Chapitre 8

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_ Les inspecteurs ont enquêté dans la maison des Santiago.
_ Ils ont trouvés quelque chose ?
_ Des débris et du sang. La maison est en pagaille.
J'ai passé toute la journée d'hier ici et aujourd'hui aussi, je crois que l'ambiance dans la maison n'a jamais été aussi mauvaise.
Mon père a été interrogé plusieurs heures plutôt par les policiers.
Jusqu'à ce que l'enquête avance, papa et mamie n'ont pas le droit de quitté la ville.
Tout serait plus simple si Maria pouvait elle même dire ce qui c'est passé, mais on vient d'apprendre qu'elle est dans le coma.
Ses blessures n'étaient pas des moindres et elle a été découvert très tard. Ses chances de survie sont très faibles.
Selon l'autopsie elle a effectivement reçu de violents coups. En plus d'un bras cassé elle a subit un traumatisme crânien.
On n'a toujours aucune trace de son mari et le fait que la malheureuse aie été trouvé dans notre garage fait de nous ( enfin surtout mon père ) les suspect numéro deux.
Heureusement pour moi, le voisinage a pu témoigner du fait que je n'habite pas là et que je n'étais pas présente entre le soir de l'incident et le matin de la découverte du corps.

Il est 19 h 15.
Je me trouve dans la chambre de ma grand-mère qui vient de s'endormir près de moi quand je reçois un appel de Tiffany.
Je descend du lit et vais sur le balcon de la chambre que je ferme pour ne pas réveiller mamie.

_ Allô Fanny.
Plutôt qu'une réponse, se sont des sanglots qui résonnent à mon oreille.
_ Tiffany ?
Ses pleurs redoublent.
_ Tu peux venir s'il te plaît ?
_ Euh ... oui... il se passe quoi au juste ?
_ Je te raconterais tout quand tu sera venu.
_ Ok...j'arrive d'accord ?
Je n'ai encore droit qu'au son de ses pleurs.
_ Je t'attend. me dit-elle et raccroche directement.
J'ouvre délicatement la porte en verre, rentre à l'intérieur puis la referme.
Je sors de la chambre de mamie et passe dans la mienne pour prendre ma veste et mes bottines à talons.
Je descend les escaliers et trouve papa assis dans le salon en train de lire un journal.
En m'entendant arriver il lève la tête vers moi.
_ Tu rentres chez toi ?
_ Non je vais voir Tiffany.
_ Ne reviens pas trop tard alors.
_ Hmm. D'accord.
_ Fais attention sur la route.
_ Bye.
Je vais récupérer ma voiture garer à l'extérieur devant la maison.
Le garage est considéré comme une scène de crime, il est barré et plus personne à part les policiers n'a le droit d'y passer.

Après environ une heure de route je vois apparaître au loin l'immeuble de Fanny.
J'espère n'avoir pas trop tardé. Je me demande ce qui a pu lui arriver.
Je sors, dans le parking et vais prendre l'ascenseur pour monter jusqu'au dixième étage où habite Fanny.
J'ai l'impression que l'ascenseur monte lentement. Le souvenir des pleurs de Tiffany qui résonnent dans ma tête fait que je m'impatiente.
Après quelques minutes l'engin s'ouvre enfin sur le dixième étage.
Je m'empresse de venir devant la porte de l'appart et sonne.
J'attend un long moment et m'apprête à répéter l'action quand la porte s'ouvre enfin laissant apparaitre mon amie dont le visage affiche clairement une sale mine.
Après qu'elle ai ouvert la porte elle se retourne me laissant le soin de la refermer, ce que je fais après être entré.
Je la rejoins dans la cuisine où je la trouve en train de sortir pleins de bouteilles de jus et divers cocktails qu'elle dispose sur l'îlot centrale tandis que je vais m'asseoir à la table à manger rattaché à lui.
Une fois qu'elle a achevé sa collecte, elle prend place face à moi avec deux verres.
Je la regarde ingurgiter un liquide jaune ; pétillant.
_ Qu'es qui ne va pas Fanny ?
Elle pose le verre qu'elle avait en main et garde la tête baisser un moment.
Elle la relève lentement et plante ses yeux dans les miens.
_ Julian a emménagé dans la ville. Il est dans le même karting que moi.
_ Il est dans le karting de Daïdo ?!
Pour toute réponse elle hoche la lentement la tête puis se lance dans un enchaînement de verres de différentes boissons.
_ Tu ne devrais pas mélanger les cocktails et les jus gazeux, ça va mal finir.
_ Je m'en moque.
_ Après tout la ville ne t'appartient pas Tiffany, il a le droit d'être où il veut. Si ça te dérange ça n'engage que toi.
_ Je le sais ça ! Seulement depuis qu'il est arrivé j'ai le sentiment qu'il me poursuit. Et ça ne fait qu'un seul jour.
_ Eh bien voilà ! Tu ne vas quand même pas t'enflammer pour une seule journée. C'est juste le choc de le revoir après tout ce temps qui se heurte aux sentiments négatifs passé qui te trompe, ça va te passer.
Elle termine un autre verre et reprend.
_ Je n'ai pas fini. Tout à l'heure, Christian m'a appelé.
Je la questionne du regard.
_ Élias vient s'installer à L.A pour affaire.
_ Oh !
_ Tu te rend compte ?! Julian et Élias en même pas une semaine ! Ce genre de coincidence n'existe pas je dois être maudite.
_ Ne dis pas n'importe quoi, le monde est petit c'est tout.
Elle me fait non de la tête.
_ Le monde n'est pas petit. C'est MON monde qui est petit.
_ Ce n'est pas comme si tu allais vivre au même endroit qu'eux.
Cette fois ci c'est d'une bouteille qu'elle s'empare et boit son contenu sans retenu laissant couler la liqueur fruité par ci par là sur sa face, c'est à l'aide de son bras qu'elle l'essuie.
_ J'ai fais des recherches. Le bâtiment où Élias va prendre ses fonctions se trouve juste en face de l'école d'Alexis et tu veux me dire que j'ai pas un sérieux problème.
_ En face genre en face ? demandai-je en pointant ma main vers l'avant.
_ En face comme toi tu es en face de moi.
Je la regarde finir la bouteille et en prendre une autre qu'elle ne parvient même pas à porter à sa bouche et qu'elle dépose dans un bruit sourd qui me fait sursauter en posant sa tête sur la table.
_ Ce n'était pas imprévisible, l'école de ton fils est situé dans un quartier d'affaire regroupant les immeubles de plusieurs conglomérats importants.
Pas de réponse.
_ Tiffany. Ça ne sert à rien de tomber malade puisque de toute façon tu savais bien que tu ne pourrais pas garder Alexis secret jusqu'à ta mort. Tôt ou tard il faudra que tu dise la vérité à son père.
Je te le répète la ville ne t'appartient pas, Élias est libre d'y circuler à sa guise .
Tu ne vas pas non plus vous faire vivre ton fils et toi comme des fugitifs.
Même si Alexis change d'école ça ne servira à rien.
Tu ne seras jamais assez caché de lui, non pas parceque qui que se soit t'a maudit ou par malchance, mais simplement parceque la vie est faite de façon à ce qu'aucune vérité ne puisse être éternellement enterré, alors le mieux que tu puisse faire est de commencer à chercher la manière dont tu vas tout lui expliquer.
Elle lève brusquement la tête et me dit : _ Tu as raison.
Je hoche joyeusement la tête de haut en bas heureuse qu'elle aie retrouvé la raison.
_ Je ne serai jamais assez caché d'Élias ici, affirme t elle en se levant.
_ Jamais , répétai-je souriante en secouant ma tête de gauche à droite, la suivant du regard.
_ Je dois déménager !
Mon sourire tombe aussitôt qu'elle sort cette phrase.
_ Tiffany
_ Trouve moi un vol pour l'Allemagne, le Mexique, le Portugal tout ce que tu veux tant qu'Élias n'y est pas.
Il semblerait qu'elle n'aie pas entendu ma dernière phrase.
_ Tiffany ce n'est pas ce que j'ai dis, essayai-je de lui expliquer en me levant pour la rejoindre au fond de la pièce où elle s'agite énergiquement en continuant son monologue.
_ Il faut que je m'en aille. Je dois partir d'ici.

Ça fait presque trois heures que le délire de Fanny dure.
Puisque j'ai perdu le contrôle de la situation, je décide de faire appel à Christian.

_ Alicia, il sera bientôt minuit, ça ne va pas ? demande-t-il d'une voix inquiète.
_ Moi je vais bien c'est Tiffany qui a un problème. Tu peux venir ?
J'entends un soupire avant de recevoir sa réponse : _ J'arrive.
_ Merci Chris.

