Chapitre 22

38 2 0
                                    

Daido ne répond pas à ma question et se contente de retourner s'assoir dans le vestiaire. C'est manifestement un appel à la suivre, ce que je fais sans plus tarder.

Je la rejoins et m'assois à sa gauche sur la banquette rouge.

_ Link et revenu. Il est rentrer hier.

Je lève ma tête et mes sourcils avec.

_ Il dit qu'il veut faire enfin, qu'on fasse une pause.

_ Une pause ?

Elle arrête de sangloter même si les larmes  continue de couler et me fixe avec un air bizarre.

_ Tu ne sais pas ce que c'est ?

_ Bien sûr que si voyons, nous sommes au vingt-et-unième siècle ! Tous le monde a déjà regardé au moins trois mille vidéos dans sa vie ! dis-je pleine d'assurance.

Elle ne dit rien et me fixe les yeux plissés pendant au moins trois minutes.

_ J...j'ai du mal déterminer si tu blague ou si tu es vraiment sérieuse.

Hein ? J'ai dis quelque chose de bizarre ? Je n'en ai pourtant pas l'impression.

_ Ce n' est pas ce qu'on appelle une pause Tiffany.

_ Attend, sur une télécommande il y a bien un pause et un play.

_ Oui, et donc toi tu as compris...qu'il voulait prendre la télécommande, la pointer sur nous deux...et appuyer sur pause.

_ Le fait est que je n'ai rien compris. Mais je sais qu'on fait des pause après avoir travaillé, fait du sport ou effectué d'autres activité épuisante. ajoutai-je avec empressement ce qui ne semble pas convaincre Daido qui ne fait que secouer la tête, tellement qu'on fini par entendre un "crac". Son visage se tord alors de douleur alors qu'elle masse sa nuque. Comme si elle ne souffrait pas assez, la pauvre.

_  Tu es complètement à l'ouest Tiffany. Dans se sens faire une pause signifie mettre de la distance entre nous deux pendant un certain moment.

_ Ah. Une sorte de...séparation de corps ?

_ Hmm. Le truc c'est que l'étape après est souvent une séparation définitive .

_ Oh. C'est pour ça que tu pleures ?

_ Bien sûr que non ! Je pleure parce que..."snif" il "snif", ses pleures reprennent de plus belle. Il...il a..."snif", elle se calme un peut et reprend. Il a  hypothéqué la maison.

_ Hein ? Votre résidence principale ? Celle où vivez ?

Son hochement de tête m'affirme que cet abject personnage a bel et bien hypothéqué leur domicile principale.

_ Et ce n'est pas le pire, reprend-t-elle.  Cette maison m'a été offerte par ma défunte grand-mère comme cadeau de mariage il y a dix ans. 

C'est là que j'ai grandi, elle a une valeur sentimentale. T'imagine ? "snif" S'il n'arrive pas à rembourser sa dette on va perdre la maison dans laquelle mon père et moi avons grandi et ce sera à cause de moi.

Daido est l'unique fille d'un fils unique mort avec sa femme dans un accident de voiture quand elle avait sept ans. Après la disparition soudaine de ses parents, la grand-mère de Daido est devenue sa tutrice légale et l'a élevé. Malheureusement elle est morte de vieillesse il y a deux ans.

Je lui tapote le dos dans l'espoir qu'elle se calme un peu en essayant de la rassurer.

_ Daido si tu as hérité cette maison de ta grand-mère, elle est à toi.

_ Il a apporté une contribution importante à sa rénovation en 2017 et donc à l'augmentation de sa valeur. Selon la loi il a des droits, d'autant plus qu'on est même pas divorcé.

_ Donc vous êtes à égalité ? 

_ Non. Mais il va falloir lui verser un remboursement. Tu sais que Link ne fait pas les choses à moitié. La rénovation de la maison valait presqu'autant qu'elle même. 

_ "Presque" comme ?

_ Un tier de sa valeur. Une valeur qui se compte en millions de dollars. 

_ Mais justement il ne manque pas de moyens pourquoi hypothéquer ta maison ? 

_ Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Je n'en sais rien.

Elle se tait un moment puis s'enflamme soudainement : _ Il fait exprès de m'énerver ou quoi ? Il ne pouvait pas hypothéquer la résidence secondaire ou son appart à Manhattan ?

_ Tout se passera bien je suis sure que tout ira bien.

Je ne crois moi même en ce que je dis.

_ Je suis vraiment désolée de t'avoir importuné Tiffany , s'excuse -t- elle d'une voix plus douce. Tu vas être en retard pour récupérer ton fils à cause de moi.

_ Non c'est bon. Son père s'en occupe.

_ Son père ? Il a un père ? 

_ Non il n'en a pas. Une hirondelle a déposé le panier dans lequel il était sur le pas de ma porte quand je dormais.

_ Mais sérieusement Tiffany le père de ton fils est en vie ?

_ Quoi tu pensais qu'il était mort ?

_ Non mais tu n'as jamais parlé de lui. Tu as vraiment plein de secret.

_ Pas tellement non.

_ Donc tu es toujours en contact avec son père ?

_ Il faut dire...que c'est une très très longue histoire.

Elle hoche la tête en me jaugeant de son regard sceptique.

_ Je vais y aller. Dis-je en me levant du banc.

_ Merci de m'avoir écouté Fanny. Tu sais c'est parfois plus facile de parler à une personne dont on est pas trop proche.

_ Mais c'est normal Daido ça ne me dérange pas. Libérer ses larmes aide à se sentir mieux. Maintenant que tu as fini de pleurer cherche une solution à tes problèmes. Peut importe ce que tu fais maintenant tu ne te sentira jamais aussi légère que si tu te décharge définitivement de se poids. Souviens toi juste que sur le chemin vers ta solution, les lamentations ne te servirons à rien.

_ Tu as raison. Bonne journée Tiffany.

Je sors du vestiaire contente d'avoir pu aider.

_Je passe mon temps à faire la conseillère pourtant gérer ma propre vie me dépasse, marmonnai-je dans ma barbe.

Mon portable vibre dans mon sac à main, alors je l'en sors pour voir qui c'est et si je veux décrocher. C'est un drapeaux blanc.

_ Je te jure, quand j'ai vu ton nom s'afficher sur l'écran je n'y ai pas cru. Tu t'es souvenu de mon existence ?  

_ Désolée j'étais en zone rurale

_ Tu vas revenir ?

_ Non. Pourquoi ?

_ Parce que généralement quand tu me rappelle c'est pour m'annoncer que tu viens passer quelques jours ici. Parfois j'ai l'impression que tu te sert d'Alicia et de moi pour comme "bouche trous" histoire de ne pas t'ennuyer.

_ Ouch ! C'est vraiment dur ça ! Je pense que je vais vous appeler plus souvent, je tiens à avoir un bon témoignage à mon enterrement .

_ Ne parlons pas de malheur. Pourquoi tu m'appelles ? Et ne me sort pas une phrase du genre <<Je ne peux pas appeler mon amie sans raison particulière ?>>. Ce genre de cliché ne te scie vraiment pas.

_ Mais sérieusement pourquoi tu t'acharne sur moi aujourd'hui ?! Je t'appelle parce que je veux mieux comprendre ce qu'Alicia m'a raconté hier. Je ne suis pas sure d'avoir bien compris, tu vas réépouser Elias Ryan ?  

Ahhh ! Apparemment je vais devoir reprendre du début.

SecretOù les histoires vivent. Découvrez maintenant