Chapitre 24

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Zeyna

Je suis parti voir mon père. Il faut que je lui dise la vérité. Je l'ai appelé et je lui ai demandé de venir me rencontrer en face du musée. Un sourire illumine mon visage lorsque je le vois arriver. Je me jette dans ses bras. Je n'arrive pas à me détacher de son étreinte. Il m'a tellement manqué. Lorsque notre étreinte prend fin et qu'il me regarde, c'est de l'inquiétude que je lis sur mon visage.

— Qu'est-qui t'es arrivé ?! me demande-t-il en s'approchant de mon visage pour mieux m'inspecter.

Il me rejoint lorsque je m'assois sur les marchés et attend que je prenne la parole. Il n'y a personne et nous sommes seuls parce que le musée est fermé.

— Ryan me... il me frappe poursuivis-je en sentant ma gorge se nouer.

— Quoi ?! Zeyna pourquoi tu m'as caché un truc pareil ?! dit-il en se levant. Je fais de même et m'approche de lui.

— J'ai pensé à toi. Je voulais t'aider dis-je alors qu'il vient me prendre dans ses bras.

— Tout est ma faute. Je suis tellement désolé dit-il. Ses pleurs compriment mon cœur. Je ne veux pas qu'il se sente coupable.

— Je ne veux plus retourner avec lui dis-je entre deux sanglots.

— Je te promet qu'il ne s'approchera plus de toi. Tu vas le divorcer, il me répond en enlevant ses bras qui m'enlacent pour venir essuyer mes joues humides.

On est retourné ensemble à l'appartement. Ryan n'est pas là. Mon père m'enlace la main alors qu'on attend l'arrivée de celui que je ne considère plus comme mon mari. La porte s'ouvre et Ryan rentre accompagné de son père. Ça ne m'étonne pas. Il a besoin de quelqu'un pour le protéger.

Ryan s'avance vers mon père. Il garde une distance de quelques mètres. Mon père se lève du divan et s'approche de lui. Ryan reçoit une gifle. Je remercie intérieurement mon père parce qu'il lui a donné ce qu'il mérite.

— Tu oses lever ta main sur ma fille ?! Il s'exclame en le défiant du regard

— Elle ne m'écoute jamais il lui répond en caressant sa joue.

Ce qu'il m'a fait est impardonnable. Il fait seulement pitié.

— Si tu n'as pas honte de moi, éprouve au moins de la honte face à ton dieu. C'est la dernière phrase que mon père lui a dite. Le père de Ryan regarde la scène sans réagir. Au moins, il n'a pas essayé de défendre son fils.

J'enlève ma bague et la dépose sur la table sans quitter Ryan du regard. Son père ne parle pas mais l'encourage avec un geste à faire la même chose que moi. Il enlève sa bague et la dépose en me lançant un regard froid. J'ai enlevé ce qui me retenait à lui. Désormais je ne suis plus sa femme.

— J'ai pris des photos de toutes les fois où tu as laissé des marques sur mon corps en priant pour que ce jour arrive. Mon père caresse mon épaule. Deux policiers entrent. C'est mon père qui les a contactés. Ils me demandent mon téléphone et prennent Ryan avec eux.

Étrangement, son père ne parle toujours pas. Il fouille dans la poche de son pantalon et tend quatre billets d'argent à mon père. C'est à ce moment qu'il décide de prendre la parole.

— C'est pour me faire pardonner à sa place. Zeyna est une femme bien et elle ne mérite pas ce qu'elle a subi.

Il s'en va sous la gratitude de mon père. On s'enlace encore une fois. Toute cette histoire est finie. J'ai tellement prié pour que ce jour arrive. J'ai porté plainte contre lui et j'ai dû témoigner lors d'un procès qui a duré trois mois.

J'ai obtenu les papiers du divorce juste après. Ryan n'a pas eu le choix de consentir et il a été condamné à trois ans de prison. Je suis revenu travailler au musée et je vais pouvoir commencer ma deuxième session à l'université parce que Ersen à avouer au directeur que je n'ai pas triché et que c'est lui qui avait mis cette feuille dans mon sac.

Ma vie a repris un peu d'ordre et j'en suis reconnaissante. Je vais me concentrer sur mes études et rien d'autre. Au moins, cette fois aucun homme ne se mettra dans mon chemin.

Je marche dans les couloirs pour me rendre à l'auditorium. C'est mon premier cours de la session. J'essaye d'oublier tout ce qui s'est passé ces derniers mois pour me concentrer sur le présent.

— Où tu vas comme ça ? me dit une voix que je n'arrive pas à reconnaître tout de suite.

Je me tourne et mon regard croise celui de Kaïs. Avec tout ce qui s'est passé, j'ai presque oublié son existence.

— Alors, ça te dit qu'on se voit ce soir ? dit-il sans gêne.

Je suis surprise par son excès de confiance. Je n'ai rien à faire avec un homme comme lui. Quand je le vois, je pense à Ryan et ça m'irrite de l'intérieur.

— Laisse-moi tranquille dis-je en me retournant pour continuer mon chemin. Je sens ses pas derrière moi. Agacé, je me tourne pour lui faire face.

— Va-t'en ou je me mets à crier m'exclamai-je sans pouvoir contrôler le sentiment de colère que je ressens.

— Du calme, ma belle j'ai juste envie de te connaître dit-il avec un sourire qui montre qu'il veut me draguer.

— Je n'ai pas envie de te connaître alors va-t'en. Je me tourne et continue mon chemin vers l'auditorium. Je ne veux pas le croiser encore une fois. Mon nouveau professeur prend son temps pour nous expliquer la matière et ça me permet de me concentrer sur les choses que je n'ai pas comprises. Lorsque le cours se termine, je range mon cahier et me lève. En descendant ma rangée je bouscule quelqu'un.

— Désolé. Lorsque je relève ma tête, Ersen se tient devant moi avec un sourire aux lèvres.

— Content de te revoir qalbi (mon cœur). Les mains dans ses poches, ils me dévisagent pendant de longues secondes.

J'ignore les battements de mon cœur qui s'affole. Ce surnom qu'il a décidé de me donner me fait ressentir quelque chose que je ne devrais pas.

— Arrête de m'appeler comme ça en dirait vraiment que tu cherches à te faire honte lui dis-je en rangeant mon cahier dans mon sac à main

— La seule chose dont j'ai honte c'est ce que je t'ai fait. Il passe sa main sur sa chevelure sans me quitter du regard.

— Non, c'est moi qui dois m'excuser. J'ai porté des fausses accusations sur toi et tu ne méritais pas ça.

Mon cœur n'a décidément pas envie de se calmer alors qu'on ne se quitte pas du regard.

— Je pense que tu le mérite plus que moi, dit-il en sortant une enveloppe de sa sacoche. Il me la tend et je me mets à l'ouvrir doucement avant de lui jeter un regard interrogateur. Mes yeux s'écarquillent lorsque je vois la somme d'argent que contient celle-ci.

— Ersen, c'est... tu as gardé l'argent de la bourse ? lui demandai-je en croisant de nouveau son regard.

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Âmes tourmentéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant