𝐑𝐎𝐒𝐄 𝐄𝐍 𝐅𝐄𝐔 (TOME 1 & 2 )

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 : 8

"𝐋𝐚 𝐬𝐨𝐥𝐢𝐭𝐮𝐝𝐞 𝐞𝐬𝐭 𝐥𝐚 𝐬𝐞𝐮𝐥𝐞 𝐪𝐮𝐢 𝐧𝐞 𝐭𝐞 𝐭𝐫𝐚𝐡𝐢𝐫𝐚 𝐩𝐚𝐬 ."

Je réponds au téléphone, j'étais agacée par cette sonnerie incessante qui semblait résonner dans ma tête comme une alarme sans fin.

- Je suis sur la route, je vous réponds plus tard...

À peine j'ai prononcé ces mots qu'on me coupe, la voix de mon frère s'élevant avec une urgence palpable :

- La voiture qui les transportait s'est faite percuter. Ils ont pris la fuite à l'aide d'autres gars, déclarait-il, la panique dans sa voix.

Mon cœur s'emballe alors que je fais un virage serré, mes mains serrant le volant avec une détermination féroce.

Je conduis à une vitesse folle, mes pensées s'embrouillant alors que Yaqub parlait des hommes qu'on avait arrêtés, il y a à peine quelques heures, et de l'angoisse qui m'étreignait.

J'espère qu'on a au moins vérifié l'identité de tous ces hommes. Et surtout le rouquin ! Ce détail me ronge l'esprit.

- Fait chier ! hurlais-je en tapant sur le volant avec frustration, ma colère bouillonnant à chaque seconde qui passe.

Arrivant sur la route en question, je suis frappée par la scène de chaos : trois véhicules au sol, les pompiers s'affairent, l'odeur de l'essence flottant dans l'air comme un présage de malheur.

Je me dirige vers Yaqub, le visage marqué par l'inquiétude.

- Ce n'est pas de ta faute, Rayhane, déclarait Yaqub, comme si ces mots pouvaient apaiser mon tourment.

- Évidemment que ce n'est pas de ma faute ! Idiot, tu n'avais qu'une chose à faire : conduire ces enfoirés pour qu'on puisse les interroger, hurlais-je, ma colère éclatant comme une tempête.

En effet, c'était Yaqub qui devait gérer la sécurité de ce véhicule, et je ne pouvais pas m'empêcher de le blâmer pour cette situation désastreuse.

- Ça va pas de me parler comme ça ! m'hurlait-il dessus, son ton trahissant sa propre frustration.

- Non, mais avoue que tu n'as juste aucune envie de le retrouver, cet homme ! C'est pour ça qu'à chaque fois, je me retrouve dans cette spirale infernale, c'est de ta faute , le sentiment d'impuissance m'envahissait .

- Bordel, Rayhane, tu t'entends ? répliquait Yaqub, la colère dans sa voix résonnant comme un écho de ma propre frustration.

- Rayhane, tu devrais te calmer, me conseillait Alexandre, son ton empreint de raison, mais dans ma tempête intérieure, ses mots semblaient dérisoires.

Je remonte dans ma voiture, le moteur rugissant comme un animal en cage, et je me mets à conduire dans le vide, sans but précis, emportée par une rage sourde qui bouillonne en moi.

J'ai des envies de meurtres, une colère si intense qu'elle me consume.

Je me répète sans cesse que si j'avais été là-bas, tout aurait été différent, comme si ma présence aurait pu changer le cours des événements.

L'idée me hante, me poussant à aller toujours plus vite.

J'accélère, le vent s'engouffrant dans mes cheveux, et je réalise que je dépasse largement la limite autorisée, chaque seconde me rapprochant d'un point de non-retour.

Soudain, une voiture apparaît devant moi, et je la frôle de justesse, mes nerfs en alerte, mon cœur battant la chamade.

J'ai failli... J'ai failli me faire percuter, une pensée terrifiante qui me traverse l'esprit.