Chapitre 18

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_ Tiffany, je vais rendre visite à ma grand-mère. Elle est toute seule, ça m'inquiète.
_ Bien-sûr, vas y. Passes lui le bonjour de ma part.
_ Je n'y manquerais pas. À ce soir.

Je vous fais un petit débriefing de ce qui s'est passé samedi pour que nous soyons déjà de retour aujourd'hui.

Après qu'Alicia lui aie expliqué la situation en détail, le peintre de madame Santiago n'a pas hésité une minute à nous suivre à L.A.
À vrai dire, je m'attendais à ce que ce soit beaucoup plus compliquer, mais il semblerait que j'ai sous-estimé le pouvoir de l'amour.

Le procès de Monsieur Sevilla aura lieu le mois prochain.
Tout ce que le peintre aura à faire, c'est de se présenter à la barre pour se dénoncer.
J'ai été ravie que cet homme aie refusé qu'un autre porte le poids des conséquences de ses actes.
Je n'étais vraiment pas tenté par une négociation ou quoi que ce soit du genre.
Selon les dires d'Alicia, Juan a emmener des photos, des lettres et autres pièces à conviction pour que son discourt pèse plus lourd.

Si vous avez fini de tout comprendre, revenons en à ce pourquoi vous êtes vraiment ici. En l'occurrence, moi.

Il sera bientôt 15 h et je campe depuis un long moment devant la fenêtre de la cuisine qui donne sur la ruelle par laquelle passe le car scolaire d'Alex quand il vient le déposer.
Ça fait déjà plusieurs minutes qu'il devait être rentrer.
Pour l'instant je n'ai pas à appeller l'école mais je le ferais si je ne le vois pas dans quinze minutes.

Je me suis éloignée de la fenêtre et fais à présent les cents pas devant la porte d'entrée.
J'ai l'impression que quarante minutes se sont écoulées mais quand je regarde mon téléphone, l'écran n'affiche que huit minutes de plus que tout à l'heure.

_ Tant pis.

Je compose le numéro de la maîtresse d'Alexis et avant que ne passe l'appel la sonnette retentit.
Je pose le téléphone sur la table à manger et m'empresse d'ouvrir.

_ Salut maman !
_ Alexis pourquoi est-ce que tu as autant duré ? Le bus a eu un problème ? C'est toi qui a eu un problème ? Tu vas bien ? lui demandai-je en le suivant, oubliant même de fermer la porte jusqu'à la table à manger où il pose son sac et enlève ses chaussures avec une excitation que je ne comprend pas.

_ Je ne suis pas revenu en bus maman.
_ De quoi ? Alexis tu es revenu à pied ?  Je m'empare de mon téléphone et vais chercher le numéros de la directrice dans mon répertoire.
Je vais leur dire ma façon de penser moi ! S'ils pensent que je débourse quarante mille dollars par an pour que mon fils revienne à pied
_ En fait je suis revenu en voiture maman.

Je m'arrête un moment pour écouter l'écho de sa phrase dans ma tête.
J'ai bien entendu ?
Je repose mon portable là où il était.

_ Alexis tu es revenu en voiture ?
Pour toute réponse il hoche la tête.
_ La voiture de qui ?
_ De lui , répond-t-il en pointant du doigt quelqu'un derrière moi.
Ce n'est d'ailleurs que maintenant que je ressens la présence d'une autre personne dans l'appartement.
J'étais trop inquiète et concentré sur mon fils pour sentir...son parfum.
Lentement je tourne la tête sans lâcher du regard Alexis, comme s'il était mon bouclier ; mais inévitablement, il fini par sortir de mon champ de vision, et ses traits réapparaissent plus matures sur le visage d'un homme appuyé contre le cadre de la grande porte d'entrée.

Je me sens défaillir. Sans vraiment m'en rendre compte, je m'écroule et m'étale au sol.

_ MAMAN ! entend-je.
_ Laisse, ce n'est rien de grave. Ne t'inquiète pas, dis cette voix virile.

Le sol tremble sous mes oreilles, je vois les longues jambes d'Élias se pliers pour qu'il s'accroupisse.

_ Tu peux dormir deux jours si tu veux tant que tu ne meurs pas nous aurons cette discution.

Sa voix menaçante me semble lointaine, je sens toutes mes forces m'abandonner, avant de sombrer dans un noir total.

Mes yeux s'ouvrent lentement et avec beaucoup des rayons de soleil qui traversent la vitre  , malgré quelques courbatures j'ai très bien dormi.

Je me reconnecte à la réalité petit à petit et reconnais le salon. Je suis couché dans le canapé.
Sur le mur, au dessus, la grande horloge affiche 17 h. La sombreur du séjour témoigne du coucher du soleil.

Je ne me rappelle pas de ce qui c'est passé pour que je me retrouve là, mais la silhouette dans le fauteuil au coin de la pièce faiblement éclairée me rafraichit les idées.

Élias est confortablement assis avec une pomme dans la main gauche et un couteau dans la main droite.

Je le vois couper la pomme et porter le couteau à sa bouche pour y mettre la tranche.

_ Ces pommes ne sont même pas sucrées.

Il sait que je suis réveillée.

_ Excuse moi mais je ne suis pas le pommier qui les produit.

Un silence s'impose, je l'observe manger cette pomme sans jamais me jeter un regard.

_ J'imagine que tu n'es pas là pour me parler de pommes.

Il ne dit rien et continu de manger.

_ Alexis Lane. C'est ton fils n'est-ce pas ?
_ Hmm.
_ Qui est son père ?

C'est une blague ? Christian est le seul au monde à n'être pas capable de faire le lien.

C'est tellement clair !

Je ne sais pas s'il cherche à me tendre une sorte de piège ou s'il se doute juste de quelque chose.

C'est vraiment stupide, et ce n'est que quand je sors : _ En est-ce que ça te concerne ? que je me rend compte que je viens peut être de m'enfoncer.

_ Qui est son père ?
_ Un homme.
_ Je vais t'aider. Tiffany est-ce que tu m'as trompé avant notre divorce ?
_ Oui. Après quoi j'aurais dû déménager.
_ Tu n'es visiblement pas prête à répondre sérieusement, dit-il en se levant.
_ Où est-ce que tu vas ?
_ J'ai vu que ton canapé est assez grand pour que je tienne dedans. Je vais prendre une douche.
Préviens moi quand tu sera revenu à de bons sentiments. En attendant je vais séjourné ici.

Je me lève brusquement du canapés et vais me mettre en travers de sa route.

Élias est un homme déterminé, imperturbable et inarrêtable. Il ne parle jamais au hasard, s'il dit qu'il restera il restera.

_ Quelles absurdités est-ce que tu débites encore Élias ?
_ Je ne te demande pourtant rien de de compliquer Tiffany.
_ Non mais tu te prends pour qui pour débarquer chez moi et me demander des informations sur ma vie privée. Je te signale que nous ne sommes plus mariés.
Il y a une chose que tu n'as pas compris. Je ne te demande pas une information mais une confirmation.
Tu pense que je suis myope ? J'ai clairement vu la ressemblance déroutante entre cet enfant est moi. Alors pour la dernière fois, qui est le père de cet enfant ?

Je pousse un long soupire, presque désespérée.

_ C'est...c'est toi.
_ Je devrais te coller un procès Tiffany. Tu mérite d'être enfermé.

J'aurais préféré qu'il hurle, comme l'aurait fait un homme normal.
Quand il est en colère, son calme est toujours messager de malheur.
Je regarde ailleurs n'ayant pas envie de m'attarder sur le regard meurtrier qui m'est adressé.

_ Fais tes bagages.

D'un seul coup, toute honte, toute crainte me quittent et ne laissent place qu'à une incompréhension totale.

_ Pardon ?

_ Va faire tes bagages ainsi que ceux d'Alexis.
Vous venez avec moi.
_ Excuse moi ?!

Je ne comprend, définitivement plus ma vie.

SecretOù les histoires vivent. Découvrez maintenant