ROSE EN FEU

Chapitre 22

-Tu saignes, je pose mes mains sur son torse, cherchant à me distancer de lui.

L'odeur de son sang était étouffante, mais son regard, lui, m'envoûtait...

Et si je me laissais tenter ?

Rayhane ? À quoi tu joues ?.

Yaqub, Dan, Alexandre doivent remuer ciel et terre pour te retrouver, et toi, tu te contentes de soigner et de t'amuser avec cet homme.

-Alors, quel goût avaient mes lèvres, trésor ? me demandait-il avec un sourire enjoué.

Notre position n'avait rien de correct. Une femme et un homme dans un lit, si proches l'un de l'autre.

-Je n'ai pas fait ça par plaisir ! Attends, mais vous étiez inconscient, non ?!

-Inconscient, mais pas mort. Je sens encore le goût de ton baume à lèvres , trésor. Il passe légèrement sa langue sur ses lèvres.

Pervers !

-Tu n'avalais pas, alors je... enfin, j'ai dû te le faire avaler !

Tu bégayes, Rayhane...

-Ah oui, à l'avenir, ne prends pas ce genre d'initiative, et puis... ne me touche plus sans mon autorisation , soupirait il .

Ce gars est bipolaire et effrayant.

-Te toucher ? Ne me fais pas rire, je voulais juste te soigner ! hurlais-je en m'éloignant.

Il se jouait de moi, et je devenais de plus en plus stupide. Je dois me reprendre en main.

-Eh bien, tu en mets du temps à me soigner, trésor, se moquait-il.

Maintenant que nous nous étions dans une position bien plus confortable, je reprends mes occupations avec une certaine appréhension.

Je me retourne rapidement, le cœur battant, et je fouille dans la trousse de secours pour en sortir tout le nécessaire afin de le soigner au mieux.

Mon esprit est en ébullition, cherchant à rester concentré malgré la panique qui m'envahit.

-Vous saignez beaucoup, je pense que vous devriez... Je me tourne vers lui, mais il est à nouveau inconscient.

Mais cette fois, ce n'était pas comme tout à l'heure ; il était en sueur, son visage pâle trahissant une douleur intense, et il peinait à respirer, chaque souffle semblant un véritable effort .

-Merde, merde...

Je cours vers lui, le cœur serré, et je m'efforce de fermer toutes les plaies, une tâche délicate et urgente ; c'était franchement pas beau à voir, le sang s'écoulant et la douleur gravée sur son visage.

Chaque mouvement de mes mains était empreint de précaution, comme si je craignais de briser quelque chose de précieux.

Habituellement, il n'a pas beaucoup de blessures, à part celle que je lui ai infligée, mais cette fois, c'est différent.

J'entends un bruit de respiration étouffé et, en le regardant, une inquiétude sourde m'envahit. Je lui avais déjà donné un médicament, mais visiblement, ça n'a pas eu l'effet escompté.

Que se passe-t-il vraiment ? La gravité de la situation me frappe de plein fouet.

Hors de question qu'il crève !

Je cours dans la salle de bain, le cœur battant, et j'attrape rapidement des compresses froides que je dépose délicatement sur son front, espérant que leur fraîcheur apaisera un peu son agitation et soulagera la chaleur qui émane de sa peau.