ANGELA
Les jours s'écoulent, monotones et prévisibles, comme une répétition incessante. J'attends avec impatience le moment où nous aurons à nouveau une mission à accomplir ou à orchestrer des représailles.
Adossée au mur, je scrute avec attention les nouveaux prospects s'exerçant au tir. Je dois avouer que c'est un désastre, certains d'entre eux vont avoir un besoin urgent de consulter un ophtalmologue, car il est impossible de manquer toutes les cibles de façon aussi spectaculaire.
D'un geste empreint de frustration, je m'approche d'eux, attrape mon arme dans son étui et tire avec précision sur chaque cible, atteignant à chaque fois le centre. Mon but est de les motiver en leur montrant que ce que je leur demande est réalisable. Ils doivent comprendre que si tu ne tires pas, c'est toi qui risques d'être la cible.
Je me permets même un geste théâtral, inspiré des westerns, en soufflant sur le canon de mon arme, lançant un regard moqueur à ceux qui ont échoué lamentablement.
— Vous voyez, mes chers petits, rien n'est impossible, leur dis-je d'un ton cinglant. Je tire depuis une éternité, mais cela ne signifie pas que vous ne pouvez pas apprendre. Le dernier à toucher une cible aura l'honneur de nettoyer les toilettes du club. Alors, à vos marques, prêts, tirez !
Les nouveaux, stimulés par mon défi et ma démonstration, reprennent leurs tirs avec une motivation renouvelée. Peu à peu, leurs balles se rapprochent des cibles, marquant leur progression. Un sourire satisfait se dessine sur mes lèvres alors que je sirote ma bière, savourant le moment où ils commencent enfin à saisir l'essence de ce que je leur enseigne.
Soudain, l'atmosphère est troublée par l'arrivée précipitée de Vescovi, son visage pâle et ses mains tremblantes trahissant son anxiété. Il m'informe d'un ton urgent que la police est postée devant le bâtiment, m'attendant. Un frisson glacial parcourt mon échine alors que je réalise l'ampleur du problème. Rapidement, je cache mon arme dans mon pantalon, dissimulant toute trace d'anxiété.
Sans perdre de temps, je me lève et le suis, mon cœur battant la chamade alors que nous nous frayons un chemin à travers les couloirs du repaire.
Mais là, c'est la douche froide. Il n'y a pas l'ombre d'un flic, mais bien un homme, de plus un que je n'étais pas prête à voir.
— Qu'est-ce qu'il fou ici ? je lui ai interdit l'entrée, je rappelle au membre qui s'occupe du portail principal.
— C'est Vescovi qui m'a dit de le faire entrer, Madame, se défend-t-il.
Je rate un battement comme trahie et lâche un regard mauvais à mon vice prés'.
— Toi !
— Allez, ne fait pas comme si tu n'étais pas contente de le voir.
— Absolument pas.
— Menteuse.
— Je te déteste, j'ajoute.
— Ecoute au moins ce qu'il a à te dire.
— Juste ça, ensuite, il se casse, quitte à ce que ce soit la tête en premier.
Je me décide à rejoindre le beau brun dont la barbe a bien poussé depuis la dernière fois que je l'ai vu. Quand je m'arrête à son niveau, je croise les bras, l'air sévère et crache d'un air mauvais.
— Parle ou crève.
— Bonjour, ma femme.
Je me mords la lèvre, il me faut un effort monstre pour ne pas lui taper mon genou dans ses couilles.
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Nos cœurs désarmés | T.1 & T.2
RomanceDans les rues effervescentes de l'Italie, Pietro, le mercenaire le plus redouté, est sur le point de recevoir une mission qui changera le cours de sa vie. Contraint par des ordres, il doit kidnapper une mystérieuse femme prénommée Angela. Pour Pietr...