie passé à ses côtés ça ne s'oublie pas. . . Soudainement, je sentis une main se poser sur mon épaule me sortant de mon mutisme

La vengeance des coeurs -Bakudeku-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant