La cabane de l'ours.

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Anne suivit le chemin qui contournait les gros rochers. Dés qu'elle les eut contourné, elle s'arrêta pour observer le chemin, qui se séparait encore une fois en deux. A droite il remontait en direction du col, à gauche il allait dans la direction d'une petite bâtisse de pierres sèches. Juan venait de la rejoindre.

-La cabane est là.

Anne suivit Juan incrédule, d'autant qu'un petit écriteau planté dans l'herbe signalait: "Propriété privée".

-Tu es sure qu'on peut?

-Oui, c'est à moi, je l'ai acheté il y a trois ans. J'ai mis cette pancarte pour dissuader les promeneurs de venir. 

Anne n'en croyait pas ses oreilles. Elle s'arrêta pour regarder Juan marcher sans hésitation vers la maison. C'était une petite maison de pierres sèches, jointées à la chaux. La façade devant eux, mesurait à peine cinq mètres, la porte au centre et deux minuscules fenêtres de part et d'autre. Le toit de tôle fraichement rénové, culminait à peine à cinq mètres. A deux mètres devant la porte, un petit portail de bois se prolongeait de part et d'autre par une clôture en rondin et une haie de buis, servant de brise-vue,  qui faisait le tour de la propriété. Juan ouvrit le portail et invita Anne à le suivre. Certaine qu'il lui faisait encore une blague, elle hésita puis laissa libre-court à sa folie intérieure, en jouant le jeu. 

-Mon seigneur mais comment appelez-vous ce château?

Juan la regarda un peu peiné.

-Oui ce n'est pas grand-chose, mais c'est calme et la nuit les voisins les plus proches sont les cerfs et les marmottes. 

Prenant soudain conscience de sa bourde, Anne s'écria.

-Non? C'est vrai? C'est à toi?

Juan tira une clé à l'ancienne de sa poche, fit deux tours et ouvrit la porte. 

-Je suis désolée, je croyais que tu blaguais.

Il la fit entrer. L'air maussade. 

-Je vais ouvrir un peu, ça sent un peu le renfermé, je ne suis pas venu depuis un moment.

Il ouvrit les volets des quatre fenêtres et de la porte-fenêtre qui donnait accès à un petite terrasse de bois. La petite maison baignée maintenant de lumière naturelle, n'était qu'une vaste pièce unique. A gauche de la porte d'entrée, il y avait un plan de travail et dessous des placards de rangement. Au milieu de la pièce une énorme cuisinière de fonte, servait à la fois à cuisiner et d'unique source de chauffage. A droite de la porte, en face de la cuisine, une table et deux bancs faisait office de salle à manger. De l'autre coté de la cuisinière,  un lit double en bois rustique, trônait au milieu du mur. Une fenêtre juste au dessus du lit, laissait entrer les derniers rayons du soleil qui commençait déjà à décliner derrière les montagnes. Juan ouvrit la porte vitrée en grand.

-Tu penses qu'il fait encore assez chaud pour manger dehors? 

Anne le suivit sur la terrasse. 

-Pour moi oui. 

Juan tira deux chaises et une table qu'il déplia, puis alla chercher son sac à dos qu'il posa aux pieds d'Anne. 

-Tu peux sortir les sacs de bouffe, je vais allumer la cuisinière si-non on auras pas d'eau chaude, pour la douche. 

Encore une fois soufflée, Anne vida le sac à dos sur la table. 

-Tu n'as pas prit d'affaires pour toi?

-Dans les poches du devant.

-Tu voyages léger, par-contre pour le pic-nique, c'est Maxim's.

Juan qui était bougon, se détendit un peu. Anne posa sa main sur la sienne. 

Donjuan contre peau d'AnneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant