The Just and The Wise {Narnian fanfiction}

Chapitre 3

Ils remontèrent sur le pont et Lucy s'empressa de se rendre à la proue pour observer les vagues. Drinian reprit la barre et Caspian se tourna vers sa soeur, lui disant avec un sourire entendu:

- Je vais vous laisser un peu seuls, tous les deux, vous devez avoir des choses à vous dire !

Il rejoignit le capitaine, laissant Agnès et Edmund, dans un silence quelque peu gênant. Pour ne pas déranger l'équipage, ils se mirent près du bastingage, Agnès s'y appuyant pour observer l'horizon. Edmund, lui, s'y adossa et observa les marins, disant après quelques secondes où un malaise palpable imprégnait l'air:

- Encore merci d'avoir pris soin de ma lampe torche.

- De rien. Répondit Agnès.

Par Aslan, elle n'avait pas attendu trois ans son retour pour ne rien savoir quoi dire d'autre ! 

- Je... le Roi Juste leva finalement la tête vers elle. Je suis vraiment content d'être revenu. Si cet imbécile d'Eustache n'était pas venu avec nous, ça aurait été vraiment parfait... Narnia m'a tellement manqué !

Il prit une grande inspiration, avant de se confier: 

- Tu m'as beaucoup manqué.

Agnès sentit ses joues prendre des couleurs alors qu'elle glissa sa main dans celle du jeune roi, lui répondant d'une voix émue: 

- Tu m'as manquée aussi. 

Edmund serra sa main dans la sienne et ils restèrent un petit moment silencieux, savourant la chance qu'ils avaient d'être une fois de plus réunis. Edmund finit par se racler la gorge et demander, d'une voix où Agnès perçut une pointe d'inquiétude: 

- D'après Caspian, tu as beaucoup de prétendants... 

La petite rousse soupira en se rappelant de ce qui l'attendait, à son retour à Narnia: les émissaires et les ambassadeurs, prêts à tout pour qu'elle accepte la demande en mariage de leurs seigneurs, les tournois où ils se battaient pour obtenir ses faveurs, les lettres remplies de déclarations enflammées, lui promettant un futur radieux à leurs côtés, avec de coûteux cadeaux... 

Et puis il y avait ceux auxquels elle ne voulait pas penser, ceux qui se montraient plus insistants, beaucoup plus insistants...

- Ne m'en parle pas... finit par répondre la reine, en observant les vagues en contrebas s'écrasant sur la coque du navire. Je n'ai plus une seconde de tranquillité.

- Je ne les blâme pas, tu es devenue très jolie... enfin, tu l'étais déjà il y a trois ans, mais, ce que je veux dire, c'est que tu es... bref, je les comprends. 

Aussi amusée qu'attendrie de le voir tenter d'aligner une phrase cohérente, elle retint comme elle le pût un sourire, alors qu'il se racla une nouvelle fois la gorge et demanda, nerveux:

- Et... il y en a qui te plaisent ?

Elle se tourna alors vers le Roi Juste et lui répondit, troublée de le voir aussi préoccupé par ce sujet: 

- Je dois avouer que certains sont charmants, d'autres... beaucoup moins, mais aucun n'est parvenu à conquérir mon coeur. À vrai dire... 

Elle fit une pause, avant de se confier à son tour: 

- Ils m'auraient pu tout m'offrir, même la Lune, que cela n'aurait rien changé. Parce que, durant ces trois années... je pensais à ce que toi et moi... enfin, je veux dire... 

- J'y ai beaucoup pensé aussi. Lui apprit Edmund, alors que ses joues s'empourprèrent. Je pensais à ce qui aurait pu se passer, si on était resté ici. Partir était difficile, mais savoir que je risquais de ne jamais te revoir, c'était vraiment horrible.