Donjuan contre peau d'Anne

La traque.

Le lundi, Juan avait  suivi Peau-d'âne, dans les rues jusqu'à son bus. Ce n'était pas bien difficile, toujours les yeux baissés, rasant les murs, il n'avait même pas à se cacher, elle était incapable de le repérer. En revanche, il avait bien failli la rater quand elle était ressortie de sa résidence. Il l'avait imaginé pantouflarde, mais elle n'était rentrée chez elle que pour se changer, et se rendre en voiture jusqu'au parc, pour courir. Quand sa voiture avait surgit du parking souterrain, il avait regardé la conductrice juste pour connaitre un peu ses voisins et pendant un  bref instant il avait même un peu fantasmé sur cette jolie brune au regard vif, qui conduisait cette Golf GTI, avant d'avoir un doute. La conductrice portait un bonnet, qui tenait ses cheveux en arrière. Elle avait un jolie visage, mais ses traits avaient quelque chose de commun avec Anne. Etait-ce, une soeur ou elle-même? Il avait décidé de prendre en chasse la golf. A travers les rues quasiment désertes, il laissait suffisamment de distance pour ne pas être  repéré,  mais pas trop, afin de ne pas la perdre. Ce n'était pas la première fois qu'il faisait ça et l'exercice lui plaisait. Il l'avait vu se garer sur le petit parking du parc en l'observant depuis l'autre coté du carrefour. Quand elle avait disparu en petite foulée dans le bois, il était venu se garer à l'extrémité de son parking. Enfin il s'était lui-même enfoncé sous le couvert des arbres, pour la regarder s'éloigner. Sa foulée faisait mentir sa silhouette ample et incertaine due à ses vêtements trop grands. Souple, gracieuse et rapide, il était difficile d' imaginer que ce soit la même personne. Juan retourna à sa voiture. Il était déjà plus de vingt heure et des groupes de joggers revenaient à leurs voitures. Le parking se vida rapidement jusqu'au moment où il se retrouva seul avec la Golf. Il mit du temps à se décider s'il devait partir ou s'il devait rester, espérant identifier la jeune femme avec plus de certitude, quand elle réapparut. Elle effectua quelques étirements sur le parking, puis monta dans sa voiture avant de reprendre le boulevard. Il regretta d'avoir démarré si vite après elle, mais si c'était Anne, la connaissant, elle ne remarquerait rien et si c'était sa soeur, elle ne le connaissait pas alors.....  Il l'avait suivi jusqu'aux abords de sa résidence sans la suivre jusqu'au bout et était rentré chez lui.

Encore incrédule, il avait réitéré sa chasse le lendemain, mais au bout de deux heures à attendre, sur le parking il était reparti, certain qu'elle ne sortirait plus. Pendant ces deux heures, il avait fixé ses fenêtres éclairées, n'y voyant passer qu'une seule silhouette, ce qui le confortait dans son idée que c'était bien Anne qu'il avait vu courir la veille.  Le Mercredi, il avait encore suivi son bus, vers une salle de sport de quartier qui organisait toute sorte de cours. Une heure et demi plus tard, elle en était ressortie en vêtements de sport, toujours aussi larges et mal ajustés que ceux de Lundi. Ces activités, ne la rendaient que plus attirantes et surtout attisaient un peu plus sa convoitise. Il imaginait son corps modelé par le sport depuis des d'années, onduler sous ses caresses. 

Le fait qu'elle le cache, l'intriguait . En effet la plupart des femmes, faisaient du sport pour plaire et pouvoir enfiler des tenues moulantes pour le faire savoir. Ce mystère, il le résoudrait en la mettant à nue, au propre comme au figuré. 

Le jeudi, elle prit le même bus pour aller à la même salle. D'un coup, elle devenait moins surprenante, mais il continua sa surveillance, jusqu'au vendredi soir. La journée, il passait son temps à l'observer, s'assurant que la jeune femme qu'il avait vu courir était bien Anne, et le vendredi soir, il en était convaincu.

Le vendredi, à seize heure trente, car le vendredi la journée se terminait plus tôt, il la suivit directement à son appartement d'où elle ressorti rapidement avec sa voiture. Pensant qu'elle se rendait une nouvelle fois au parc, il s'apprêtait à la suivre de loin, mais au lieu d'aller vers le centre, elle prit la direction de la voie rapide, puis de l'autoroute. Les kilomètres défilèrent rapidement et après plus d'une heure, il était claire qu'elle se dirigeait vers Paris. Cette petite garce commençait vraiment à lui courir sur le haricot, mais en même temps, tout ces mystères insoupçonnés autour d'elle et le seul fait, qu'elle le surprenait de jour en jour, l'excitait de plus en plus.