Chapitre 6

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La douleur ne disparaît jamais.On apprend juste à vivre avec

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Allyson

Ce message tourne en boucle dans ma tête. Il m'obsède, hante chacune de mes pensées. Fermer les yeux est devenu un supplice, car je le revois. Encore. Toujours. Je ne peux pas en parler à ma mère. Elle serait capable de tout quitter, de m'arracher à cette ville, à cette vie, pour m'envoyer à l'autre bout du monde.

— Ally, tu vas bien ? me demande mon professeur de sport. Tu es livide.

Je suis sur le terrain de handball, courant maladroitement après le ballon. Sa voix me tire de mon trou noir intérieur. Je lève lentement les yeux, tente un sourire, et mens :

— Oui, oui, tout va bien.

Alors que c'est faux. Tout est faux. Je ne dors plus depuis deux semaines. Je ne sors plus seule, et je supplie Ayden de m'accompagner dès que je dois faire un trajet.

Aria reste collée à moi pendant toute la séance. Quand elle voit mes jambes flancher, elle accourt, m'attrape avant que je ne m'écroule.

— Ally, fais une pause. Tes jambes vont te lâcher si tu continues.

Elle me soutient jusqu'aux gradins, me fait asseoir, puis me tend une bouteille d'eau fraîche.

— Je sais pas ce qu'il se passe, mais tu peux m'en parler. Je le vois, tu vas mal.

— J'ai juste du mal à dormir, c'est tout. Ne t'en fais pas pour moi, Aria.

Elle se lève quand le professeur l'interpelle. Elle serre ma main doucement, puis s'éloigne sur le terrain.

Je fouille dans mon sac pour prendre mon téléphone. Plusieurs messages d'Ayden... et un numéro inconnu. Mon cœur se fige. J'ouvre le message et sens le sang se glacer dans mes veines.

Numéro inconnu :
Depuis quand tu m'ignores, mio tesoro ?

Ce surnom...
Il est revenu. Allyson, il est revenu. Ce n'est pas un hasard. Il est là pour finir ce qu'il a commencé.

Je range rapidement le téléphone et retourne sur le terrain. Tout le monde s'est regroupé, le professeur commence à faire les équipes.

— L'équipe une : Rosalia, Logan, Charline, Aria, Théo... et Ally.

Tous les profs m'appellent par mon surnom. Je leur ai supplié de ne pas prononcer mon prénom.

— L'équipe deux : Ewen, Stella, Lisa, Thomas, Anaïs...

L'équipe une face à l'équipe deux. Mon équipe choisit son attaquant. Il reste Ewen en face. Il me toise avec son air supérieur.

— Prête à perdre, Ally ?

— C'est beau de rêver. Mais crois-moi, je ne partirai pas sans me battre.

Son regard est méprisant, trop sûr de lui. Il ne gagnera pas. Pas contre moi.

Le coup de sifflet retentit. Je fonce, attrape le ballon, me dirige vers le but adverse. Ewen me rattrape et se place devant moi, me bloquant la vue et la route.

— Dégage, tu me gênes.

— C'est le but du jeu.

Je grogne, cherche une ouverture. Logan est libre, je lui fais une passe rapide, puis me faufile pour échapper à Ewen. Logan me renvoie la balle. Je tire. Et je marque.

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