The Just and The Wise {Narnian fanfiction}

Chapitre 1

Trois ans après le départ des rois et reines de l'Ancien Temps... 

- Votre Majesté.

- Entrez, Trompillon, nous n'attendions plus que vous ! 

Le nain traversa les appartements royaux, évitant les serviteurs préparant avec frénésie des malles imposantes, pour rejoindre une jeune femme, en compagnie d'un blaireau doté d'une paire de lunettes sur le museau. Ce dernier prit la parole, en tapotant une pile de parchemins: 

- La Reine Agnès m'a confié les affaires à régler dès son départ, et ce que nous aurons à faire en l'absence de Ses Majestés. 

Trompillon, la mine fermée, grommela avec mécontentement: 

- Le voyage de Ses Majestés est-il réellement nécessaire ? Courir après des seigneurs disparus... cela ressemble d'avantage à une perte de temps qu'à une réelle quête ! 

- Trompillon ! 

- Ce n'est rien, Chasseur-De-Truffes. 

Agnès observa le nain avec indulgence, devant reconnaitre qu'il n'avait pas foncièrement tort. 

Trois années étaient passées, depuis son couronnement en temps que Reine Agnès, la Sage, et elle avait grandi, mûri: son esprit s'était affuté, aiguisé, pour mieux gérer les affaires du royaume et en assurer la prospérité. Economie, diplomatie et justice... elle avait étudié bien des domaines pour se montrer digne du titre qui lui avait été donné, et Narniens comme Telmarins, réunis en un seul peuple soudé, aimait leur reine. 

Même si elle restait toujours assez petite, son corps avait changé, pour devenir pleinement celui d'une femme: elle était devenue plus gracieuse, ses traits s'étaient affirmés, bien qu'elle ait conservé ses doux yeux noisettes et sa longue chevelure flamboyante. 

Elle reporta son regard sur la carte étendue devant elle, observant les terres de Narnia en reprenant la parole: 

- La paix règne désormais sur Narnia, mes amis. Nous nous sommes entourés de puissants alliés, et notre peuple connait la prospérité. Et surtout, je vous fais confiance. Vous saurez vous occuper du royaume jusqu'à notre retour. 

Elle laissa échapper un soupir, avant de reprendre d'un ton las: 

- Je dois accompagner le Roi Caspian dans cette quête. Vous savez comme moi qu'il est plus aisé de diriger Narnia que de faire entendre raison à mon frère... 

Trompillon et Chasseur-De-Truffe échangèrent un regard entendu. Ça, ils le savaient parfaitement ! Ce fut d'ailleurs à cet instant que Caspian entra dans les appartements de sa soeur cadette, un grand sourire aux lèvres. 

- Agnès, c'est le grand jour ! Dans quelques heures, nous serons à bord du Passeur d'Aurore, prêts à découvrir de nouveaux horizons ! 

Agnès laissa échapper un rire devant l'excitation du Roi: il ne tenait pas en place depuis des jours ! Elle tenta malgré tout de le calmer, ne voulant pas qu'il se donne de faux espoirs.

- Les Seigneurs chassés par Miraz n'ont sans doute pas dépassé les Iles Solitaires, Caspian, ce ne sera qu'un voyage de quelques semaines... 

- Mais s'ils étaient allés plus loin, vers l'Est ? 

La petite rousse baissa les yeux vers la carte, observant l'étendue vide et dépourvue d'inscriptions, à la droite des Iles Solitaires: un vaste océan, dont nul n'était jamais revenu, nimbé de mystère, peuplé de créatures marines inquiétantes... 

Au-delà, disait-on, au bout du monde, se trouvait le Pays d'Aslan. 

- C'est possible... 

- Il faut que je me rende au port pour voir Drinian, et m'assurer que l'équipage soit prêt !