RUN AWAY | jaeyong

chapitre 7

Le noiraud avait passé son après-midi du troisième jours à Yeosu à traîner dans le manoir. Il avait essayé de prendre ses repères dans cette immense bâtisse. Pour lui, tout était trop grand, trop luxueux, trop Jeong. Tous les membres de cette famille avaient une voiture du luxe, sportive avec laquelle on pouvait frimer sur l'autoroute. Il n'était pas vraiment à l'aise ici.

Désormais, il était vingt-et-une heure passé. Taeyong venait de terminer de rouler son joint sur la plage privée, collée à la résidence. Ses lunettes de soleil sur le bout du nez, il profitait des derniers rayons du soleil pour se réchauffer, s'isoler un peu pour fumer ce qui lui avait tant manqué. Le sable lui chatouillant les orteils, le vent le décoiffant, un grand sourire qui fendait ses lèvres alors qu'il vint caler sa cigarette entre ses bouts de chaire.

Quand il put enfin l'allumer, sentir la drogue se reprendre dans sa gorge, ses poumons, son corps, il se détendit. Tout le stress de son arrivée dans la famille de Jaehyun venait de partir avec cette seule et unique taffe. Il regardait le soleil se faire avaler par les vagues pour éclairer une autre partie du monde avec beaucoup de joie. Avec la drogue, il allait tellement mieux. Il aurait pu rester ici des heures, revivre cette bouffée des dizaines de fois tellement il l'avait aimé.

Mais voilà, son idylle s'arrêta en sentant une main dans son dos et la vue de deux personnes courant vers l'eau. La main sur sa colonne vertébrale remonta pour aller sur son épaule puis des lèvres embrassèrent le haut de son crâne. Il ne lui en fallut pas plus pour reconnaître Jaehyun. Il comprit tout aussi vite que les deux garçons qui courraient vers l'eau était Jongin et Jisung.

— Tu pues la beuh, dit le brunet avec un grand sourire pour que ses frères ne se doutent de rien.

— Je suis sur la plage, j'ai le droit de fumer non ? Ça fait deux jours que je me retiens. J'en ai marre de fumer à quatre heure du matin quand tout le monde dort. Je dois être discret, je déteste ça.

— Tu dois faire des sacrifices. Je te laisse cette fois mais uniquement car c'est mes frères et qu'ils sont plus laxistes sur ça que mes parents.

Sans qu'il ne puisse rajouter quelque chose, le châtain prit le joint pour le mettre entre ses lèvres et fumer. Taeyong regarda son cadet faire, trouvant ça assez sexy. Il ne savait pas que le brun fumait. ça ne le dérangeait pas, il n'était pas comme Jaemin. Il comprenait que les gens avaient besoin de se sentir bien en fumant un peu de magie de temps en temps. Alors, il admira son faux petit ami tirer sur son joint parfaitement roulé.

— Tu les charges bien, constata le plus jeune en toussant quand il eut terminé sa taffe.

— Je teste la marchandise de Yeosu, c'est tout. J'aime bien les charger quand c'est un produit que je ne connais pas. Pour mieux sentir.

Jaehyun opina du chef en rendant la roulée à celui qui l'avait faite. Il sentait déjà que ça lui montait à la tête alors qu'il n'avait pas fumé grand chose. Sans mentir, Taeyong était un dieu de la drogue et il savait comment la mettre en valeur. Le brun détestait ça en même temps qu'il trouvait ça admirable. Il trouvait ça bien triste que le noiraud se gâche la santé aussi vite et avec autant de puissance. Il prenait de tout, ne loupait pas une drogue à tester dès qu'il le pouvait. Néanmoins, cette capacité à l'admettre, à ne jamais dépasser sa limite le fascinait. Il savait où et comment s'arrêter tout en profitant le plus possible des effets de ce qu'il consommait.

Pourtant, il l'avait déjà retrouvait au bord de l'overdose, à moitié entrain de mourir sur le sol de la fac. Mais il avait cette vision de lui, celle de toxicomane qui voulait vivre, qu'il voulait se sentir vivant.

— Eh Jae' ! cria son frère aîné dans l'eau. Tu viens ?!

Le susnommé regarda son grand frère puis Taeyong qui avait les yeux fermés à travers ses lunettes de soleil, la tête reposant sur ses bras qui eux-mêmes étaient retenus par ses jambes repliées sur son torse. Il regardait ses cheveux noirs de jais voler avec le vent et leurs reflets roux avec les rayons orangés du soleil. Il avait l'air si relaxé et paisible, comme quand il s'est endormi dans sa voiture. Il en oubliait presque qu'il le détestait et qu'il était là juste pour faire genre. Il commençait même à trouver sa présence agréable.