Linked Fates

Chapitre 10

Allyson

-On se retrouve enfin, princesse. Il me murmure à l'oreille, sa voix basse et chaleureuse.

Je continue de dessiner, feignant l'indifférence, mais son souffle chaud contre ma peau me trouble. Il approche sa tête de mon cou, voulant me déstabiliser. D'un mouvement rapide, je me décale, lui offrant une vue parfaite sur mon dessin.

-Ally, tu as du talent dans plusieurs domaines. Il me dit, prenant délicatement mon dessin entre ses mains.

Je baisse la tête, un peu gênée, et murmure un faible remerciement. Il observe encore mon dessin, ses yeux scrutant chaque détail, avant de me le rendre. Je me remets à dessiner ma sœur, une habitude que je n'ai jamais perdue, même après toutes ces années. Son visage, chaque contour, chaque regard, restent gravés en moi.

La mort laisse une peine que personne ne peut guérir...

Mon souffle devient plus rapide, et mes yeux se remplissent de larmes. Non, pas maintenant...

Je me force à respirer profondément, mais je n'y arrive pas. Un vertige m'envahit. Je me lève précipitamment, courant vers la porte de la salle. Je n'arrive plus à respirer... je suis piégée dans mon passé, incapable d'en sortir.

-Allyson, regarde-moi. Chuchote Ewen, sa voix douce mais ferme, en prenant mon menton entre ses doigts.

Ses yeux rencontrent les miens, et je me sens comme si je me noyais dans ses prunelles.

-Allyson, respire avec moi, d'accord ? Il répète, plus calme maintenant.

Il enroule un bras autour de ma taille et me presse contre lui. Ma tête trouve un refuge sur son torse, et je ferme les yeux. Son contact m'enveloppe, et pour la première fois, je ressens une chaleur réconfortante qui chasse un peu l'angoisse.

Son corps devient mon bouclier contre mes démons intérieurs, ces fantômes qui hantent mes pensées. Son parfum, doux et apaisant, me fait oublier la raison de mes larmes. Je me blottis davantage contre lui, cherchant à m'ancrer dans ce moment de sérénité.

-Respire, princesse. Il murmure si bas que je peine à entendre, mais sa voix me fait frissonner de douceur.

-Je vais sombrer, Ewen. Je... je n'en peux plus. Je parviens à dire, mes mots se brisant sous le poids de mes larmes.

-Je ne te laisserai pas sombrer, Ally. Sa voix se fait plus ferme, presque un serment. Je serai ta bouée de sauvetage, je te le promets, princesse. Il ajoute avant de se redresser.

Il me relève doucement et nous retournons dans la salle, ramassant nos affaires pour pouvoir partir. Ewen m'aide à ranger mes affaires et prend mon sac, l'emmenant avec nous jusqu'à sa voiture.

Je suis épuisée, mais je tente de rester concentrée pour le reste de la journée. Ma fatigue, cependant, m'accable.

[...]

Ewen me dépose chez moi avant de partir, me promettant de revenir si jamais j'avais besoin de lui. Ma mère, mon beau-père et Ayden sont partis visiter l'université.

Je me retrouve seule.

Je me promène dans la maison, un frisson parcourant ma peau. Cette peur irrationnelle qu'un intrus se cache quelque part. Il faut que j'arrête de regarder des films d'horreur. Mon téléphone vibre, me tirant de mes pensées. Je regarde le message.

Ewen : Je m'ennuie, princesse.

Moi : Viens chez moi, je m'ennuie aussi et j'ai peur d'être toute seule. Il n'y a personne chez moi.