33. Culpabilité

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PIETRO

L'amour et la tromperie sont deux choses incompatibles. Une vérité qui me brûle depuis ce matin où je me suis réveillé seul dans notre grand lit, elle partie sans même un regard en arrière. La honte m'a enveloppé alors que je traînais pour rentrer au château. Mais avec la date des enchères qui approche, mes options se réduisent à néant. Je dois l'avouer, je suis perdu.

Dois-je me retirer dans l'ombre pour qu'elle puisse gérer sans moi, ou dois-je la rejoindre pour lui offrir mon soutien ?

Je maudis ma propre confusion. Évidemment, je dois la rejoindre. Je veux être là, être sa protection supplémentaire.

Je me lance donc à la recherche d'Antonio dans les couloirs labyrinthiques. Après quelques minutes d'errance, je le trouve enfin dans l'aile sud, occupé à inspecter les pièces pour s'assurer qu'elles sont prêtes pour la prochaine réception de drogues.

— Antonio, l'appelé-je, le faisant sursauter. Il faut préparer une voiture. Nous devons rejoindre ma femme au plus vite.

Il lève un sourcil, surpris par mon ton pressé.

— Bien sûr. Est-ce que tout va bien ?

Je secoue simplement la tête.

— Pas vraiment. Mais elle a besoin de nous.

Sans poser plus de questions, il acquiesce et se met immédiatement au travail, organisant le départ rapide.

— Je suis content que tu t'en rendes enfin compte. Je sais exactement où elle se cache.

Sans perdre de temps, nous nous dirigeons vers la sortie. Antonio me guide avec assurance vers la voiture déjà prête. Nous montons rapidement à bord et Antonio démarre avec détermination.

Alors que la voiture prend de la vitesse sur la route menant à notre destination, il me jette un regard inquisiteur.

— Cette fois, c'est quoi le motif de votre dispute ?

Je souffle un bon coup, rassemblant tout mon courage avant de répondre d'une voix chargée d'émotion.

— J'ai... J'ai violé, je crois, Helena sans le vouloir. Vincenzo m'a piégé il y a quelques mois de cela.

Le silence qui suit est lourd de choc et de compréhension. Lui, d'ordinaire si calme et réservé, semble abasourdi par mes paroles. Je sens le poids de mes actes s'alourdir encore davantage, chaque kilomètre nous rapprochant un peu plus de ma bien-aimée.

— Comment ça, tu crois ?

— Eh bien, je me souviens d'avoir été sur elle, d'en avoir vraiment et envie. Mais la suite est floue. Je ne suis plus certain de rien.

Son regard se durcit, trahissant sa colère contenue.

— Tu mérites que je m'arrête sur le champ et que je te mette un poing dans la figure pour ce que tu as fait.

Son ton est glacial, et je sens la tension monter dans l'habitacle. Je détourne le regard, honteux de mes actions et de la douleur que j'ai causée.

— Peut-être que je le mérite, admet-je d'une voix basse, le cœur lourd de culpabilité. Arrête la voiture.

Il semble incrédule, comme s'il n'avait pas prévu une telle réaction de ma part.

— Tu es sérieux ?

Je hoche la tête avec détermination, ignorant les protestations muettes qui se dessinent sur son visage.

— Oui, arrête la voiture.

Nos cœurs désarmés | T.1 & T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant