Chapitre 13

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Allyson

Depuis quelques jours, je me sens assez proche de Ewen. Son comportement a changé. Il est différent avec moi, comme s'il m'avait vue sous un autre jour.

— Mademoiselle Miller, pouvez-vous me dire ce que je viens de dire ? demande ma prof d'anglais, me fixant intensément.

Je reste là, sans réponse, complètement perdue. Depuis que je me suis rapprochée d'Ewen, mes pensées sont embrouillées. Je m'excuse, honteuse, et fixe le tableau en espérant trouver un peu de clarté.

La professeure sort de la salle pour aller chercher des copies, nous laissant seuls. Je me mets à dessiner sur mon cahier, cherchant à faire passer le temps.

— Regardez qui est présente, sans se mettre à pleurer à cause d'une crise d'angoisse, dit une fille d'une voix suffisamment forte pour que tout le monde l'entende. Pourquoi tu en fais tout un drame ? Peut-être que tu veux juste attirer l'attention des garçons.

Un rire collectif retentit. L'humiliation me frappe, mais une voix que je connais bien intervient, glaciale :

— Dit-elle alors qu'elle est obligée de montrer son corps pour attirer le regard des garçons, qui, au final, ne sont même pas intéressés par ta silhouette. Ce n'est pas ta personnalité qui les intéresse, mais ton fric. Alors, t'es vraiment pas la mieux placée pour parler.

Ses amis éclatent de rire, et elle rougit de colère, le rouge envahissant ses joues. Un sourire se forme sur mon visage, réconfortée par le soutien de Ewen, qui, à chaque instant, semble prêt à me défendre.

— En plus, elle n'a pas besoin de l'attention des autres garçons, puisqu'elle a celui qu'elle veut, ajoute Ewen, avant que la prof ne revienne.

Je le regarde, et nos yeux se croisent. Il ne me lâche pas du regard, et je lui souris. Il répond par un sourire timide, avant d'attraper un stylo. Il écrit rapidement sur une feuille et la lève pour que je puisse la lire.

« Arrête de sourire, ton sourire me fait sourire comme un imbécile. »

Je ris doucement, touchée par ses mots. Il réécrit quelque chose sur le papier.

« Tes émotions sont contagieuses, quand tu es heureuse, je le suis, et quand tu es triste, je me sens mal. »

Un petit rire m'échappe. J'aurais voulu le taquiner, mais pas ici, pas en cours. Alors, je me contente de profiter de ce moment silencieux avec lui.

...

La matinée tire en longueur, et je me sens épuisée. Je me trouve à côté de Ewen dans le gymnase, entourée des garçons, comme tous les midis. Aria nous rejoint quelques minutes plus tard, un peu essoufflée après son rendez-vous.

— Coucou ! dit-elle joyeusement, avant d'embrasser Gabriel.

Nous l'accueillons avec enthousiasme, et la conversation reprend son cours. Ewen, cependant, reste dans son coin, silencieux. Il joue avec ses mains, les frottant nervieusement, et son pied tremble. Il sort son téléphone et met ses écouteurs.

Je pose ma main doucement sur sa cuisse. Il attrape ma main, et instantanément, sa jambe arrête de trembler. Je relève les yeux et crois son regard. Ses yeux me supplient silencieusement de rester avec lui.

Je prends mon téléphone et lui envoie un message.

Moi : Ewen, ça va ?

Ewen : Oui.

Moi : T'es sûr ? Tu sais que tu peux me dire la vérité.

Ewen : Je vais bien. Je me suis juste embrouillé avec mon frère, et ça me tracasse.

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