Chapitre 17

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_ Tu es sûre qu'elle sera capable de le garder toute la journée ?
_ Elle va rester dans le bâtiment avec Alexis.
C'est un hôtel ici, les gents ne peuvent pas entrer et sortir comme ils veulent, il sera en sécurité.

Alex, Alicia et moi sommes assis dans le restaurant de l'hôtel à attendre la "nounou" qu'Alicia a trouvé pour garder Alex.

_ Tiens. La voilà, elle vient d'arriver.

Je me tourne pour voir la fille en question.
Elle semble avoir la vingtaine, est maigre avec un teint pâle et un style vestimentaire datant de 2016.

_ Buenos dias.
   Bonjour.
_ Buenos dias Flora. Como estas ?
   Bonjour Flora. Comment tu vas ?
_ Estoy bien gracias.
   Je vais bien merci.

Jusque là je comprend ce qu'elles disent.

_ Fanny ? Je te présente Flora. Ella es la madre del niño que vas a conservar. dit-elle s'étant retourné vers la femme.
Elle est la mère de l'enfant que tu vas garder.
_ Buenos dias.
   Bonjour.

Je la salue d'un hochement de la tête en me levant pour prendre Alicia à part.

_ Quoi encore ?
_ Elle est louche.
_ Qu'est ce qu'elle a fait ? Elle vient à peine d'arriver.
_ Elle sourit trop ce n'est pas normal.
_ Tiffany tu perds la tête ?
_ Je fais juste attention. On ne sait jamais. En ce siècle où la honte n'existe plus n'importe qui serait capable de faire n'importe quoi.
_ Par exemples ?

Ne trouvant pas les mots, je lui répond : _ Je ne suis pas assez tordue pour trouver l'une des multiples choses qu'elle pourrait faire a mon fils.
_ Personne ne lui fera rien arrête.
_ T'es sûre qu'elle est fiable ? Et si elle le kidnappait pour le vendre aux trafiquants d'organes humains ?
_ Fanny elle ne le vendra pas fais moi confiance.
_ Oui mais c'est quand même de mon fils qu'on parle, je ne voudrais pas
_ Tais toi. Je te l'ai dis je gère.
_ Alicia s'il arrive quelque chose a mon fils
_ S'il arrive quelque chose à ton fils ce sera à cause de ta bouche qui ne se fatigue pas d'appeler un malheur là où il n'y en a pas. Et maintenant laisse moi poursuivre mes explications qu'on en finisse j'aimerais rentrer chez moi au plus vite moi aussi.

_  Disculpe. Donde estábamos ?
   Excuse-moi. Où en étions nous ?

Après un longue discution j'ai finalement décidé de faire confiance au choix d'Alicia. En même temps, je n'avais pas d'autre option. Il était trop tard pour trouver une nouvelle nounou à Alexis, et je n'aurais peut-être pas été plus convaincu par les autres que par celle là.

Après de longues minutes de trajet nous entrons dans le quartier plutôt paisible de Los Mangos.

Je donne un pourboire au chauffeur pour qu'il me laisse rester dans sa voiture un moment afin de me protéger du soleil pendant qu'Alicia va négocier notre entrée dans cette villa protégée.

Ça fais déjà dix minutes qu'Alicia discute avec les hommes du peintre.
Mon niveau limité d'espagnol ne me permet pas de comprendre ce qu'ils disent, mais je n'ai pas besoin de plus que quelques secondes d'observation pour comprendre que nous ne sommes pas les bienvenues.
Si ce Juan Valistruc pense que j'ai gaché mon weekend en venant dans ce dangereux pays pour retourner d'où je viens sans ce que je suis venu chercher, il se goure.

Je baisse la vitre et appelle : _ Alicia.
Elle dit quelques paroles aux agents de sécurité et, étant venu à moi, se courbe pour se rapprocher de moi.

_ Il ne veut pas nous recevoir.
_ Tu leurs a dis pourquoi on était là ?
_ Je leur ai juste dis qu'on devait voir monsieur Velasquez pour une urgence.
_ Dit leurs de lui dire qu'on vient de la part de Yaya Diaz.
_ Yaya Diaz ? C'est qui ça ?
_ En lisant quelques unes des lettres qu'ils envoie à Maria, j'ai remarqué qu'il ne l'appelle pas Yaya mais a.
Derrière une photo d'elle à l'université j'ai lu " Maria Diaz ". J'imagine qu'on ne signe pas des lettres écrites à son amant avec son nom d'épouse.
Si tu parles de Yaya et non de Maria tu retiendra son attention puisque tous les deux sont sensé être les seuls à connaître ce surnom.
_ Tu es attentive. Je vais essayer.

Elle retourne au portail de la villa discuter avec les agents de sécurité.
Espérons que ça marche.

Yaya. C'est moche mais si ça peut être notre passeport, pourquoi pas ?

Un des gardiens s'absente un moment durant lequel le silence règne, et quand il revient, il ouvre les battant  métalliques.

_ Enfin , soupirai-je.

Alicia se tourne vers moi et lève un pouce, souriante.

J'ouvre la portière du véhicule et la claque une fois descendu pour la rejoindre.

Nous sommes escorté par deux des cinq hommes qui gardent cette jusqu'à la jolie bâtisse.
Une fois à l'intérieur, les deux hommes s'en vont et ferment la porte derrière eux.

_ Je m'attendais à le voir assis dans le salon.
_ Tu crois qu'il vas venir ? me demande Alicia.
_ S'il nous a laisser entrer ce n'est pas pour qu'on dorme ici. Il va venir c'est sûre, affirmai-je en me mettant à faire le tour du propriétaire, enfin...si on veut. En vérité mon unique but et de le trouver.

_ Mais où est-ce que tu vas ?
_ Puisqu'il est assez impoli pour nous faire entrer et nous faire attendre, je vais suivre son exemple.
_ Où sont passé tes manières ? Ça ne se fait pas !

Le périple commence dans un couloir dans lequel il n'y a que trois portes.
Alors qu'Alicia et moi nous avançons dedans un bruit de foyer derrière nous me fait comprendre que derrière la porte au début du couloir se trouve la cuisine.
Un peu plus loin se trouve une porte du même genre.
Je l'ouvre avec précaution, comme me croyant dans un film d'horreur pour ne finalement découvrir que de simples toilettes.
Je referme la porte en bois et vais ouvrir la dernière au fond, toujours suivit par Alicia.

_ C'est...une chambre d'amis ?
_ Apparemment Fanny.

Nous faisant demi tour et retournons au salon où le peintre ne fait toujours pas acte de présence.

_ Eh bien ! Je pense que c'est ce qu'on peut qualifier de recherche infructueuse
_ On monte, l'interrompit-je en allant déjà monter les escaliers.

Elle sait sûrement que parler ne servira à rien, que je ne changerais pas d'avis puisque pour une fois elle me suis sans rien ajouter.

_ Cette maison manque de luminosité.
_ Regarde ici Tiffany.

Je vais rejoindre mon amie qui regarde curieusement l'intérieur d'une chambre.
Nous entrons dans une pièce pour le moins "singulière". Et non, ce n'est pas une chambre.

_ C'est sombre.
_ Ça pue l'alcool.

Nous avançons prudemment dans cet endroit dont la luminosité est faible à cause des rideaux fermés.
Je me permet donc d'aller tirer ces rideaux, autrement nous n'irons pas bien loin.
Je tire ces tissus long et épais et me tourne pour mieux voir la pièce où je me trouve.

Seigneur !

Nous avons manifestement trouvé l'atelier de Juan.
Il y a non loin de la fenêtre une petite table en bois sur laquelle sont posés des gouaches de différentes couleurs ainsi que des pinceaux et d'autres outils de peinture.
Les multiples toiles partagent cet espace avec une myriade de bouteilles d'alcool.

_ C'est normale pour un artiste de boire autant ?
_ Qu'est-ce que j'en sais moi ?
_ Tu es écrivaine, l'alcool ne combat pas l'inspiration ?
_ Apparemment ce Juan fais une dépression. Christian dit que quand je suis déprimée j'écris des films d'horreur.
_ Et alors ? Les films d'horreurs que les gents suivent viennent bien de quelque part, non ?

Je pousse un soupire et demande : _ Sinon, on reste là où on va chercher l'amour de ta voisine ?
_ Ça fait quand même un moment qu'on est entré, et il ne s'est même pas montré.
_ On est sûre qu'il est dans cette maison, s'il ne vient pas à nous nous irons à lui.
Ne perdons pas de vu l'objectif. À lui tout seul il est la meilleur preuve que nous puissions trouver pour sortir ton père de prison.

_ Qui êtes vous ?

Nos deux tête pivotent vers la voix cassé de ce peintre alcoolique.

Ce n'est pas trop tôt.

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