Chapitre 4

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Ces trois derniers jours sont passés calmement, sans encombres. La routine.
Nous sommes le mardi, jour de l'inauguration anniversaire , il est 19h37.
Je suis entièrement prête et Christian ne va pas tarder à arriver.
_Alexis ! appelai-je en m'approchant du salon fouillant dans ma pochette ; mon bébé tu as fini de ranger tes affaires ? Il y a Christian qui va venir nous chercher ; lui dis-je en sortant de ma pochette un packet de chocolat au lait qui n'avait absolument pas sa place dans ce cuir blanc.
_ Alexis
_ Ouiii ; répond-t-il avec un sourire innocent.
_ Qu'est-ce que c'est que ça ? demandai-je en lui montrant l'emballage à moitié plein.
_ Je voulais essayer ta nouvelle trousse. Elle est bizarre ; me répond-t-il d'une voix enfantine.
Ma trousse !
_ Tu ne fais plus jamais ça Alexis, fouiller dans les affaires des autres c'est impoli. Demande avant c'est compris ? ajoutai-je d'une voix plus douce.
_ Oui maman ; dit-il quand mon portable vibra.
Christian : Nous sommes en bas.
J'éteins l'appareil et le remet dans la pochette.
_ Maman tu pourras m'acheter une trousse de garçon ?
_ Bien-sûr, oui. Prend ton sac on y va ?

Après avoir déposé Alex au manoir des Larson qui est sur la route de l'hôtel, nous reprenons la route jusqu'au bâtiment dans un silence agréable.

_ Nous y voilà ; m'annonce Chris.
Automatiquement, je tourne ma tête vers ma gauche et suis choqué par ce que je vois.
C'est un petit immeuble de quatre étages (le quatrième étage n'étant même pas fini) dont la façade dépourvue de peinture a une couleur de carton, il n'y a ni porte ni fenêtre, devant se trouve un amas de sable, le tout barré par du plastique noir.
_ C'est ça qu'on va inaugurer ?! demandai-je en pointant de mon pouce qui semblait vraiment être un chantier.
Christian regarde de mon côté les sourcils froncés.
_ Mais non voyons ; c'est un immeuble en construction ! s'exclame-t-il
L'hôtel est là-bas ; je suis du regard son doigt qui pointe un énorme bâtiment très lumineux trois trottoirs plus loin.
En fait nous sommes bloqués par un embouteillage qui ne semble pas prêt de finir.
_ On va devoir avancer à pied ; me souffle Chris avant de se tourner vers le chauffeur ; Vous nous rejoignez à la sortie Thomas.
_ Bien monsieur.
Chris prend ma main et m'entraîne avec lui à l'extérieur du véhicule.
Nous avançons en pressant le pas esquivant les voitures en quantité abondante sur cette route qui croyez moi est loin d'être étroite, lui tirant le bras de mon petit corps derrière lui.
Nous avançons en riant joyeusement comme des enfants nous jetant de brefs regards de temps à autres.
Enfin arrivé devant les portes de l'hôtel, nous ralentissons la cadence et soufflons, encore marqué de cet amusant jeu de labyrinthe.
_ Ouf ! On est arrivé après la coupure du ruban.
Je me tourne vers Chris et lui demande : _ Tu as quelque chose contre les rubans ?
_ Je ne suis juste pas du tout tenté par toutes ces cérémonie propre aux inaugurations.
_ Arrête, elle ne sont pas si longues !
_ Après vous mademoiselle ; me dit-il d'un tont théâtrale dans un geste tout aussi joueur.

PDV D'Élias

_ Norma, cette soirée est une réussite.
_ À vrai dire, au début j'avais un peu peur du mixage de la fête et de l'inauguration. Maintenant je suis très satisfaite.
_ Ah mais tu es là Élias ! Viens ; m'appelle ma tante dans un geste de la main alors que ma mère, qui est dos à moi , se tourne pour me voir.
Quand j'arrive devant elle, elle me prends dans ses bras.
Elle se sépare de moi mais garde les mains sur mes épaules.
_ Ça fait tellement longtemps qu'on ne s'est pas vu, tu passe ton temps à travailler.
Je comptais lui répondre quand une voix féminine aigu m'interpelle sur un ton propre aux femmes les plus superficielles.
_ Élias.
_ Il semblerait que tu ne sois toujours pas débarrassé de ta mégère ; remarque ma tante agacé, les yeux ailleurs.
_ Ne commence pas Morgan ; la reprends ma mère qu'elle ignore amplement.
_ Calixte ! Bonsoir.
À son arrivée ma mère et sa soeur s'en vont mais elle ne leur prête même pas attention.
_ Tu ne m'as pas demandé de t'accompagner, je ne suis même pas sûre que j'aurais été ici si ton frère ne m'avait pas invité ; se plaint-elle bras croisés et sourcils froncés.
Il va m'entendre celui-là
_ Si je ne t'ai pas appelé c'est que je ne voulais pas que tu sois là. Tu n'es pas ma femme Calixte, ne te trouve pas une légitimité à me demander des comptes ; lui dis-je froidement les mains dans les poches de mon pantalon.
Grandement choqué, Calixte me fixe sidéré, et tout dans son regard laisse transparaître son envie de juste me gifler.
_ Je...je dois aller saluer quelqu'un ; m'annonce-t-elle après un long moment de silence ; excuse-moi ; ajouta-t-elle avant de s'en aller en colère le visage si rouge que tout ces artifices dessus n'arrivent pas à le cacher.
Ce constat me procure un petit sourire satisfait qui se dissipe dès que mes yeux se posent sur elle.
Au bras de l'un des fils Larson, elle fait son entrée dans la salle aussi splendide que la splendeur dans cette robe pourtant si simple.
Sa parfaite dentition exposé dans ce magnifique sourire que je n'avait pas vu depuis tellement longtemps.
Celle qui autrefois a partagé ma vie de tient debout à quelques mètres de moi.
Après sept longues années, je la revois enfin.
La seule femme que je n'aie jamais aimé.
Tiffany Lane.

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