𝗰𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 𝟯𝟱

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Février, 2023

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Février, 2023.
Toulouse, France.



La joie fut vite redescendue après la défaite de l'équipe française face à l'Irlande, d'un écart de treize points, n'apportant aucun point aux bleus. Amélia et Aaron ont de nouveau pu suivre l'aventure depuis l'Aviva Stadium à Dublin, redescendant en même qu'Antoine à la ville rose. Accompagnant la blonde, mordue par l'angoisse, au palais de justice de Toulouse suite à la convocation reçue plus tôt par son avocat. La rencontre se fait encadrer par un juge représentant du palais de justice, ne voulant pas non plus ajouter cette affaire face au tribunal. Ils ont demandé la présence d'Aaron, voulant entendre son témoignage face à la situation.

Antoine n'a alors pas hésité à les accompagner, les rassurants tous les deux lorsqu'ils sont arrivés face aux pierres rouges du palais. Marchant main dans la main, Aaron tenant celle d'Amélia, les mains de cette dernière sont moites.

- "Tu sais que tout se passera bien, l'échange sera encadré, tu as posé tes conditions auprès de ton avocat, alors rien ne va changer," la rassure Antoine à basse voix alors qu'ils traversent les couloirs à la rencontre du Maître Barco, l'avocat d'Amélia - et d'origine espagnole.

- "Je sais tu n'arrêtes pas de me le répéter, mais ça ne m'empêche d'être inquiète face à leur culot de demander à ce que l'on en discute."

Le brun embrasse sa tempe alors qu'ils en viennent à faire face à une salle de réunion vitrée, où les parents des blonds semblent déjà présents. Mais son avocat ne se fait pas long à attendre et s'approche pour leur serrer la main, laissant Aaron s'approcher d'Antoine - qui vient le porter dans ses bras pour l'empêcher de voir ses parents. Le garçon a lui-même fait le vœu de ne leur dire aucun mot, ce que le couple ne peut s'empêcher de comprendre. La blonde a fait le même souhait.

- "J'espère que vous allez bien," demande l'avocat, mais il reprend rapidement, connaissant déjà la réponse, "cette entrevue durera le temps qu'il faudra, je dirai une bonne heure, mais ne vous affolez pas, le juge qui sera présent annoncera les quelques règles à suivre pour que tout se passe bien, et ce que je vous demande c'est de ne jamais prendre la parole si le juge ne vous la demande pas, et ne perdez pas votre sang-froid, d'accord ?"

La blonde hoche la tête après avoir jeté un coup d'œil à Antoine qui s'occupe de caresser le dos du garçon.

- "Antoine, je vais vous demander d'attendre là avec Aaron, nous reviendrons le chercher quand on aura fini."

- "Bien sûr," il approche de sa petite amie pour l'embrasser, l'aidant à se détendre un peu, "à tout à l'heure."

Assise face à ses parents, elle ne peut s'empêcher de les fixer d'un regard qu'ils pourraient qualifier d'assassin. Cette ambiance est vite tuée par l'entrée du juge du palais qui vient prendre place en bout de table.

- "Commençons," il ouvre le dossier, "à ma droite, Maître Gordon, représentant de Margot Fabre et de Laurent Fabre, qui demande à ce que la garde de leur deuxième enfant Aaron Fabre leur soit entièrement remise," il tourne une page avant de reprendre, "à ma gauche, Maître Barco, représentant d'Amélia Fabre, fille de Margot et Laurent Fabre, aînée d'Aaron Fabre, et celle qui détient la garde exclusive de son frère après une procédure d'abandon volontaire de ses deux parents."

Le juge soupire. Après avoir reçu et étudié le dossier quelques jours plus tôt, il ne peut qu'être d'accord que tout revient à la jeune femme, et ne comprend en rien l'entêtement des parents. Il ne peut pas refuser le règlement de cette affaire, mais ne souhaite pas l'emmener face au tribunal.

- "Je me présente, je suis le juge Aubry qui représente le palais de justice, toute cette entrevue sera enregistrée par audio," il pointe le petit magnétophone posé devant lui, "seuls vos avocats peuvent prendre la parole à moins que je ne invite à vous exprimer, nous allons mettre à plat les demandes de chacun avant que les Maîtres et moi-même discutions avec Aaron, puis nous délibérerons sur la meilleure chose à faire pour le garçon. Maître Barco, je vous laisse la parole."

L'homme au teint hâlé se racle la gorge, prêt à énoncer de nombreux faits avec assurance.

- "En octobre deux mille dix neuf, ma cliente a reçu une lettre du tribunal suite à un abandon de toutes charges parentales sur Aaron Fabre lancées par ses parents après qu'ils se soient volatilisés en laissant leur enfant chez ma cliente, elle a reçue la visite d'une représentante des services de protection de l'enfance pour qu'Aaron soit placé le temps qu'un responsable légal lui soit désigné, ce que ma cliente a cherché à faire avec mon aide en suivant toutes les démarches possibles pour obtenir la garde exclusive de son frère, et il vit maintenant avec Amélia depuis plus de trois ans."

- "Pourquoi en être arrivé à monter un dossier de garde alors que vos clients, Maître Gordon, en sont dès le début perdants ?" il lit une partie du dossier pour en tirer les bonnes informations, "les parents d'Aaron et Amélia sont partis de chez eux, prétextant partir en vacances pour quelques semaines, ils ont déposé Aaron chez sa sœur qui était déjà majeure mais sans la moindre prévoyance, et ne sont jamais revenus, en quoi sont-ils légitimes d'arracher le garçon à sa sœur après l'avoir volontairement abandonné ?"

Le froid règne dans la pièce malgré les rayons du soleil tapant contre les paroles en verre. Amélia se griffe subtilement la peau, fixant du regard ses parents alors que l'échange entre les avocats et le juge se poursuit. Les mots sont malgré tout captés par les vibrisses des trois liés par parentés, mais l'étudiante n'est aucunement prête à entendre l'excuse sortie par leur avocat.

- "Quelques mois avant leur départ, une tumeur cérébrale inopérable a été diagnostiquée chez ma cliente, ils ont pris la décision de partir quelques semaines pour faire le tour des pays d'Amérique du Sud pour des vacances, avant de revenir à Toulouse et commencer un traitement par chimiothérapie recommandé par leur médecin-"

- "Mais ils ne sont jamais revenus," l'incohérence de cette histoire le pousse à se faire couper par le juge.

- "Au Mexique, ils ont trouvé un chirurgien qualifié prêt à opérer ma cliente, le résultat a été concluant et ils sont rentrés chez eux dès son rétablissement terminé."

- "Tout ce raisonnement n'a aucun sens, pourquoi signer des charges d'abandon ? Pourquoi ne pas en avoir informé leur famille ?" demande l'avocat d'Amélia, cette dernière au bord des larmes.

Sans s'y attendre, ses paroles la touchent plus qu'elle ne l'aurait pensé. Elle se sent utilisée, comme un chiffon sale que l'on finit par jeter après avoir été trop usé.

- "Pour être honnête, j'en ai assez entendu," déclare le juge, "il n'est pas même nécessaire de discuter avec Aaron."



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𝗻𝗲𝗲𝗱 𝘆𝗼𝘂 | 𝗮𝗻𝘁𝗼𝗶𝗻𝗲 𝗱𝘂𝗽𝗼𝗻𝘁 [𝘁𝗼𝗺𝗲 𝟭]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant