Linked Fates

Prologue

4 ans auparavant

Allyson

Je descends de l'avion en respirant l'air frais. Il fait plus froid à Londres qu'en Italie, ce qui me fait frissonner. Ma mère me rejoint quelques secondes plus tard en posant sa main sur mon épaule.

– C'est un nouveau départ ma puce.

Je tourne la tête pour la regarder et je souris pour montrer que je suis quand même heureuse d'être là. Je regarde autour de moi, espérant trouver une personne qui pourrait nous guider, mais personne ne s'arrête. Les rues sont remplies de monde qui passe, qui marche vite et qui parle au téléphone. Ma mère court pour prendre un taxi et je demande de nous emmener à notre nouveau chez nous. On monte dans le taxi et le chauffeur me demande :

– Où est ton père ?

Je cherche mes mots pour répondre pendant que ma mère me regarde, pour que je lui dise ce qu'il a dit.

– Mon père est décédé.

Je baisse la tête, me rappelant du jour où je suis montée dans sa chambre pour lui montrer la note que j'avais eue en maths... mais je l'avais retrouvé mort sur son lit, avec du sang qui s'écoulait de ses poignets.

Je secoue la tête pour éviter de pleurer face à ce souvenir. Le chauffeur murmure des excuses qu'on comprend à peine.

Je regarde ma mère et je pose ma main sur la sienne. Tout va bien se passer Ally, me souffle mon cerveau.

– Tout va bien se passer maman. C'est un nouveau départ. je lui murmure d'une voix apaisante.

Le chauffeur nous dépose chez nous et je vois la magnifique maison qu'elle a achetée. Je commence à entrer dans la propriété, mais la main de ma mère me retient.

– Allyson, je voulais te dire un truc... Je sais que t'as que 13 ans et qu'on a perdu ton père et ta sœur y a 3 mois. J'ai voulu me relever et passer à autre chose. J'ai rencontré un homme très gentil et c'est ici qu'il habite. On emménage avec eux.

– Mais ça fait pas longtemps que papa est partit et toi tu te mets déjà avec quelqu'un d'autre ?!

– On emménage avec eux, c'est tout.

Comment ça "eux" ?!

Il a un enfant ?

Je toque à la porte et un garçon d'environ mon âge ouvre. Il est plus grand que moi, avec des cheveux blonds, un teint bronzé et les yeux marrons clairs.

– Papa, elles sont arrivées !

Un homme arrive et enlace ma mère. Je bois une gorgée de ma boisson et tourne la tête vers le garçon.

– Je suis Ayden, enchanté, me dit le garçon.

Je lui serre la main qu'il me tend et je souris poliment. Il me présente son père, Aaron, puis il m'invite à entrer chez lui.

Je regarde autour de moi et j'observe tous les détails de l'immense maison.

Ils sont sacrément riches... pas comme ma mère en Italie avant de rencontrer mon père.

Ayden prend mes affaires et me montre les différentes pièces de la maison. Puis il me montre ma chambre.
Elle est grande et spacieuse comparée à mon ancienne chambre.

On est plus là-bas, faut passer à autre chose.

Un grand lit est au milieu de la pièce avec une grande télé accrochée au mur. Je tourne la tête et découvre une grande bibliothèque pour mes livres. Je vois une porte et je me dirige vers la pièce cachée.

– C'est ta salle de bain, comme ça t'as ta propre intimité, m'informe Ayden en souriant chaleureusement.

Il me montre mon bureau, mon dressing et un passage secret qui rejoint sa chambre juste à côté de la mienne.

C'est trop cool.

Je souris, je lui attrape la main et je l'entraîne dans le passage secret. Ça rejoint sa chambre, qui est aussi grande que la mienne.

J'ai 13 ans, mais j'aime trop quand y a des passages secrets.

Je pose mes affaires dans ma chambre et je rejoins ma mère en bas. Je dévale les escaliers à toute vitesse et cours dans ses bras.

– La chambre est magnifique ! Merci Aaron, et aussi merci pour l'immense bibliothèque, je vais pouvoir y mettre mes livres.

Ils sourient et m'emmènent vers la cuisine. Ils me proposent des pancakes qu'ils ont préparés.

J'en prends un, je mets du Nutella dessus, je prends une bouchée, je savoure ce goût merveilleux.

– Mange pas trop de Nutella ma puce, tu vas grossir après et tu pourras pas plaire aux garçons, dit ma mère d'un ton faussement gentil.

Je finis ma tartine et pars m'installer sur le canapé. Je regarde mon film préféré avec Ayden et mes paupières deviennent de plus en plus lourdes. Je lutte pour pas m'endormir.

– Allyson, tu peux poser ta tête sur mes cuisses tu sais.

Je pose ma tête sur ses cuisses et je sens sa main se poser sur mes cheveux et les caresser.

Je sens qu'il va devenir comme mon frère. Le seul contact d'un homme que j'accepte après ce qu'il s'est passé. J'essaye de penser à autre chose.

Oublie cette histoire. N'en parle à personne. C'est de ta faute si ça s'est passé.
C'est ce que ma mère m'avait dit.

Ma mère m'en veut beaucoup pour ça. Et moi aussi je m'en veux.

Je me relève d'un coup en regardant par la fenêtre. En Italie, il ne fait pas très froid l'hiver... mais là... il neige !

– Viens, on va jouer dehors, il neige !

– T'as jamais vu de la neige, Allyson ?

Je secoue la tête pour dire non et je cours mettre mes chaussures et mon manteau. Je fonce dans l'herbe déjà recouverte de neige. J'entends des pas derrière moi et découvre Ayden avec une boule de neige en main. Il la lance, mais je l'évite au dernier moment. Je fais pareil et je lui en lance une dans le torse. Il rigole et se secoue pour enlever la neige qu'il a sur lui. Je rigole comme j'ai jamais rigolé et c'est à ce moment-là que j'ai su... qu'il allait devenir quelqu'un d'important.
On continue à jouer pendant des heures.

⸻

À table, je m'assois à côté d'Ayden, que j'apprécie déjà. Je mange et je parle sans m'arrêter.

Ma mère m'humilie avec des anecdotes de quand j'étais petite. Ayden se moque de moi ouvertement, et quand son père l'humilie à son tour, c'est moi qui rigole pendant qu'il rougit. Je mâche ma viande en faisant attention à mon appareil dentaire.

On m'annonce que je vais aller dans le même collège qu'Ayden et qu'on sera dans la même classe.

Ça me rassure...

– Allyson, aide à débarrasser et va ranger tes affaires dans ta chambre, m'ordonne ma mère.

Ayden m'aide à débarrasser et monte avec moi pour m'aider à tout ranger. Je finis de tout placer quelques heures plus tard, et avec la fatigue, je m'endors sur mon lit, encore habillée, avec mes chaussures aux pieds.