Donjuan contre peau d'Anne

La course

Le reste de la semaine Juan, n'avait fait aucune allusion à leur rencontre du Mercredi, se contentant de faire des sourires appuyés à Anne, à chaque fois qu'ils se croisaient. Il avait même sermonné un stagiaire qui s'était adressé à elle en la prenant pour sa bonniche. D'habitude, il ne s'en offusquait pas, mais pour l'heure, il se devait de la protéger des autres. Le vendredi, il avait quitté son bureau un peu avant elle, pour la devancer devant son appartement. Il avait garé sa voiture dans une impasse, un peu plus loin et était venu l'attendre dans le salon de thé qui avait une vue imprenable sur la sortie de son parking. Le plein de sa voiture était fait, un petit sac de voyage dans le coffre n'attendait qu'une destination pour servir. Vers dix-sept heure, il la vit descendre du bus, passer devant la vitrine sans y jeter un oeil, traverser la route, contourner son immeuble, pour en rejoindre l'entrée. Une minute plus tard la fenêtre du deuxième étage s'éclaira, mais ne s'éteignit plus. Vers dix-huit heure trente, convaincu qu'elle ne sortirait plus, Juan regagna sa voiture et rentra chez lui, un peu déçu. Décidément cette idiote qu(il croyait prévisible, passait son temps à contrarier ses projets. En chemin, il reçu un coup de fil de Nadia. 

-Salut.

-Salut.

-Tu fais quoi ce soir? Tu sors au DJ'S?

-Non, ce n'était pas au programme, j'étais sensé partir. 

-Tant, pis, mon "homme" ne rentre que Dimanche après-midi.

-Mais je crois que mes "projets" viennent de tomber à l'eau.

-Désolée pour toi. 

-Tu te souviens de mon adresse, ou tu me donnes la tienne?

-Non chez toi c'est plus sure. Il pourrait rentrer à l'improviste. 

-J'aime autant.

-Tu penses me sortir? C'est pour faire mon sac.

-Non, une brosse à dent ça suffira. Ne prends pas de pyjama....

-Je n'en avait pas l'intention. 

En raccrochant, Juan remercia la providence qui encore une fois faisait bien les choses. Avec Nadia, la semaine précédente, il avait eut l'impression de ne pas avoir exploité tout son potentiel. Il était certain qu' avec la soirée qui s'annonçait, cette erreur serait réparée. Il adorait les femmes adultères. Elles n'avaient besoin que de sexe. Elles étaient inventives, passionnées, impatientes et surtout elles ne s'accrochaient pas, et dans ce cas, le mari, n'avait aucune chance de remonter jusqu'à lui. En effet, Nadia, était mariée depuis plus de cinq ans avec son cocue et le trompait depuis près de six, c'est dire l'expérience qu'elle avait accumulé. Plus âgé qu'elle, il passait beaucoup de temps à voyager pour son travail, ce qui assurait au couple son train de vie. D'après Nadia, son homme d'affaire de mari, n'était pas aussi naïf. Les aventures de sa femme, lors de ses absences, ne le dérangeaient pas, tant qu'elle respectait leur petit arrangement, tacite, et qu'elle lui était entièrement dévouée, dés le moment qu'il rentrait.

Le week-end fut en effet, très chaud, et Juan n'eut pas beaucoup de temps à consacrer à ses dossiers, en suspend. Ce n'est qu'après le départ de Nadia dimanche matin, qu'il put confirmer que Anne n'avait pas quitté son appartement du week-end. Pour une fois, sa vie à lui avait été plus fun que celle d'Anne.

Le dimanche soir il avait profité, d'une soirée d'abstinence, et du calme de son appartement, pour penser à la banderille suivante. Il était bien décidé à accélérer le mouvement. Son entrevue avec Anne, lui avait laissé la sensation qu'elle n'était absolument pas dupe, sur les raisons de leur rencontre. Si elle n'avait pas fuie, c'est que, quelque part elle était intéressée..... Evidemment ce n'était qu'une impression et il pouvait très bien se tromper, mais son attitude fermée et calme, de l'autre soir, le confortait sur cette piste. Elle semblait dire, "ok, je te laisse une chance, séduits-moi". Il lui fallait quand-même être prudent. Il décida de l'aborder pendant sa séance de jogging du Lundi. Dans un lieu désert sans public, dans son élément et surtout en ayant l'avantage sur Juan, elle serait bien plus détendue. A bien y réfléchir, elle n'avait pas peur de lui, mais le regard des autres pouvait la bloquer.