Le bonheur de l'abandon.

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A vingt heure pile, Anne frappa à la porte de Juan. Le coeur battant il lui ouvrit sans précipitation, mais cela faisait déjà dix bonnes minutes qu'il l'attendait allongé sur son lit, à se demander à quoi cela rimait. En effet, il ne se reconnaissait pas. Pourquoi se livrait-il à cette femme qu'il méprisait encore, deux semaines plus tôt. Au début, il y avait ce pari. Il en avait bien conscience, cela n'avait duré qu'un moment, car rapidement elle l'avait intrigué. Juan d'habitude savait juger les gens, surtout les femmes. Il savait ce qu'elles recherchaient, ce qui leur manquait et savait d'instinct comment combler ce manque, pour rompre la glace et se rapprocher d'elles. Rares étaient celles qui avaient réussi, dans sa nombreuse expérience, à le surprendre. Celles-là, avaient gardé, au fil des ans, une part importante dans son coeur. Anne en faisait partie, déjà maintenant, alors que leur "histoire", n'était pas terminée. Comme un prédateur qui poursuit  un animal, juste parce qu'il s'enfuit, Juan l'avait prise en chasse. Pour le challenge de réussir à l'amadouer. Par simple défi personnel, pour sa fierté de séducteur, d'avoir ajouté un nouveau sommet à sa collection. Mais une fois de plus, Anne l'avait surprit. En fait c'était lui le nouveau sommet d'Anne. Il ne l'avait pas conquise, elle l'avait soumis. Il ne lui avait pas fait l'amour, elle s'était servie de lui comme d'un jouet sexuel. Puis, elle lui avait fait l'honneur de s'ouvrir à lui, et il avait passé la plus belle journée de sa vie. Mais dans son coeur, il était heureux que les choses se soient passées dans ce sens. Elle avait assez souffert toute sa vie, il n'avait pas envie de lui infliger ce qu'il avait infligé à toutes ses autres passades. Alors ce soir il serait bien docile, non pas parce que c'était dans sa nature, non pas parce que ce serait excitant, mais parce que cela ferait plaisir à Mante.

Il ouvrit la porte lentement. Il n'y avait aucun doute, c'était bien Mante qui avait frappé à sa porte. Montée sur les mêmes talons aiguilles, les jambes gainées des mêmes bas résilles, elle portait un string de dentelle noire. Au lieu du corset qu'elle portait la veille, un plastron de dentelle couvrait son ventre depuis ses hanches, jusqu'au-dessus de son nombril, laissant ses seins entièrement libres. Enfin, elle portait des gants de satin qui couvraient ses bras jusqu'aux coudes, et un loup sur ses yeux lui tenait lieu de maquillage. 

Juan, en sachant qu'il paierait sans doute son audace, ne put s'empêcher de commenter.

-Vous êtes si belle Mante.

Son regard se figea une seconde, mais elle se radoucit et se mit à tourner autour de lui, laissant glisser sa main gantée sur ses vêtements. Sa main s'arrêta sur son entre-jambe où elle put constater l'effet que sa tenue faisait sur Juan. 

Elle n'était pas venue les mains vides. 

-Tournes-toi et donnes-moi tes mains. 

Juan sans hésiter se tourna et mit ses poignets dans son dos. Elle les attacha avec des menottes de cuir, reliées par une petite chaine. 

-A genoux. 

Il s'executa. Mante lui passa un collier de cuir relié à une laisse. Elle passa devant lui pour lui faire face. Puis tira légèrement sur la laisse pour qu'il se lève. Elle lui arrangeât le collier d'une main, lui caressa la joue et l'embrassa pour le remercier de sa docilité. 

Juan suivit la laisse dans l'escalier, puis le long des couloirs, profitant de la vue sur le dos et surtout les fesses de sa maîtresse. Sa queue de cheval, balayant ses épaules nues, la ficelle du string tranchant sur sa peau blanche et surtout, ses hanches dansant au rythme de ses pas. Tout était sensualité, tout était source d'excitation. Mante s'arrêta devant la porte du donjon, se retourna pour chercher dans son regard si il était prêt pour ce qui l'attendait. Rassurée, elle poussa la porte et referma derrière eux. La Pièce était exclusivement éclairée par des dizaines de bougies rouges et blanches. Mante l'emmena au milieu de la pièce. Rien n'avait changé par rapport à la veille, les mêmes instruments posés sur la même table, les mêmes cravaches et martinets accrochés au mur. Mante lâcha la laisse une seconde pour enlever ses gants qu'elle jeta sur la table. Elle lui caressa une seconde la joue et sa main glissa sur le cou de Juan puis sous sa chemise. Elle défit habilement les deux premiers boutons  et lui caressa la poitrine. 

Donjuan contre peau d'AnneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant