Ares me sourit, se relève, fait face à cet homme et lui répond :
- Je n'oserais pas, répliquait-il en me souriant avant de quitter la pièce.
Une fois sortie, je décide de me relever, lui faisant face. Pour qui se prenait-il ? Je ne suis ni son objet ni une de ces femmes avec qui il se fait plaisir.
- Je vois que tu t'amuses bien, dit-il, furieux, ça se voyait à son regard et à sa façon de me parler.
Mais pourquoi ? À ces paroles, j'avais l'impression d'avoir trahi sa confiance.
Pourtant, je ne lui dois rien...!
- Je voulais m'amuser un peu, je rentre dans son jeu, répliquai-je.
Il est joueur, mais je le suis encore plus que lui.
- Ah oui ? Sa lèvre s'étire, il descend à mon niveau et me répond :
- Mais je suis là, trésor, il passe sa main derrière mon cou.
Attends, il fait quoi là ? Je sens mon cœur s'emballer.
- Je préfère les roux, répliquai-je, j'étais fière de ma réponse, même si une partie de moi était intriguée.
- Ce n'est pas un problème, ça, trésor, je peux très bien te faire changer d'avis, dit-il avec un sourire provocateur.
Je ne peux m'empêcher de me demander jusqu'où il est prêt à aller pour me séduire.
C'est quoi cette tension ? Ce ton avec lequel il me parlait, comme si nous allions faire quelque chose de... mal.
J'étais maintenant debout, plaquée au mur, lui sur moi. Sa main derrière mon cou me rapprochait de lui. Ce sourire narquois ne voulait donc pas disparaître ? Il était si proche que nos lèvres s'effleuraient.
On va s'embrasser ?!
Je regarde avidement ses lèvres, son regard paraissait si dur, mais lui aussi désirait ce que je voulais à présent.
Alors que nos lèvres ne faisaient que s'approcher, mon regard déambule. Puis, je remarque que la blessure sur son torse était encore ouverte, il saignait bien trop.
Il n'a rien dit, pourquoi ?
- Vous... vous saignez, lui rappelai-je en m'éloignant.
Il saignait, haha, non mais sérieux Rayhane, je pense qu'il a remarqué !
Je ne pouvais pas ignorer cette blessure, même dans ce moment chargé d'émotions. La réalité de la situation me frappait avec force. Je devais agir, même si l'attraction entre nous était palpable. Je me devais de m'assurer qu'il allait bien avant de céder à cette tension électrique.
Mon cœur battait la chamade, tiraillé entre le désir et le devoir. Mais est ce vraiment mon devoir ? Soigner cet homme , que je ne connais ni d'Adam ni de Ève .
-Ah oui ? Ça doit être à cause de mon infirmière qui était censée me soigner, mais elle a préféré s'amuser avec mon bras droit, répondait-il, agacé que je me sois éloignée.
Il n'a pas tort, mais pourquoi devrais-je aider mon kidnappeur ?
- Je... on devrait monter, je vais vous soigner, assurai-je, exaspérée.
Je n'ai aucune chance de m'échapper, alors jusqu'à ce que Yaqub vienne me récupérer, je devrais me tenir à carreaux et récolter des informations.
- Qu'est-ce qui me dit que tu ne vas pas me faire le coup de tout à l'heure ? Rien, même moi je ne sais pas si je vais encore essayer de fuir.
Mais je ne peux pas le laisser crever maintenant.
Il faut qu'il souffre autant que nous avons souffert, Yaqub et moi.
Il soupire, puis me prend par le poignet et me tire vers lui. Il entre dans sa chambre, suivie de moi.
Mais bizarrement, il n'y avait plus aucune odeur de cigarette. Il s'assit, je n'ose même pas le regarder. Je recouds sa plaie, la désinfecte et lui mets de nouveaux bandages.
- Tu saignes aussi, me rappelle-t-il avec son visage déformé habituel.
En effet, quand j'ai caché le bout de verre dans ma manche, je me suis blessée.
- Et alors ? demandai-je sèchement. Il ne pense tout de même pas à me soigner ? Jamais, je ne laisserai ces mains répugnantes se poser sur moi.
Pourtant, il y a quelques minutes, vous étiez sur le point de vous embrasser . La tension entre nous était palpable, mais je ne pouvais pas me laisser emporter par mes émotions. Dans cette situation, la méfiance devait primer, même si une part de moi était tiraillée par le désir d'abandonner ma colère.
-Donne moi ton bras, je vais te soigner, affirmait-il alors qu'il s'approchait de moi. Je recule instantanément. Je vois ses yeux s'écarquiller. Je l'observais comme un monstre.
- Je peux me soigner toute seule, assurai-je, agacée.
Quelques instants plus tard il appelle ses hommes .
- Ramenez-la dans sa chambre, soupirait-il avec une expression indéchiffrable.
Je m'avance vers ces hommes qui écoutaient l'ordre. Sérieusement ? Combien de temps vais-je encore vivre dans cette piteuse chambre ?
Je n'avais même pas pu me soigner, je serre un torchon autour de ma main pour stopper le saignement.
Puis on finit par me ramener un plateau repas. Ça avait l'air plutôt bon, mais hors de question que je mange. Je ne leur fais pas confiance. Même si mon ventre crie famine, je n'allais pas manger.
Alors que je jetais la nourriture dans la petite poubelle, j'entends des pas. Je reconnais, c'était lui.
Je m'assis sur ce qu'on pourrait appeler un lit alors qu'il entre.
- Tu as tout mangé, affirmait-il, surpris, alors qu'il fixait ma main.
Je remarque son regard déambuler dans toute la salle. Il finit finalement par s'arrêter sur la poubelle.
- Tu as mangé, n'est-ce pas ? demandait-il d'un ton plus dur et plus terrifiant.
- Oui, soupirai-je, agacée. Il n'a tout de même pas remarqué ?
- Tu es toute pâle pourtant, soupirait-il, de plus en plus exigeant dans son ton.
Il s'approcha de moi, et je pouvais sentir la tension palpable dans l'air. Ses yeux perçants , scrutaient chaque détail de mon visage. Je savais qu'il cherchait une faiblesse, une faille à exploiter.
Mon cœur battait la chamade, mais je refusais de fléchir. Je devais garder mon calme, même si la peur s'insinuait en moi.
- Je ne veux pas que tu tombes malade ici , ajoutait-il, son ton devenant presque inquiet.
Presque...
Je le regardai, perplexe. Était-ce de la préoccupation ou une manipulation ? Dans ce jeu dangereux, il était difficile de distinguer la vérité des mensonges.
Il a compris, j'en suis certaine, il a compris.
- Trésor, je hais les menteurs, tu t'en rappelles, reprenait-il.
- Crois-moi, ou ne me crois pas, cela m'est égal, assurai-je.
- Je vais te le demander une dernière fois. As-tu mangé, trésor ? interrogeait-il à nouveau, son ton demeurant toujours aussi effrayant.
Je ne répliquai pas, détournant le regard, agacée par son insistance.
Après quelques instants, il se leva, me fusillant du regard tout en restant silencieux. Puis, il claqua la porte. Il était parti si facilement ?
Wow, c'est étonnant... Disons que tu as gagné, Rayhane !
Mais a-t-il vraiment rien remarqué ?
Ce n'est pas le moment de penser à ça, je devrais dormir.
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ROSE EN FEU
RomanceAprès la mort de son père, Rayhane décide d'enchaîner les petits boulots pour survivre. Son oncle lui propose de venir l'aider à l'hôpital où il travaille. Bien que cela soit illégal, elle accepte pour le bien de son frère. Au départ, elle s'occupai...