une discussion animée.

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Le vendredi passa très vite. Dés qu'elle en avait le temps, Anne le passait à faire un menu et des listes de courses, pour le repas du soir. Assez bonne cuisinière, elle adorait passer du temps en cuisine pour les repas d'exception, mais abhorrait la cuisine du quotidien. Pour le reste, elle n'avait rien changé à ses habitudes. A quatre heure trente, sans demander son reste, elle avait quitté l'étage pour aller prendre le bus, le plus directe, vers son domicile. Là, elle avait fait ses courses, dans les magasins du quartier, puis était montée faire un peu de rangement, et lancer les préparations pour le soir. Vers dix-huit heure, tout était en bonne marche, alors elle s'accorda un bon bain chaud, agrémenté d'une tasse de thé. Anne ne savait pas à quoi s'attendre. Juan voulait "parler", mais elle ne savait si elle, aurait quelque chose à lui dire. Pourtant, le week-end dernier, leurs discutions avaient été très sincères et c'est un peu les questions de Juan qui l'avaient poussé à s'ouvrir. Vers dix-neuf heure, elle se choisit une tenue, pour le repas. Il était inutile de jouer la comédie avec Juan. Elle opta donc pour un chemisier blanc à peine transparent et légèrement bouffant, d'une jupe longue de couleur rouge et de bas noirs. Pour le maquillage, elle choisit quelque chose de léger avec un rendu naturel et pour finir, une touche de parfum, là juste entre ses deux seins. Après plusieurs passages devant son miroir et de multiples hésitations, elle décida, juste avant de sortir de la salle de bain, de dégrafer un bouton supplémentaire de son chemisier. Ce simple bouton, à son goût, la faisait passer du statut de maîtresse d'école, à celui de femme libérée, qui n'a pas honte de son corps. Juan maintenant, était sans doute l'homme qui la connaissait le mieux et visiblement ses "petits travers" ne l'avaient pas dissuadé de la revoir. De toute façon, elle n'avait pas envie de lui plaire, mais elle avait, plus que tout ce soir,  besoin d'être elle-même.

Dix-neuf heure quinze, elle relança lentement le four et mit le couvert dans la salle à manger. Elle se chargea ensuite de préparer un petit apéro, qu'elle posa sur la table basse du salon, quand on sonna à la porte. Elle regarda sa montre: dix-neuf heure quarante-cinq. 

C'était effectivement Juan, qui s'excusa d'être en avance. Il lui tendit une bouteille de vin.

-Tu avais peur qu'il n'y ait que de l'eau à ma table? 

-Non, j'ai l'intention de vous saouler, pour abuser de vous.

Il rajouta, tout de suite, croyant sans doute avoir été trop sarcastique:

-Non, c'est un vin que vous pourrez boire dans un ou deux ans, il est encore jeune. 

Elle lui fit signe d'entrer, après lui avoir montré le porte-manteau. 

-Assieds-toi au salon, je vais poser ça, à la cuisine. Quand elle le rejoignit, Juan était debout à regarder les cadres et les photos qu'elle avait accroché un peu partout aux murs. 

-Ce sont vos sorties de Week-end?

-Et de mes vacances.

Juan s'arrêta devant une photo représentant, une cravache, un loup de satin noir et des gants.

-C'est la seule photo, personnelle qu'il y a ici.

-On entre dans le vif du sujet tout de suite à ce que je voit. 

-Aucun personnage, aucun visage, que des paysages et puis ça. C'est un auto-portrait?

-C'est moi qui ai fait cette photo en effet, je peux t'en faire une si tu veux, disons: une culotte de femme, une capote usagée et une boite d'antibiotiques.

Juan se retourna le sourire aux lèvres. Qu'il perdit très vite, en voyant le visage sévère d'Anne.

-Je ne suis pas venu pour vous juger, je suis maladroit. Mais comme vous étiez d'humeur à chahuter, je me suis dit.....

Donjuan contre peau d'AnneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant