Chad

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Lorsque j'entrouvre la lettre, je sens tout mon corps se contracter.

Je commence à lire ces quelques lignes et je me sens brisé à l'intérieur.

Chad

Je suis désolé d'être encore parti comme une voleuse, mais je ne pouvais pas rester dans tes bras sans ressentir ce que je ressentais.

J'ai entendu Billy et toi dans la cuisine ce soir. Je suis heureux que Billy et Savannah ressentent la même chose. Et quand je t'ai entendu parler de tes sentiments pour moi, j'ai paniqué. Je ne sais pas si je suis capable de te rendre les mêmes sentiments.

Je n'ai pas le droit de te faire souffrir. Je n'ai pas le droit de vous embourber dans ma vie qui est un vrai bordel. Je n'ai pas le droit de vous mettre tous en danger. Je suis fatiguée par tout ça. Je suis désolée du lieu et de la façon dont vous allez me trouver.

Le regret que j'aurais, c'est de ne pas sentir tes lèvres contre les miennes. Sentir tes mains sur mon corps. J'aurais aimé pouvoir te donner tout ça, mais à ce jour, j'en suis incapable et ce n'est pas juste pour toi.

Je te souhaite de rencontrer une bonne personne et d'être heureux avec elle.

Là où je vais, je n'aurais plus de soucis, plus de peur, plus de cauchemars. Je pourrais penser à toi sans gêne.

Je t'embrasse.

Holly

J'enrage et donne un coup de poing dans le mur de la cuisine. Je fais sursauter Savannah qui est en pleurs. Elle est en train de perdre sa meilleure amie qui est comme une sœur pour elle. On doit la retrouver et rapidement.

On court tous se changer puis, on se retrouve dans le salon. On se donne des endroits à aller voir. Savannah qui la connaît mieux que nous, nous indique le peu d'endroit que Holly aime. Ça va être très rapide, car il n'y en a que quatre.

Lorsqu'on s'apprête à partir, Savannah lâche un cri effrayant.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Les médicaments. Ils ne sont plus là. Elle a dû les prendre. Et merde. Je n'aurais pas dû les garder sur moi.

- Putain !! Il faut la retrouver rapidement.

Billy et Savannah partent rapidement et au moment où je m'apprête à prendre mes clés de voiture, je m'aperçois que celle de ma maison ne sont plus là. Je regarde un peu partout autour et rien. Elle ne serait quand même pas allée là-bas. Je dois le savoir.

Je fonce à ma voiture et démarre comme jamais. Je n'ai jamais roulé aussi vite dans ces rues qui en tant normal sont très calmes. Et aussi en tant normal, il me faut bien une demi-heure pour arriver chez moi, mais là, avec l'angoisse qui me prend aux tripes, je ne mets que vingt minutes.

Lorsque j'y arrive, je découvre sa voiture. Je me gare rapidement et fonce en direction de la maison. Soudain, je m'aperçois qu'il n'y a pas d'empreinte dans la neige. Je regarde autour de moi et en découvre en direction de la rivière.

Non ! Elle n'aurait pas osé.

Je fonce et la découvre allongée sur un rocher. Je m'approche en courant et lorsque je suis à son niveau, je la découvre endormie avec la boîte de pilules à côté. La boîte est vide. Elle a tout avalé. Je la soulève, place son dos contre mon torse. Je lui mets les doigts dans la bouche tout en essayant de lui faire remonter le tout en appuyant sur son estomac.

Au bout d'un certain temps, elle se met à vomir. Je continue jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien. Ensuite, j'essaie de la faire tenir debout, mais elle ne tient pas. Alors, je la soulève et l'emmène jusqu'à chez moi. Je trouve mes clés dans la poche de son manteau. Elle est frigorifiée. Une fois la porte claquée avec l'aide de mon pied, je lui retire son manteau et fonce avec elle dans mes bras jusqu'à la salle de bain. Là, je la mets sous une douche glacée. Je dois la faire réagir. Ce qui arrive rapidement.

Lorsqu'elle ouvre les yeux, je lui parle. Elle marmonne quelque chose d'incompréhensible. Je continue à nous laisser sous l'eau froide jusqu'à temps qu'elle claque des dents.

Une fois que je sens qu'elle ira mieux, je la déshabille et l'essuie avec des serviettes. Ensuite, je l'emmène dans ma chambre, lui enfile un de mes t-shirts et l'allonge dans mon lit. Je lui monte la couette jusqu'au menton. Je ne veux pas qu'elle attrape froid. Je la regarde encore quelques instants. Sa respiration est bonne. Elle dort. Elle aura une bonne migraine au réveil, mais au moins, elle sera en vie. Et on aura des comptes à régler.

Presque deux heures après, j'entends du bruit qui émane de la chambre. Elle se réveille. Elle déboule en furie dans la cuisine.

- Enfoiré !!! Tu m'as déshabillée. Tu n'avais pas le droit. Je suppose que tu t'es bien rincé l'œil. T'es comme tous les autres. Pourquoi t'as fait ça ? Hurle-t-elle.

Sérieux. C'est toi qui vas m'engueuler après ce que tu as fait. Tu croyais quoi ? Que j'allais te regarder mourir comme si de rien n'était. Tu me laisses une putain de lettre ou tu exprimes des sentiments pour moi et j'aurais dû te laisser mourir. Mais c'est dingue ça !! C'est le monde à l'envers.

- Tu n'avais pas le droit de me déshabiller. Tu m'as......

- Je... quoi ? Tu aurais préféré que je te laisse dans des fringues trempées.

- Oui.

- Eh bien pas moi.

- Tu en as profité pour te rincer l'œil. J'en suis sûre.

- Tu me prends vraiment pour ce genre de mec. Profitez d'une fille qui est dans les vapes.

Bon c'est vrai que j'ai regardé rapidement. Je reste quand même un homme. Mais je n'ai pas traîné. Elle tremblait de froid.

Elle s'avance vers moi en hurlant que j'aurais dû la laisser. Qu'elle était en paix et au moment où elle vient pour me coller une gifle, j'arrête sa main dans son élan. Et je ne sais pas d'où m'est venue cette idée, mais je l'attrape par la nuque et l'embrasse. Au début, je l'embrasse fortement et finit par l'embrasser tendrement. Elle ne me repousse pas, mais reste les pieds fixés au sol. Je pose mon front contre le sien et respire lentement. Je suis encore furieux contre elle.

- Je ne veux plus que tu te fasses du mal. Tu m'entends. Je ne le supporterai pas.

Je sens des larmes couler sur mes joues. C'est la première fois que j'ai failli perdre une personne à qui je tenais vraiment. J'ai failli la perdre, elle.

Au moment où j'ai voulu retenter l'expérience, on entend une voiture se garer brusquement devant la maison. Des voix portent. Enfin surtout celle de Savannah. J'entends aussi Billy essayer de la calmer. C'est vrai que je les ai prévenus, mais ils n'étaient pas à proximité.

La porte s'ouvre d'un coup sec, et je m'écarte à contre-cœur d'Holly. Mais je sais qu'elle a des comptes à rendre à tout le monde. Mais je ne pensais pas que Savannah arriverait comme une dingue et lui collerais une putain de gifle. 

Mon sauveurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant