𝗻𝗲𝗲𝗱 𝘆𝗼𝘂 | 𝗮𝗻𝘁𝗼𝗶𝗻𝗲 𝗱𝘂𝗽𝗼𝗻𝘁 [𝘁𝗼𝗺𝗲 𝟭]

𝗲́𝗽𝗶𝗹𝗼𝗴𝘂𝗲

Juin, 2023.
Paris, France.

La journée fut pleine de nouvelles. Donnant la migraine à Amélia.

La tension entre chaque mur de cet hôtel est pesante, pour chaque joueur, et chaque membre du staff. La finale programmée au lendemain emmène à Amélia un sentiment d'euphorie, un sentiment de mélancolie, un sentiment de stress. Mais ce onze juin semble plus étouffant qu'une finale de championnat pour la toulousaine. Ses yeux ne peuvent se détourner de l'écran de son ordinateur qui affiche différent documents qui l'ont figée.

Assise sur son lit, elle entend à peine les pas dans le couloir des joueurs partants se coucher, pas même le poing qui s'abat sur sa porte.

- "J'ai vu la lumière sous ta porte," annonce une voix connue et appréciée par ses oreilles, "je pensais que tu étais montée pour te coucher."

Le brun s'assoit à côté d'elle, passant un bras dans son dos. Il observe un instant les traits de son visage, tirés par la fatigue. Ses doigts remontent et descendent le long de sa colonne vertébrale, massant de temps en temps ses trapèzes. Il sait à quel point ses quatre dernières semaines ont été signes d'attente, chaque jour il l'a vu ouvrir ses mails en attente de réponses.

- "Tu travailles encore ?" demande-t-il en détournant son regard de son visage vers l'écran allumé.

- "J'ai obtenu mon diplôme, avec mention," son annonce reste monotone.

- "Je suis fière de toi, félicitations," il sourit à la nouvelle mais constate son manque de joie, "tu n'as pas l'air très heureuse de l'apprendre," il remonte sa main, le dos de son index caressant sa pommette.

- "J'ai aussi reçue mes résultats génétiques."

Antoine comprend rapidement son humeur maussade, mais la blonde reprend sans attendre la parole.

- "Tu devrais aller dormir, je me sentirais mal si tu n'es pas en forme demain."

Elle abaisse l'écran pour clore la conversation mais le brun ne semble pas enclin à vouloir en finir. Lui aussi a besoin de réponse. Lui aussi veut savoir si avoir des enfants avec elle est une option ou si sa décision est déjà prise.

- "Je veux savoir," il prend en main l'ordinateur pour l'éloigner d'eux et pouvoir prendre place face à elle, "ça me concerne aussi."

Amélia l'observe, son visage est habituellement détendu, il semble porter chaque poids de la blonde sur ses épaules. En y pensant, une première larme lui échappe, coulant contre sa peau jusqu'à finir sa route sur le draps sous eux. D'autres suivent rapidement le même chemin.

- "Viens là," il ouvre ses bras sans attendre, se rapprochant pour la laisser se caler entre ses jambes et poser sa tête contre son torse.

L'un de ses bras passe derrière son dos alors qu'elle trouve à nouveau sa place contre lui. Un endroit où plus rien ne semble l'atteindre.

- "Tu te souviens de tes cours de sciences au lycée ? Que l'homme est porteur d'un chromosome X et d'un Y, et la femme de deux chromosomes X."

Antoine garde un main dans ses cheveux, apportant les massages qui l'aident habituellement à s'endormir.

- "Vaguement, oui."

- "En gros, ma déficience immunitaire est marquée sur l'un de ses chromosomes X, mais de manière récessive," explique-t-elle après avoir séchée ses larmes.

- "Ce qui veut dire ?"

- "Que ma descendance pourrait avoir une déficience, un faible pourcentage, et les chances sont encore plus faibles si je dois avoir un garçon."

- "C'est une bonne nouvelle, non ?" il demande de manière peu sûre par la réaction qu'elle a eu.

- "Julien aimerait que je demande à mes parents de faire les tests génétiques pour savoir de qui ça viendrait," elle tente de garder une voix monotone et empêcher les tremblements de l'emporter, "parce qu'Aaron pourrait l'avoir aussi, et il arrive à l'âge où ça s'est déclarée chez moi."

- "Si je comprends bien, le gène peut être marqué dominant sur le chromosomes Y ?", elle hoche vivement la tête alors qu'un sanglot lui échappe.

Antoine reste toute la soirée et toute la nuit à ses côtés, la gardant en sûreté dans ses bras. Son cœur balance entre le réconfort de pouvoir avoir des enfants, et la peine qu'il ressentirait si Aaron se déclarait à son tour déficient.

Amélia ne s'est pas gênée à cacher ses cernes avec une touche de maquillage, celle-ci restant légère, elle voulait cacher la preuve de ses larmes. Elle a tout terré en elle au réveil, elle estime devoir se faire silencieuse et uniquement faire son travail en cette journée qui appartient aux joueurs. Mais elle ne peut empêcher l'angoisse de se faire une place dans sa poitrine.

Assise avec les entraîneurs dont le rôle est d'analyser les données récoltées par les boîtiers électroniques placés dans chaque maillots, elle s'occupe de faire un tour sur les réseaux sociaux du club dont elle est aujourd'hui responsable et d'alimenter le contenu des story pour satisfaire leur audience non présente au stade. Cette finale se terminera dans les larmes, peu importe l'issu, mais la blonde espère que le joie trônera chez les toulousains, même si elle sera fière malgré le résultat. Fière d'avoir fait partie de l'aventure et de continuer à en être les prochaines saisons.

Elle mesure lentement les bienfaits de cette rencontre avec Antoine. En dix mois, elle a plus mûrie qu'elle ne l'avait pensée - elle a compris l'importance de pouvoir se reposer sur les autres lorsque nous sommes dépassé. Elle ose enfin avancer, pour elle, pour son frère. Un large sourire s'installe sur son visage lorsque le coup de sifflet finale résonne à travers le stade, quelques larmes coulant aussi sur son visage. Un sauvetage miraculeux d'une faille trouvée par Romain, il a trouvé la clé pour donner les larmes à ses coéquipiers. Le boucliers retrouve le chemin vers la capitale du rugby, et clos cette saison avec brio.

Une année de nouveautés pour Amélia, et aucunement la dernière.

C'est la fin 🥲
Quelques bonus pour jouer la jonction entre les 2 tomes vont être postés !

Pour être honnête envers moi-même, je pense que j'aurai pu faire mieux en terme de développement de mon OC, je ne sais pas ce que vous en avez pensé alors n'hésitez pas à me faire par de vos retours ;)