Chapitre 15

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Allyson

Les rayons du soleil caressent mon visage et me tirent doucement du sommeil. Pour la première fois depuis longtemps, je me suis endormie sans être hantée par un cauchemar.

J'ouvre les yeux avec difficulté... pour découvrir sur qui je suis allongée.

Ewen.

J'ai fini ma soirée dans ses bras.

Ses paupières sont closes, sa respiration lente et régulière. Ses bras enserrent ma taille avec une douceur protectrice, m'empêchant de bouger. Je le contemple un instant, fascinée. Il ressemble à un ange tombé du ciel.

Un ange déchu.

Même endormi, sa beauté est dangereusement hypnotisante.

Quand ses yeux s'ouvrent lentement et qu'il me voit, ses bras se resserrent contre moi. Il dépose plusieurs baisers légers sur mon visage, comme une pluie de tendresse qui fait éclore dans ma poitrine quelque chose de doux et nouveau. Une sensation d'amour, de chaleur.

Pour la première fois, j'ai l'impression que mon cœur bat vraiment.

— Bonjour princesse, bien dormi ? murmure Ewen en se redressant contre la tête de lit.

— La meilleure nuit de ma vie, je réponds avec un sourire sincère.

Je me love contre son torse à la recherche d'un peu plus de réconfort.

Mes doigts effleurent les tatouages qui décorent sa peau. Plusieurs sont visibles sur son torse, et je m'attarde à les observer en silence.

— Bon anniversaire, princesse... souffle-t-il à mon oreille.

Mais notre bulle se brise d'un coup.

Des cris éclatent au rez-de-chaussée. Les garçons. Encore en train de se disputer.

Je quitte la chambre à contre-cœur, me brosse les dents et enfile un pantalon noir avec un body blanc. Je cherche un sweat, mais tous sont dans le panier de linge sale.

Je descends, le crâne au bord de l'explosion.

Ewen essaie de calmer la situation, mais Gabriel hurle toujours. J'en ai assez. Je me place entre Gabriel et Loris, le regard noir.

— Fermez vos gueules, bordel. C'est le matin et vous hurlez déjà comme des fous. Je suis obligée de crier pour que vous la fermiez !

Mes mots claquent dans l'air et imposent le silence. Un silence salvateur.

Je leur demande ce qui se passe.

— Il faisait que draguer Aria, crache Gabriel avec froideur.

— Je ne la draguais pas. J'aime les hommes, c'est pas elle qui va me faire changer de genre, réplique Loris, tout aussi glacé.

Je perds patience. Mon regard se tourne vers Gabriel, tranchant.

— Sérieux Gab ! C'est ton meilleur ami. Tu sais très bien que ce n'est pas son genre de faire ça. Pourquoi il draguerait Aria alors qu'il aime les mecs ?

Le ton sec que j'emploie gèle l'ambiance. Au fond de la pièce, Ewen m'observe avec un sourire. Une lueur différente traverse ses yeux.

De la fierté.

Un léger sourire se dessine sur mes lèvres, auquel il répond aussitôt. Mais Gabriel, bouillonnant, sort prendre l'air, suivi d'Ewen et de mon frère. Aria, visiblement mal à l'aise, quitte la maison.

Je me retrouve seule avec Loris. Je lui propose un café. Il accepte, et nous nous installons à l'îlot central, nos mains entourant nos tasses encore chaudes.

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