Chapitre 6

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Zeyna


— Je suis la seule personne qui arrive à t'aimer, tu le sais, pas vrai ? Son regard hautain me dérange. Il insinue qu'aucune autre personne à part lui ne pourra m'aimer et ça me rend triste. Mon silence le brusque et il saisit mon menton avec sa main. Il exerce une légère pression et je commence à ressentir une légère douleur.


— Regarde toi, tu devrais me remercier. Quelques larmes coulent sur mes joues alors que mon regard est toujours ancré au sien.


— J'aurais pu me marier avec n'importe quel homme, je crache en étouffant ma voix. Il lâche un rire qui m'irrite.


— Tu sais que ces pauvres hommes qui te demandaient en mariage croyaient que ton père avait de l'argent. Il caresse ma joue et je bascule ma tête vers l'arrière pour ne plus sentir le contact de sa main.


— Tu penses qu'il t'aurait toujours aimé s'ils avaient vu que ton père n'a rien ? qu'il n'a même pas de travail ? Un autre rire lui échappe et les larmes sur mes joues se multiplient. Je pleure en silence.


— Franchement, personne ne pourra t'aimer comme je t'aime. Je tourne ma tête pour éviter son regard et me dirige vers ma chambre. Je n'ai même plus faim parce que ses paroles m'ont coupé l'appétit. Il est seul à manger ce que j'ai pris le temps de préparer.


Je m'endors sur les côtés et tente d'oublier ce qu'il m'a dit. Il a accepté d'épouser une femme qui ne l'aime pas. Quel genre d'homme ferait une chose pareille ? Au moins, les hommes qui me demandaient en mariage n'insistaient pas lorsque je leur disais que je ne ressentais rien pour eux. Ryan est un cas vraiment spécial. Je me calme et m'endors après avoir fait ma prière du soir.


Il est neuf heures du matin lorsque je me réveille. Ryan n'est pas à côté de moi et je le trouve endormi dans le salon avec la télé encore allumée. Je range la table et commence à préparer mon déjeuner et par la suite, je sors de l'immeuble pour aller à mon cours.


Je me dirige vers mon cours de psychologie comme à mon habitude. Quelques élèves sont déjà arrivés. J'arrive à ma place habituelle. L'auditorium finit par se remplir et madame Olivia commence à nous expliquer que nous allons devoir effectuer un travail en équipe de deux. En regardant autour de moi, je vois que tout le monde est déjà en équipe.


Je descends de l'auditorium pour aller voir madame Olivia. Elle est occupée à inscrire quelque chose sur un carnet. Je prends la parole lorsqu'elle termine.


— Excusez-moi mais je pourrais effectuer le travail toute seule ? Je lui demande poliment.


Au moment où elle redresse ses lunettes sur son nez, une voix familière l'interrompre sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit.


— Elle va être avec moi dit-il avec un timbre de voix qui attire le regard de Madame Anna.


Ersen sait très bien que je n'ai pas le choix de me mettre avec lui et ça m'agace tellement. Je le suis et on monte tout en haut de l'auditorium. Nous avons une vue sur toute la salle et c'est étrange d'avoir cette perspective.


— Tu n'étais pas obligé de te mettre avec moi dis-je en sortant la feuille qui contient les consignes de notre travail


Âmes tourmentéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant