Je me figeai en entendant les mots que mon père avait prononcés ce soir-là. Comment osait-il ?
Je le regardai, bouche bée, les yeux écarquillés.
Un sourire malsain s'élevait sur ses lèvres, puis il se détourna. Il sortit de sa poche un joint, qu'il alluma avec son briquet.
- Alors comme ça, tu ne t'es pas mariée, mi amor. Je ne savais pas que tu étais une rebelle. À moins qu'il n'ait plus voulu de toi.
J'étais sous le choc. Il parlait de façon tellement froide... Cela ne lui ressemblait pas.
- Comment il s'appelle déjà... Ah oui... Zayn. C'est comme ça qu'il s'appelle, hein ?
Je ne bougeais pas. Je ne pouvais pas. Le revoir devant moi après toutes ces années, après tout ce que je lui ai fait.
Ma faute.
Devant mon mutisme, son regard se durcit, il n'était plus rieur. Il pointa son joint vers moi tout en se rapprochant.
- Réponds-moi, mi amor. Tu as perdu ta langue ?
- Non... bégaie-je.
Je ne voulais pas que ma voix soit aussi faible, donc je me repris, avec plus d'assurance.
- Non, elle est toujours bien là, et oui c'est bien ça, Zayn.
Il m'adressa un sourire victorieux, comme s'il avait gagné une médaille.
Petit con.
Pour toute réponse, il me souffla sa fumée au visage.
Ma gorge me brûlait, mais je me retins de tousser. Je ne lui accorderais pas cette victoire.
Nous restâmes ainsi pendant quelques instants, à nous affronter du regard.
Au loin, j'entendis quelqu'un crier mon nom :
- Enola, Enola on s'en va, tu es où ?
Je me détournai à contre-coeur de Will, puis regardai dans la direction des cris.
C'était Jane, en compagnie de Laura, qui titubaient devant l'entrée.
Je poussai un soupir d'exaspération, puis, sans un regard pour lui, je me dirigeai vers mes amies.
~~~~~~~~
- Deux jours plus tard -
- Alors ici, c'est le local pour les employés, là le distributeur à eau et ici la salle de fitness...
J'écoutais d'une oreille distraite mon patron, qui me faisait la visite de mon nouveau lieu de travail.
C'était un petit homme, tout entassé sur lui-même, avec le crâne dégarni. Lorsqu'il me parlait, son haleine, qui sentait la clope et l'alcool, venait m'asphyxier.
Il me fit encore visiter la piscine et le sauna.
C'est une salle de sport ou le club Med ?
Une fois la visite terminée, il me ramena dans la pièce où se trouvaient les machines pour "homme". Ce n'était pas moi qui disais ça, je ne faisais que répéter ses paroles. Il me désigna la presse inclinée et me dit :
- J'aimerais que tu me montres comment tu te servirais de cette machine. Je sais qu'elle n'est pas faite pour les femmes, mais ...
Je n'écoutais pas le reste de sa phrase, énervée. Quel misogyne... Je commençais peu à peu à vouloir me barrer, mais je n'avais pas le choix de rester. Donc je m'assis gentiment sur le siège et réglai le poids à 180 kg. De base je pouvais faire plus, mais vu que je n'étais pas échauffée, il valait mieux ne pas forcer.
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Nothing's New
RomanceEnola n'a jamais été heureuse. Sauf à une période de sa vie, à ses 17 ans, quand Will était encore son petit ami. J'ai bien dit "était" car un secret inavoué est venu tout chambouler et tout briser. Décidant de tout plaquer, Enola et Jane, sa mei...