38. Hallucination

372 20 2
                                    

Playlist : J. Strauss II: An der shönen blauen Donau, Op. 314

ANGELA

Quelques minutes avant l'arrivée de Pietro.

    La brûlure sur ma cuisse ne cesse de me lancer. Elle est purulente, j'en conclus vite qu'elle s'est infectée. Ma peau est pleine de sueur et ma température corporelle doit frôler l'excès. Je tente en vain de rester consciente malgré ce cocktail qui me pousse à tomber dans les vapes. J'ignore combien de temps est écoulé depuis mon dernier malaise. Les barreaux en fer me font froid dans le dos, je peine à trouver une position confortable. Bien que je sois nue comme un verre, je ne sens aucunement le froid.

    Viendra-t-il me sauver ?

    Et s'il était mort ?

    Mes pensées vont sans cesse vers le mercenaire qui fait palpiter mon coeur un peu plus fort à chaque fois que je suis dans le coin avec lui. Je n'aurais jamais cru que j'étais capable de penser autant à une personne. Ses cheveux brun presque noir, ses yeux si clairs qui augmente se contraste plaisant. Je n'oublie pas non plus ses bras musclé plein de tatouage qui ne le rende davantage attirant. Il est un vrai piège.

    Le sol se met à vibrer. Je n'ai aucune idée si cela est réel ou si je commence simplement à halluciner. Une affreuse migraine pointe son nez, comme si tous mes autres symptômes n'étaient pas suffisants.

    Il faut que je sorte de cette cage.

    J'ai déjà cherché du côté des barreaux, mais rien. La cage ne s'ouvre peut-être pas le dessus ou le dessous ? Je tente de passer un bras pour espérer trouver une quelconque serrure, mais je suis trop faible. Impossible de me gérer, mon bras est comme un organe externe et donc vivant sa propre vie.

    Je me mets à chantonner pour ne pas me laisser sombrer dans la tristesse. Tout cela est bien trop complexe pour mon état.

    Sans faire exprès, ma plaie infectée, touche le sol et me fait subir une décharge électrique. Je lâche un gémissement de douleur.

    Inspire

    Expire

    Inspire

    Expire

    Il faut que je m'occupe l'esprit pour ne plus penser à la douleur. Pour dire que je n'ai toujours pas osé regarder ce que Vincenzo m'avait marqué sur la peau. Je l'aurais sûrement pour la vie, j'aurais bien des occasions de me rappeler de cet horrible moment.

    Regardant la porte, une infime fumée s'infiltre dans ses ouvertures.

    Sayez, j'hallucine.

    J'entends de nombreux cris et des tires de plus en plus fort.

    Est-ce l'enfer qui m'indique son arrivée ?

    La fumée gagne en intensité, elle me rentre dans le nez et commence à me piquer les yeux. Je ne peux me retenir de tousser.

    Je pourrais me laisser faire et me faire asphyxier sinon.

    La porte s'ouvre dans un claquement sonore et fait doubler les picotements. A travers la fumée, je vois se déplacer dès silhouette. Une d'entre elles attire mon attention, elle m'est bien trop familière.

    Pietro, ou du moins, je l'espère, se rapproche de moi pendant que la fumée se dissipe enfin.

    — Angela, tu m'entends ? dit-il.

    Qu'il est beau. Je n'ai pas la force de répondre, mais je l'espère que mes yeux encore ouverts lui offre une réponse convaincante.

    — Il faut que l'on trouve la clé.

Nos cœurs désarmés | T.1 & T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant