5. Fantôme du passé

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PIETRO

Caché dans la salle de bain du bas, je prépare de fines lignes de cocaïnes sur la vasque en porcelaine. C'est bien un des seuls endroits où je n'ai personne qui me colle au cul. Je me bouche une narine et sniffe la poudre blanche de l'autre en tenant à ne pas m'en mettre partout.

Toc, toc, toc.

Je jure dans ma barbe et râle.

— Quoi putain ? Je ne peux pas me raser les couilles tranquillement ?

— Ouvre cette porte Pietro, m'engueule Antonio.

— Tu fais chier, je rétorque en cachant la preuve de mon délit.

— Une minute pour te rhabiller, ensuite, j'explose cette porte.

— Tu tiens temps que ça à voir mes boules ?

Je passe un coup d'eau sur le lavabo et vérifie mon reflet dont mon nez pour être certain de n'avoir aucune particule de poudre dessus.

Il recommence à taper la porte, je l'ouvre après un long moment et manque de me manger son poing toujours en l'air.

— C'est pas trop tôt, s'agace-t-il en me poussant pour vérifier l'état de la salle d'eau.

Comme j'avais prévu, j'ai laissé des poils un peu partout sur le sol juste pour l'énerver.

— Tes dégueulasse Pietro, nettoie-moi ça, se plaint-il avant de s'en aller.

Je fais un mini brin de ménage avant d'enfin en sortir à mon tour. Il devrait bientôt s'en aller, je suis certain qu'il doute concernant ma bonne foi de moins boire, ce n'est pas pour rien qu'il arrive souvent à l'imprévu.

Dans la cuisine, je me remplis un verre d'eau pour prendre une petite pilule magique.

— C'est quoi ce médicament, il me demande sortis de nulle part.

— Un anti-douleur, j'ai mal au ventre, je crois que je suis constipé.

N'ayant aucune raison de savoir si je mens ou non, mon ventre gargouillant, je fouille dans les étagères pour me faire un sandwich.

Elle ne pourra plus jamais en manger.

Je fais taire cette pensée intrusive et croque dans mon morceau de pain. Antonio me fixe et m'agace.

— Tu veux ma photo ? je grommelle la bouche pleine.

— J'espère vraiment que tu ne bois pas quand j'ai le dos tourné.

— Je suis un homme de parole, je mens.

— Si tu dis la vérité, on devrait bientôt pouvoir t'en dire plus sur nos projets en cours. Sur ce, je vais faire une dernière ronde, j'ai congédié les hommes, tu as donc le château pour toi tout seul. Cependant, demain, je te ferai un test d'alcoolémie.

Il me tourne le dos et sort de la salle à manger. Je respire un bon coup pouvant enfin me détendre. Ma tête commence vraiment à tourner et faire semblant de rien, c'est vraiment compliqué. Je m'assois sur une chaise haute et joue sur mon téléphone pour faire passer du temps pour que je sois certain que pendant mon trajet jusqu'à ma chambre, il sera parti. Je jette un coup d'œil aux caméras placées dans le penthouse depuis mon cellulaire, mais ne repère aucun mouvement. Les objets paraissent aussi toujours à la même place depuis la dernière fois.

Plusieurs minutes sont passées, je me lève et manque de tomber vu mon manque d'équilibre. Je me tiens contre le mur et monte les marches pour rejoindre les étages des chambres. La lumière m'agressant la rétine, je l'éteins et continue dans le noir seulement éclairé par la lune. Je découvre un tourne-disque dans le couloir, je l'actionne et le laisse jouer une musique, elle est entrainante. Mes mouvements se laissant mouvoir sur le rythme, je tourne en rond, les murs s'approchant trop souvent dangereusement de mon visage.

Nos cœurs désarmés | T.1 & T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant