Donjuan contre peau d'Anne

Juan

Juan a trente ans. En pleine force de l'âge, il a su gravir en cinq ans, les échelons de l'entreprise  et est devenu "le" cadre en vue de la boite, juste en dessous du directeur et des administrateurs. D'une grande efficacité et bourreau de travail, personne ne lui conteste sa place de numéro un. D'un charisme impressionnant, sa séduction fonctionne sur les hommes, comme sur les femmes et justement, aucune femme ne lui résiste. Toutes fondent littéralement en sa présence et aucune ne résiste à son sourire enjôleur. Juan possède toute une cours de copains qui gravitent autours de lui et l'accompagnent le soir après le boulot dans les bars de la ville, dans l'espoir de ramasser ses miettes... C'est auprès d'eux que Juan se vante chaque soir, de ses conquêtes, et c'est sa cours qui contribue à alimenter sa légende en la propageant. Justement ce soir c'est vendredi et Juan est à une table du "Velours club" avec ses deux plus proches amis, Alain et Pedro. Comme à chaque fois qu'ils se retrouvent entre mecs, la conversation dévie inévitablement sur le sexe. 

-Des projets pour ce WE?

-Non rien.

-Non, je veux dire, tu ne reçois personne?

-Je sais ce que tu veux dire et non je ne n'ai rien de prévu. 

-Tu me déçois.

-Cette semaine avec les bilans et Paris qui m'a tenu la jambe au téléphone tous les jours, j'ai envie de me changer les idées et d'improviser.....

-Ha oui et en ramenant chez toi une des filles de la boite, t'aurais eu l'impression de ramener du travail à la maison.

-Oui, j'ai besoi de nouveauté et de fraicheur. D'ailleurs....

Juan se leva de la table et fondit droit au bar s'arrêtant à coté d'une robe rouge occupée par une splendide blonde aux formes généreuses. 

Alain commenta:

-Et voila, la robe parait et lui disparait.

-Oui, et nous on passe le reste de la soirée à se noyer dans notre verre.

-Qu'est-ce qu'il voulait dire par "besoin de nouveauté"

-Je crois qu'il s'est tapé toutes les filles de la boite. Elles le suivraient n'importe où, il n'a qu'un mot à dire et elles replongent.

Alain resta sans voix. 

-Comment ça? Toutes, toutes?

-Oui mec, Toutes.

-Marie de la compta?

-Même Marie de la compta.

-Mais elle a quoi, cinquante ballais et elle est mariée!

-Baiser avec Juan n'est pas vraiment tromper, c'est comme si Zidane te faisais un grand pont dans un match, c'est normale, on peut pas lutter.

Et justement, la blonde du bar riait aux éclats et semblait boire les  paroles de Juan.

-Tiens regardes, en deux minutes il l'a emballée. Ils rient ensemble comme si ils se connaissaient depuis des années. Elle touche ses cheveux, pose sa main sur son bras, je suis sure qu'elle mouille déjà.

Alain regardait la scène d'un oeil distrait, visiblement resté bloqué sur le palmarès de Juan.

-Anabelle aussi?

-Oui, quelques mois avant ton arrivée. 

-Et Ingrid?

-Ingrid c'est facile tout le monde lui est passé dessus. Même toi.

Alain, semblait troublé, Pedro le regarda se demandant d'où lui venait son trouble. Soudain il comprit.

-Ah je sais ce qui t'emmerde! Sylvie?

En effet, depuis quelques semaines Alain et Sylvie commençaient à se voir. Alain fou amoureux d'elle, avait mis très longtemps à se décider à l'inviter.   

- Vous en êtes où?

-Ben on mange au restaurant demain soir.

-Non. Est-ce que vous avez couché?

-Juste un baiser, je veux pas précipiter les choses....

-Ce n'est pas à moi de te le dire poses-lui la question à elle.

-C'est ça, entre l'entrée et le plat principal, "est-ce que tu as baisé avec Juan?".

-Et merde! De toute façon qu'est-ce que ça change? Il l'a baisé et alors, c'était juste quand elle est arrivée dans l'entreprise au mois d'octobre, je ne crois pas qu'il l'ai revu depuis. Tu n'espérais pas qu'elle soit vierge?

-Non, mais du coup je sais pas si j'ai envie de passer derrière lui......

-Ce n'est pas un nostalgique, oui c'est coureur, mais pour courir il faut que l'autre en ait envie aussi. Il n'en a jamais violer aucune. 

-Moi ce qui m'étonne ce que si il a baisé toutes les femmes de la boite, ça ne fasse pas plus de jalousie que ça entre elles.

-Ça, c'est la magie de Juan. Quand l'une commence à "s'attacher" trop à lui, il trouve les mots, je ne sais pas comment il fait, mais elles ne lui en veulent jamais.

-Et les maris?

-Une fois oui, ça a failli lui couter cher. Avec le mari de celle que Sylvie a remplacé. Le mari est venu faire un scandale, il voulait lui casser la gueule, heureusement, il était en déplacement sur Paris.

-La direction n'a pas trop apprécié le remue-ménage, dans les bureaux. Ils ont tranché en faveur de Juan et la fille a été licenciée pour incompatibilité d'humeur! Avec le petit pactole qui va bien.  Juan pendant ce temps là à Paris,  se tapait une femme mariée, deux enfants, la cinquantaine..... et  admiministratrice du groupe. Je ne pense pas qu'il l'ai sauté pour ça, mais en tout cas, elle a du voter pour le garder.

Alain, se renfrogna dans ses pensées.

-Même "Peau-d'Anne?"

-Non, quand-même pas. Il a un standing à respecter.