Nos cœurs désarmés | T.1 & T.2

39. Une vie pour une vie

PIETRO

Je franchis le seuil, déterminé à trouver Vincenzo et cette clé cruciale. L'idée de détruire le cadenas m'effleure, mais la vision de ma balle touchant Angela me glace. Ses hommes et moi inspectant chaque recoin, les tirs extérieurs se faisant plus rares. La porte s'ouvre sur un couloir sombre. En un éclair, le métal froid d'un canon sur ma tempe m'annonce que je suis pris en joue. Une lutte acharnée s'engage avec mon assaillant, chaque mouvement calculé dans l'urgence, pendant que mes hommes, en arrière-plan, répliquent aux menaces extérieures. Les balles sifflent, les pas résonnent dans ce ballet chaotique. L'adrénaline pulse dans mes tempes, le temps semble suspendu, et le chaos se dessine en une danse imprévisible.

Le claquement sec du désarmement retentit, sa main agile s'emparant de mon arme. L'instant d'après, nos corps se mirent en mouvement, une danse violente où chaque coup porté était une réponse à une menace perçue. Les poings et les pieds s'entrechoquent dans un ballet chaotique.

Les échos des impacts résonnaient dans le couloir, et chaque instant était une série de mouvements calculés et d'esquives. Une collision brutale nous fit tournoyer, puis un coup bien placé me priva de mon équilibre momentanément. Cependant, ma détermination guidait mes gestes.

Retrouvant ma posture, je riposte avec une série de frappes vives, tentant de reprendre le contrôle. La tension augmentait, les souffles haletants s'entremêlent aux bruits des coups. La scène se déroulait dans un enchevêtrement de mouvements rapides, chaque acteur cherchant à dominer l'autre dans cette chorégraphie brutale et imprévisible.

Un dernier échange de coups féroces et bien placés, et mon adversaire se retrouve à terre, le souffle court. Mon regard s'élève juste à temps pour apercevoir Vincenzo qui s'échappe, courant dans l'obscurité du couloir. Un mélange d'exaspération et de détermination me pousse à le poursuivre.

À travers des couloirs étroits et des escaliers en colimaçon, je le suis, les pieds martelant le sol. La course effrénée nous mène finalement au sommet du bâtiment, sur le toit battu par le vent. Vincenzo s'arrête, piégé, le visage pâle trahissant la peur.

— Tu pensais vraiment pouvoir t'enfuir ? je lui dis d'un ton froid, le coin de mes lèvres formant un sourire sarcastique. Il n'y a nulle part où aller. Le toit est cerné par des snipers sur les immeubles aux alentours.

Le vent souffle, emportant avec lui une tension palpable.

— Où est la clé, Vincenzo ?

Ma voix résonne dans le silence tendu du toit, la froideur de la nuit semblant intensifier la gravité de la situation.

Adossé à un rebord, il esquisse un sourire cynique.

— La clé ? Pourquoi diable voudrais-tu une clé ?

— Ne fais pas l'idiot, je réplique, ma patience s'effilochant lentement. Angela est là-dedans, et si tu ne coopères pas, je peux te promettre que ce ne sera pas une agréable mort que tu vivras.

Un rire secoue Vincenzo, teinté de mépris.

— Oh, la Vipère... J'aurais pensé que tu avais compris. Elle n'est plus qu'un pion dans tout ça.

Mes poings se serrent, la tension atteignant son paroxysme.

— Explique-toi.

— Cela  n'a aucune importance. Angela est déjà condamnée. Les jeux auxquels nous jouons ici sont bien au-delà de simples verrous et clés. Elle peut crever, pour tout ce que ça vaut.

La froideur dans sa voix alimente le feu de ma détermination.

— Tu joues à un jeu dangereux, Vincenzo. Dis-moi où est la clé, maintenant.