Chapitre 4

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Le moment que je redoutais le plus : je dois m'occuper de mon patient. Mais je ne sais pourquoi j'ai peur, je suis terrifiée. Il va bien ? Je me rends compte que je ne connais même pas son nom... Enfin, son vrai nom. Promis , je lui demande dès que je le vois . Et je le remercie...

J'entre dans la 107, mais à ma grande surprise, elle est vide. Où était-il passé ?

— Monsieur ? Monsieur , appelais je paniquée .

J'ai peur. Et s'il lui était arrivé quelque chose ? J'entre dans la salle de bain, je fouille les armoires, comme si sa grande carrure pouvait y rentrer. Merde, ne me dis pas qu'il est en danger ?

Mon oncle, furieux, me dévisage de haut en bas.

— RAYHANE !

— Oui, rétorquais-je sans vraiment me soucier de ce qu'il compte me dire.

— Où est-ce que vous étiez hier soir ? demanda-t-il, furieux.

Chez ta mère, fils de pute.

— Chez... chez moi, pourquoi ?

— Je vous avais demandé de surveiller votre patient, me rappelle-t-il.

— Je l'ai fait, assurai-je.

— Ah oui, pourtant il paraît que l'on aurait anesthésié dans son sommeil, rétorqua-t-il.

— Anesthésié ?

Alors c'est pour ça qu'il n'a pas pu m'aider et qu'il avait l'air étourdi. Il a quand même réussi à reprendre connaissance ? Même en étant anesthésié ? C'est possible ....?

— Oui, il porte plainte contre l'hôpital et il nous a demandé de vous remercier pour votre travail , soupire t'il .

— Je vois , murmurais je surprise et pensive .

Il quitte la pièce, puis je regarde avec minutie la 107. Je me mis à voir des flashbacks de lui ; toute cette pièce me rappelait à lui : ce mur où il avait essayé de me tuer, ce lit dans lequel je lui changeais ses bandages et où je pouvais contempler son magnifique corps, et puis ce sol où je m'étais effondrée et qu'il m'a serrée contre lui et réconfortée. Je n'arrivais pas à y croire, mon agresseur l'avait anesthésié, pourtant il a réussi à reprendre connaissance juste pour me sauver. Même s'il était souvent désagréable, j'ai apprécié sa compagnie.

Mais je suis totalement perdue à présent. Je me suis occupée d'un homme qui a tenté de me tuer. Puis, en allant chez ce fameux patient, je me suis fait agresser. Je me suis débattue et... pendant au moins trente minutes, personne ne m'a aidée jusqu'à ce que lui, mon patient, m'aide alors qu'il était anesthésié ! C'est vraiment une histoire folle... Et pour couronner le tout, je ne connais même pas son nom.

5 ans plus tard :

Stupéfiant, meurtres, prostitution, tout ça, c'est dans mon quotidien à présent. J'ai réussi, Yaqub et moi avons réussi. C'était le rêve de notre père de nous voir ainsi.

En cinq ans, beaucoup de choses se sont passées. La mort miraculeuse de mon oncle. Jusqu'à cet instant, on ne sait toujours pas comment il est mort. Sûrement à cause de ses affaires illégales. J'ai remboursé toutes les dettes de papa avec Yaqub. Maintenant, il me reste juste à trouver le meurtrier de mon paternelle.

Mon frère répète sans cesse que j'ai changé. A-t-il raison ? Désormais, je ne suis plus la gamine qui obéissait à son oncle au doigt et à l'œil. Peut-être qu'il a un peu raison...

-Bouge-toi le cul, Alexandre ! hurlais-je à mon collègue.

On était en pleine patrouille. Ce connard d'Alexandre est trop froussard. Il patientait devant l'immeuble pour je ne sais quelle raison.

— C'est bon, j'arrive, marmonnait-il, agacé.

— Tu es sûr que c'est ici, Rayhane ? demanda-t-il, un air surpris.

— Évidemment ! On y va avant que ce soit trop tard ! Allez, ordonnais-je, irrité.

— On n'aurait pas dû se précipiter autant... Je veux dire, on a eu le mandat de perquisition seulement dans l'heure ! Faudrait appeler des renforts, non ?

— Oui, tu as raison... Pour l'instant, on rentre que toi et moi. Et puis, j'ai prévenu Dan, rétorquais-je, impatiente.

Nous rentrons, évidemment, c'était blindé de sécurité.

— C'est privé ici, nous affirme un grand gaillard. J'essaie tout de même de passer. Mais il dépose sa main sur mon épaule ; je la retire directement, déjà agacée.

— Tu ne sais pas à qui tu as affaire, soupira Alexandre.

— Oh, et à qui ai-je l'honneur ? riait l'homme.

— La police, répliquais-je sèchement, en lui montrant nos cartes.

— Vous avez un mandat ? demanda-t-il, méfiant.

— Non mais sérieusement ? Tiens, regarde, Alexandre lui montre.

Contre son gré, ils nous laissent rentrer. On se précipite rapidement à l'intérieur. C'était sûr, les hommes devant avaient sûrement déjà prévenu leurs collègues .

- C'est bien trop calme, marmonnais-je, méfiante.

— Tu trouves ? Non, c'est normal, me répond Alexandre.

Je me mets à ouvrir toutes les portes. Il fait de même, mais rien. Personne. On se regarde et je comprends tout de suite que l'on pensait à la même chose : cette pièce bien lugubre, c'est là où cet homme doit être, c'est certain.

En réalité, nous sommes dans un bâtiment où sont organisées les soirées les plus... dégueulasses. En venant ici, j'espère trouver des réponses à mes questions...

Je fonce tête baissée, comme à mon habitude. Il me suit, nos armes dans les mains. Je fous un énorme coup de pied dans la porte, entre et... »
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Voilà pour le chapitre 4 ! Oui , je sais il est hyper court . Mais les prochains sont plus long , et plus intéressant .

ROSE EN FEUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant