Tôt dans l'après-midi, Chittaphon avait déjà terminé sa journée de travail. La mère Jeong avait décidé de s'occuper du nettoyage des plaques de cuisson et de la cuisine après avoir préparé le repas. Le noiraud était donc très content de pouvoir aller se reposer dans sa chambre.
Quand il put enfin s'étaler dans son lit, il attrapa son téléphone. Dès qu'il ne travaillait pas, il n'avait qu'une seule envie irrépressible : envoyer un message à son crush. Il était conscient que ce n'était pas bien, que c'était un collègue de son patron mais, il l'aimait vraiment, depuis longtemps. Depuis qu'il était petit, il n'avait d'yeux que pour lui. Il était bien plus grand que lui, plus charismatique, masculin, plus beau.
Ils avaient commencé à parler quand l'américain dut retourner dans son pays d'origine. Le plus vieux avait remarqué la tristesse du noiraud, il lui avait donc gentiment laissé son numéro, attendrit par ce garçon de quinze ans. Bien sûr, au début, il voyait le thaïlandais comme un ami, un gentil garçon qui l'admirait. Il avait vingt ans à ce moment-là, jamais il n'aurait pensé à des choses malsaines. Ten aussi dut réfréner ses envies, trop jeune et son modèle trop vieux. Pourtant, huit ans plus tard, il n'avait pas le même discours. Johnny non plus.
Le blond ne voyait plus le petit garçon de quinze ans qu'il avait quitté en lui laissant son numéro. Il le voyait tous les ans au moins une fois et, il se rendait petit à petit compte qu'il changeait. C'est seulement quand il passa sa majorité que l'américain pensa à plus. Peut-être le fait de ne plus le voir comme un enfant mais bien un adulte lui avait fait réaliser qu'il l'aimait beaucoup. C'est quand le noiraud eut dix-neuf ans que l'aîné décida enfin à aller un peu plus loin avec lui.
Ce fut à ce moment-là que l'admiration de Ten se transforma en amour. Johnny prenait de l'âge, il aimait beaucoup ça. Il avait toujours aimé les garçons plus vieux alors, les cinq ans d'écart avec le blond ne le dérangeait plus du tout maintenant qu'il était majeur. Il trouvait même que le fait qu'il ait désormais vingt-huit ans le rendait très attirant.
Alors qu'il était perdu dans ses pensées, son téléphone vibra. Il sourit en voyant le nom de son béguin.
— Allo ? commença le plus jeune, tout souriant.
— Bonsoir Ten, comment vas-tu ? demanda t'il de sa voix suave.
— Mieux maintenant...et toi ?
— Je suis fatigué mais ça va, le cadet l'entendît tirer sur sa cigarette, recrachant la fumée quelques secondes après. Dis, tu veux bien aller dehors ?
Chittaphon haussa les sourcils. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi il voulait qu'il sorte. Mais, comme c'était Johnny qui lui demandait, il ne se posa pas plus de question. Certains diraient qu'il était crédule, d'autre qu'il était inconscient. Lui, il préférait dire qu'il était amoureux.
Le thaïlandais ne dit donc plus rien et quitta sa chambre pour aller à l'extérieur de la bâtisse. Il prit quand même le temps d'enfiler un pull, ne voulant pas prendre le risque d'attraper froid avec le soleil qui se couchait.
Quand il sortit enfin, fermant la lourde porte d'entrée, il se retourna pour regarder la parking où quelques voitures étaient garées. Il remit son téléphone à son oreille. Il ne comprenait pas très bien.
— Qu'est-ce que je suis sensé faire maintenant ? demanda le noiraud en regardant le soleil au loin, à moitié cachée par la mer.
— Vas vers la boîte aux lettres.
Il suivit les instructions de son aîné. Il marcha, pieds nus, sur le sol fait de gravier jusqu'à la boîte aux lettres. Il n'eut même pas eu besoin de l'ouvrir, une enveloppe était posée dessus. Joliment écrit, son nom en thaïlandais était écrit. Seulement, il n'y avait pas de timbre. Il n'y avait pas prêté attention plus que ça.
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RUN AWAY | jaeyong
أدب الهواةIssu d'une famille aisée, Jaehyun n'avait jamais manqué de rien. Toujours premier en classe, jouant dans l'équipe de football américain de l'université avec un grand avenir devant lui. Seulement, pour éviter un mariage arrangé, il dut dire à ses par...