Nos cœurs désarmés | T.1 & T.2

2. VIP

Playlist : Stela Cole - Love like Mine

PIETRO

Je franchis enfin les portes du Velare Sensi. Le lieu est bondé, des leds roses mettent en valeur les filles en sous-vêtements, dansant dans des cages en hauteur. Je cherche l'espace VIP, voulant profiter d'une place d'exception. Je stoppe une serveuse lorsqu'elle me frôle, son plateau de boissons à la main et lui demande.

    — Il est où le meilleur espace VIP ? Je veux la meilleure table.

    Elle m'indique de la suivre jusqu'à un second étage, seulement accessible via une porte surveillée par un garde. L'espace privilégié, se compose d'un grand canapé blanc, d'une table basse en verre et de sa propre mini piste de danse. Autant d'espace pour moi, seul me déprime, je lui demande donc de faire monter des filles avec beaucoup, beaucoup d'alcool. Je la paie et m'affale dans le canapé. Je laisse la musique me faire vibrer et ferme les yeux en imaginant Angela dans ce lieu qui était le sien. Pris de curiosité, je me lève et regarde la foule depuis la rambarde, je trouve directement l'endroit où elle avait été prise en photo par Diego quelques mois plus tôt. Des gloussements s'approchent et une horde de femmes, des putes, je pense, investissent tout l'espace. L'une d'elle accroche mon regard, elle a les yeux verts, mais pas ce vert qui fait bondir mon cœur. Cependant, un infime instant je la revois elle.

    — Besoin de compagnie ? me chuchote une blonde en frottant sa poitrine contre mon torse.

    Je tire une grimace, mais la laisse faire. Je dois me changer les idées, ne pas déprimer au moins un soir. J'en ai marre de mon état. Une des filles me propose un verre bien rempli que j'accepte avec un faux sourire puis trinque avec elles. La première gorgée me brûle, mais est vite atténuée par la brune aux yeux verts qui entreprend de me galocher. Au début, j'hésite à la laisser faire, mais quelque chose vrille dans ma tête et je joins ma langue à la fête. Je glisse ma main dans son dos, puis la presse contre moi.

    J'essaye de tout mon cœur de ressentir quelque chose, mais rien. Se baisser est fade.

    Je stoppe cet échange de salive pour me resservir un verre. Je prends place sur le canapé vite accompagné de corps chaud ne voulant qu'être touchés par moi a la vus de leurs mains baladeuse.

    — Tu veux qu'on monte dans une chambre, mon chou ? me demande une rouquine en ensemble de dentelle noire.

    Mon chou, j'ai l'impression d'entendre Chiara. L'alcool jouant avec mes émotions et ma visibilité, je jure qu'elle est bien là. M'étonnant moi-même, je l'enlace.

    — Je suis tellement désolé, je n'aurais jamais dû t'embaucher Cruella.

    La femme dans mes bras se tend et se retire gentiment avec un sourire hypocrite.

    — Moi, c'est Stacy, tu dois me confondre, chéri. Mais appel moi comme tu veux si ça peut t'exciter. Toi, c'est quoi ton petit nom ?

    — Tu ne préfères pas savoir, quelque chose me dit que tu es plus intéressé par le contenu de mon portefeuille que mon prénom.

    — Tu dis vrai, mais je t'assure que je peux te faire passer un très bon moment. Tu as l'air tendu, laisse-moi te masser les épaules pendant que ma copine te fait un petit spectacle.

    Elle se met à me détendre, calmant mes nœuds dans les épaules. Son amie, dos à moi, commence à twerker, sa jupe remontant sur ses fesses à chaque rebond. Je fais semblant d'apprécier en souriant avec mon air de bad boy qui les font toutes tomber dans le panneau.

    Stacy se penche jusqu'à mon oreille et me chuchote en profitant pour tâter mes abdos.

    — Touche là, elle aime ça. Prends son gros cul dans tes mains.