Chapitre 14

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_En journée ce grenier à l'air sinistre mais la nuit c'est encore pire.
_ Tu as l'air de bien connaître cette maison.
_ On peut dire ça.
_ Quand j'étais petite je venais souvent jouer ici.
_ Maria te gardait ?
_ Pas vraiment. En fait je jouais avec sa fille, Alexandra.
_ Ahhh, c'est ton amie ?
_ Pas du tout on ne s'est jamais supporté.
Mais mon père et les Santiago s'entendaient bien donc on venait souvent ici. Ils voulaient qu'on devienne amies.
Pendant que les adultes parlaient autour d'un barbecue nous on se poursuivait dans le jardin, et entre deux disputes on "essayait" de jouer à la poupée ou à autre chose.
Un jour, on jouant à cache cache on s'est retrouvé dans ce grenier, quand Maria nous a trouvé elle a fait tout une histoire. Même son mari ne comprenait pas pourquoi
Alexandra m'a dit qu'il était interdit de mettre un pied ici.
_ C'est quoi cette histoire ? Tu veux me dire qu'il était interdit à son mari d'accéder au grenier de sa propre maison. Et il a accepté ça ?
_ Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Je n'habite pas là je ne fais que te répéter ce qu'on m'a raconté.
On aura vraiment tout vu sur cette terre.

On entrant ici, je m'attendais à voir un grenier poussiéreux et crasseux mais là je crois plutôt que j'en ai jamais vu un aussi propre.
Par contre, pour ce qui est du rangement on repassera.

_ On va devoir ouvrir tout ces cartons ? demandai-je à Alicia qui a prit de l'avance sur moi.
_ Apparemment .

Elle s'assoie parterre et se met au travail, j'avance pour la rejoindre mais en chemin je me cogne la tête sur une vielle lampe en bois.
_ Aaaaïe !
Je me frotte le front mais ça ne fait rien d'autre que me brûler.
Pitié dites moi que c'est bientôt fini. J'en ai plus qu'assez, je veux rentrer chez moi.

Plusieurs cartons plus tard

_ À ton avis, lequel des tout ces hommes est son amant ?
_ Les photos de cet album datent de ces années à la fac. Si son amant d'aujourd'hui sortait déjà avec elle à l'époque, pourquoi es qu'elle aurait épousé Herman entre temps ?
_ Bah peut-être qu'ils se sont séparé et se sont revu après qu'elle se soit marié.
_ Il y a encore quelques semaines je ne pouvais pas imaginer que Maria était ce genre de personne.
_ On ne sait rien. Ne jugeons pas.
_ Il n'y a pas de raison valable pour justifier ce qu'elle a fait.
_ Peut-être. Mais tant que tu n'as pas traversé ne te moque pas de celle qui s'est noyé.
_ Quoi ?
_ C'est Sade qui le répète souvent.
_ Mais enfin je ne me suis moqué de personne.
_ Je lui demanderais de m'en donner un qui s'adresse à ceux qui jugent.
_ Regarde.
_ Où ça ?
_ Là.
_ Tu le connais ?
_ Non. Ils ont l'air proche.
_ Regarde celle-ci.
_ Ils s'embrassent. Ce doit être un ex.
_ Comment est-ce qu'elle peur garder des photos de son ex ici ? Élias n'aurait jamais accepté ça.
_ À part lui tu n'as pas d'ex.
_ Oui mais tout de même.
_ Il semblerait que la philosophie d'Herman soit différente de celle d'Élias.
_ Ou alors il ne sait tout simplement pas ce qu'il y a dans son grenier.

Alicia se redresse pour se tenir sur ses genoux afin d'avancer jusqu'à une pile de carton plus loin.
Je me lève pour continuer ma fouille, je fais quelques pas mais à cause de la faible lumière et d'une petite inattention, je me heurte à quelque chose et tombe au sol. Dans ma chute je lâche mon portable qui glisse au loin.

_ Tiffany ça va ?
_ Aaïe...ma cuisse
_ Mais comment t'as fais ? Aller viens. Lève toi ! insiste-t-elle en faisant pression sur mon bras.
_ Mais arrête de me tirer ! J'ai déjà mal moi !
_ Mais lève toi ! Comment t'as fais pour tomber d'abord.
_ J'ai cogner un truc.
_ Quel truc ?
_ Je crois que c'est un carton j'en suis même sûre.
_ Un carton ?
_ Sûrement celui derrière toi.
_ Derrière moi ? Elle se met regarder autour d'elle, et trouve le carton en question.
_ Celui là ? demande-t-elle en le designant. Je hoche la tête.
_ Ok , souffle-t-elle en se tournant pour l'attirer vers elle et l'ouvrir.
Je regarde attentivement, me demandant ce qui pourrait sortir de ce gros cube.
Elle en sort...des lettres.

_ Elle sont récentes. me dit-elle en les regardant une à une.
Je me redresse oubliant de pleurer ma douleur et traîne mes fesses pour la rejoindre.

_ Qu'est-ce qui est écrit dedans ?
Elle ne me répond pas mais me donne plutôt les envelopes et replonge sa main dans le carton pendant que je m'affaire à lire ce qu'elle m'a donné.
Ces enveloppes renferment des textes à l'eau de rose dignes des meilleurs arlequins.
Je n'arrive pas à croire que je suis actrice dans une histoire d'amour caché.

_ Ces lettres n'ont pas d'adresse. Comment c'est possible ?
_ Elle change sûrement les enveloppes après avoir récupéré les lettres.
_ Mais pourquoi ?
_ Attend. Il y a quelque chose qui m'échappe. On cherche bien une adresse.
_ Oui.
_ Qui est sensé être écrite sur l'enveloppe.
_ Oui.
_ Mais si ton père a lui aussi des lettres pourquoi es qu'on fouille ici ? On a qu'à aller en prendre une chez vous.
_ Les lettres chez mon père n'ont même pas d'enveloppe. Je crois qu'il les jetait.
_ Ohhhhh j'en ai marre ! En dirait qu'ils ont tout fait pour nous compliquer la tâche.
_ Arrête de rechigner et cherche.

27 minutes plutard

_ J'ai trouvé !
_ Enfin ! Tu as trouvé quoi ?
_ L'adresse de l'amant.
_ Regarde, cette lettre est très récente et elle a l'enveloppe de la poste.
_ Maintenant que j'y pense, pourquoi es qu'elle garde certaines lettres et pas d'autres ?
_ Tiffany j'en ai marre de me poser des questions sur cette affaire , on sort mon père de prison et on oublie les Santiago.

Un petit rire sans joie résonne dans cette sombre nuit et Alicia déporte son regard de ce papier blanc à moi.

_ Alicia ? Je vois mal n'es pas.
_ Q...quoi ?
_ On va...vraiment...aller...au Venezuela ?
_ Eh bien...il semblerait...qu'il vive là-bas.

Je la regarde fixement et exquise ce qui est sensé être un sourire mais qui ressemble sûrement plus à une grimace effrayante.

Cette histoire est entrain de prendre une tournure qui ne me plaît pas du tout.

SecretOù les histoires vivent. Découvrez maintenant