Quand Christian arrive, ce n'est pas à la cuisine que je le conduis mais dans les toilettes de la salle d'eau où notre amie rejete tout ce qu'elle a consommé aujourd'hui en disant de temps à autres des phrases incompréhensible.
_ Je te jure qu'elle n'a pas bu d'alcool.
_ Je sais, me répond Chris s'étant tourné vers moi, Tiffany est sûrement l'unique personne au monde à pouvoir se comporter comme une personne saoul sans boire d'alcool.
_ C'est à se demander si elle ne fait pas la comédie.
_ Je vous entends.
Le rythme de vomissement s'accélère alors je cours lui attraper les cheveux pendant que Christian vas chercher je ne sais quoi hors d'ici.
Tiffany n'arrête pas de vomir et mon bon coeur se serre de pitié pour elle.
Elle souffrira sûrement beaucoup demain.

PDV de Tiffany

Je me réveille avec un mal de tête atroce dans une chambre inconnue avec des odeurs étranges. J'ai mal aux dents. Je sens dans ma bouche un arrière goût vraiment désagréable.
J'entends des voix mais le bourdonnement dans mes oreilles ne me permet pas de bien comprendre se qu'elles disent.
_ Elle a besoin de repos pour récupérer.
_ Elle a de la fièvre ?
_ Beaucoup de fièvre.
_ Pas étonnant vu tout ce qu'elle a bu hier soir.
Quand le bourdonnement diminue un peut, je décolle mes lèvres sèches avec beaucoup de difficultés.
_ Docteur, je vais mourrir ? demandai-je d'une voix tellement faible que je pense être la seule à l'avoir entendue.
J'ai l'impression que ma machoir va tomber de ma bouche.
Alicia se précipite vers moi.
_ Tu vas bien Fanny ?
J'ai juste l'énergie suffisante pour secouer la tête pour lui dire que non.
_ J'ai mal.
_ Vous n'allez sûrement pas mourir madame.
Vous êtes sujette à une une gastro entérite.
_ Et ça fini quand ?
_ Elle pourrait finir aujourd'hui même ou aller jusqu'à trois jours.
Je laisse ma tête tomber lourdement sur l'oreiller, désolée.

Je suis coucher dans mon lit dont je ne ressent plus la douceur des draps en lin, ni le confort du matelas, ni celui que me procurent habituellement les duvets dans mes oreillers.
Je tourne. Je retourne. Je reretourne.
J'ai la nausée et mon ventre me semble toujours aussi compressé.
J'entends la porte d'entrée s'ouvrir. Ce doit être Alicia et Alex.
Malgré le fait que j'entends le bruit de leurs pas se rapprocher je garde les yeux fermés.
_ Mam...
_ Chuuut. Elle doit dormir. chuchote Alicia.
Non mais elle aimerait pouvoir
_ Ne fait pas de bruit Alexis.
La porte de ma chambre s'ouvre doucement.
Alexis s'approche du lit à pas de loup.
_ Elle est malade ?
_ C'est un peu ça.
_ C'est parceque je lui manquais trop ?
En tout cas ce n'est pas l'assurance qui lui manque
_ Non c'est parce qu'elle s'est trop goinfré.
Menteuse. Je n'ai fais que boire.
_ Elle avait très faim ?
_ Pas du tout. C'est justement pour ça qu'elle est malade.
Ils se croient vraiment discrets en chuchotant comme ça ?
Tous ces murmures commencent à me faire mal aux oreilles.
_ Alexis ça va ?
Tout les deux lèvent brusquement la tête vers moi. L'espace d'un instant Alicia a l'air surprise de me voir éveillé mais se reprend bien vite.
_ Ça tombe bien que tu te sois réveillée. Je vais t'emmener une soupe tu dois manger.
_ Hors de question Alicia, je ne veux rien avaler avant au moins trois jours.
_ Je t'avais prévenue hier, tu vas manger que ça te plaise ou non, tu dois bien te nourrir pour aller mieux.

PDV d'Alicia

Je prépare la soupe de Tiffany dans sa cuisine où les bouteilles vides ou presque vides dispersés sur la table à manger sont les vestiges de sa soirée d'hier.
Je verse la soupe dans un gros bol que je m'apprête à poser sur un plateau en bois quand mon téléphone sonne. C'est mamie.
_ Allô mamie.
_ Alicia, les policiers sont venus. Ils ont arrêté ton père.

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