Chapitre 16

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Après plus de 7 heures de vol, c'est de nuit que nous avons atterri à Valencia dans l'état de Carabobo.
Le trajet de l'aéroport jusqu'à l'hôtel où nous séjournons a été pour moi éprouvant, la condition sécuritaire catastrophique de ce pays ne me rassurant guère.
J'angoissais à chaque arrêt du véhicule me demandant qui allait surgir.
J'ai dis à Alexis qu'on venait en weekend ou en "vacances" comme il dit mais je suis sûre qu'il comprendra vite que ce n'est pas le cas vu qu'il est hors de question qu'il sorte de ce bâtiment.

Je me trouve dans le couloir de l'étage avec Alicia pour une mise au point.

_ Tu as fais des recherches ?

Elle hoche la tête.

_ Pitié dis moi qu'il ne vit pas dans un quartier mal famé.
_ C'est un célèbre peintre, il habite à Los Mangos un quartier chic du coin.

Je la regarde sceptique.

_ Est-ce qu'au moins tu sais comment il s'appelle ?
_ Juan Velasquez.
_ Comment tu peux le savoir ?
_ J'ai quelques ressources.
_ Et pour Alexis ? Je te le dis déjà, je me moque pas mal du fait qu'on aille dans un quartier chic ou chez le président de la république. Mon fils ne sortira d'ici que pour entrer dans un aéroport et prendre un avions qui nous renverra d'où on vient.
_ Ne t'inquiète pas j'ai tous prévu.
_ En tout cas tu as intérêt.
_ Bonne nuit.
_ Bonne nuit.

De retour dans la chambre que je partage avec Alex, je trouve celui-ci assit dans le grand lit avec mon téléphone.
Curieuse, je me rapproche de lui pour voir ce qu'il fait.
L'écran affiche un numéro que je ne connais pas.

_ Qui est-ce que tu appelle Alexis ?
_ Mon amie.
_ Un ami ?
_ Une amie.
_ Une amie, répétai-je . Et elle s'appelle comment ?
_ Queen.
_ Queen ?! Mais c'est un nom de chat !

Alexis lève brusquement la tête vers moi, le visage inexpressif.
Nous nous fixons mutuellement pendant quelques secondes durant lesquelles je refais la scène dans ma tête, quand je me rend compte de ce qui ce passe, mes cordes vocales font résonner un bruit aigu.

_ Alexis tu ne répète jamais ce que je viens de dire, on est d'accord ?

Il hoche la tête à l'affirmative.
Je souffle et vais m'asseoir de l'autre côté du lit.

_ Tu la connais de puis longtemps ?
_ Depuis la rentrée des classes. J'ai même rencontré sa mère.
_ À bon ?
_ Oui. Hier à la sortie de l'école.
_ Qu'est-ce qu'elle t'a dit ?
_ Elle nous a prit en photo.
_ Pourquoi ?
_ Je ne sais pas, elle nous a juste prit en photo.
_ Et elle t'a dit comment elle s'appelle ?
_ C'est...J...Jordana.
_ Jordana, c'est original. Je n'avais encore jamais entendu ce prénom.

Je jete un coup d'oeil sur l'écran.

_ Apparemment Queen n'est pas disponible.

Il raccroche et me tend le portable, je m'en empare pour le poser sur la table de nuit.

_ Je vais réessayer demain.
_ Comme tu veux. Maintenant couche toi, il est tard.

PDV d'Élias

18 heures plutôt

_ C'est quoi ça ? demandai-je à ma soeur assise devant moi en désignant la photo que je suis entrain de voir.
_ C'est une photo.
_ C'est quoi cette photo ?
_ Oh, il y a deux enfants.
_ Johanna ne m'énerve pas ! Qui est ce garçon ?
_ Il s'appelle Alexis. C'est le fils de Tiffany.
_ Tiffany ?
_ Tiffany.
_ Tiffany , répétai-je encore, comme un idiot.
_ Tiffany Lane. Ton ex femme. Il est dans la même classe que Queen.
Il a sept ans, c'est presque l'âge de votre divorce n'es pas ?

Je ne sais pas ce que je ressens.
J'ai l'impression de recevoir une chute d'eau au visage, d'être emporté par un torrent, de finir dans un vaste océan où je perd tous mes moyens.
À mesure que les secondes passent je sens mon poul s'accélérer, mais je n'arrive pas à suivre le rythme. Je vois les lèvres de ma soeur se remuer mais je ne distingue plus les sons qui les traversent.
J'étouffe.
Je vais tuer Tiffany.

18 heures plus tard

En me réveillant ce matin j'espérais avoir rêvé la soirée d'hier.
Mais en voyant mes frères Damian, Marc, Dylan et bien-sûr Johanna autour de mon lit avec un air désolé sur leurs faces, (sauf Johanna) j'ai compris que je venais bel et bien de vivre cet horrible drame.

PDV de Damian

Le silence gêné qui règne dans cette chambre et brisé par Marc.

_ Johanna nous a tout raconté. Je ne sais vraiment pas quoi te dire. Je suis moi même dépassé.
_ Comment tu te sens ? l'interrogeai-je.
_ Comme un homme qui vient d'apprendre qu'il a raté sept bonnes années de la vie d'un fils dont il ignorait l'existence.
_ Je crois qu'il nous fait une dépression, remarque Dylan.

Voyant que ce n'est pas le moment de lui parler, je prends Johanna à part et l'entraîne avec moi hors de la pièce.

_ Tout ça c'est de ta faute.
_ Je t'arrête tout de suite. Dans cette histoire je suis une sainte.
_ T'étais obligé de le lui dire ?
_ Attend sérieusement ? T'aurais préféré qu'il l'apprenne dans vingt ans quand l'enfant aurait décidé de faire des recherches sur ses origines ?
_ Je suis sûre que tu le lui a annoncé à la Johanna Ryan.
_ Parce que tu crois que sa réaction aurait été différente si je le lui avais écris sur une carte en lui offrant des chocolats ?
_ Tu lui as sûrement sorti la chose sans finesse. L'information est donc parvenu à une oreille qui n'était pas préparé, c'est pour ça que le choc est pire.
_ Depuis quand es que tu es psychologue ?
_ Depuis que tu as appris à parlé. Rien de bon n'est jamais sorti de ta bouche, il fallait que je comprenne mon âme pour survivre.
_ Arrête de me critiquer et cherche plutôt une solution pour ton frère.
Il a transpiré dans la nuit, il ne s'est pas lavé depuis son réveil. Il pue alors qu'il a une réunion dans cinq heures.

Elle récupère son sac à main qui était posé sur la console blanche derrière elle et va pour descendre les escaliers.

_ Où est-ce que tu vas ?
_ J'ai une fille à emmener au zoo.
_ Tu as le temps d'aller au zoo après ce que tu as fais ?
_ Moi je n'ai rien fais. C'est Tiffany qu'il faut blâmer. me répond-t-elle en poursuivant calmement son chemin.

Toujours plus gonflé.

SecretOù les histoires vivent. Découvrez maintenant