Chapitre 28

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Zeyna

— Zeyna est-ce que tu as peur ? me demande-t-il en rentrant dans ma chambre.

— Je ne sais pas dis-je alors qu'il vient s'asseoir près de moi.

— Je sais qu'après ce que tu as vécu avec Ryan, ça ne doit pas être facile de faire confiance à un homme. Sa main vient caresser mon épaule.

— Je crois que je l'aime répondis-je un peu perdu dans mes pensées.

— Quand tu seras convaincue de ce que tu ressens, tu lui diras de venir me voir dit-il en caressant délicatement ma joue.

— Pourquoi je me sens comme ça dis-je confuse par les sentiments qui se bouscule en moi.

Il se lève et me donne un baiser sur la joue. C'est à moi de répondre à cette question. Lorsque mon père s'en va, je m'allonge sur le lit et enlève doucement mon voile. Même si j'ai passé la nuit à réfléchir, je suis restée confuse.

Je ne sais pas si j'ai peur ou si je préfère m'éloigner de ce que je ressens. Je pars à l'université et je suis la première à le remarquer. Je détourne mon regard et me concentre sur mon cours. Dès que la période prend fin, je me précipite vers la bibliothèque. Il n'y a personne appart la madame à l'accueil.

Je respire un bon coup. J'ai envie de me retrouver seule. Quand je l'ai vu et qu'un sentiment étrange m'a envahit alors j'ai compris que j'ai peur parce que je suis amoureuse. J'ai peur parce que comme mon père l'a dit je ne peux plus faire confiance à aucun homme.

— Zeyna ? Sa voix est différente. Elle est plus douce.

Au début, je détestais quand il prononçait mon nom. Maintenant, mon cœur s'affole dès qu'il prononce les syllabes de mon prénom.

— Va-t'en. Tu sais très bien que je ne peux pas rester seule avec toi dis-je sèchement en ignorant les battements de mon cœur.

— Laisse-moi au moins te dire ce que je ressens dit-il sans quitter mon regard. La manière dans ses yeux fixe les miens n'aide pas mon cœur à se calmer.

Je reste silencieuse et tourne mon visage vers la gauche pour ne pas croiser son regard.

— S'il y a une chose que je désire en ce moment même, c'est toi.

Il poursuit en sachant que je ne vais pas l'interrompre. Je retiens mon souffle et me prépare à l'écouter.

— Je te veux Zeyna. J'ai envie que tu sois ma femme. Tu n'as pas idée de ce que je ressens en ce moment. Tu m'as tellement bouleversé que je n'arrive plus à réfléchir.

— Ersen arrête dis-je en sentant quelques larmes qui sortent. Je ne veux pas pleurer devant lui.

— Je suis tombé amoureux de ta religion mais aussi de toi. Sa peut te paraître ridicule mais je t'appartiens. Mon âme n'a plus d'importance sauf si elle est accompagnée de la tienne. Tu es la seule personne dans ce monde pour laquelle je donnerais ma vie.

— Tu ne penses pas ce que tu dis répondis-je en ne pouvant plus contrôler mes larmes.

— Je le pense mais si tu ne veux pas la même chose que moi alors je te laisserais partir même si mon cœur ne le supporterait pas. Même si ma vie deviendrait complètement vide et banale sans toi. Je prierais dieu pour qu'il te ramène à moi et pour qu'un jour tu me donnes la permission de te demander en mariage.

— Ce n'est pas ce que tu veux dis-je en mettant une main sur ma bouche pour étouffer mes sanglots.

— Tu veux que je dise quoi ?! Que j'ai envie de te toucher ? De t'embrasser ? Que je n'arrive pas à accepter qu'un autre homme a posé sa main sur toi pour te faire du mal ?! Zeyna, j'aime ce qui fait de toi qui tu es et rien ne pourra changer ça.

Je pleure doucement dans le silence. Je pleure parce que tout au fond de moi je sais que Ersen est l'homme que je mérite. J'ignore si c'est mon âme sœur mais à chaque fois que je regarde son visage, j'ai l'impression de tout savoir de lui.

— Anti qalbi wa anti tuniro kula shay'in hawlaka (Tu es mon âme et tu illumines tout autour de toi).

Je tourne mon visage vers lui. Je vois dans la lueur de ses yeux de la pure sincérité.

— Va voir mon père articulai-je d'une voix assurée malgré moi. J'essuie mes larmes. Je vois qu'il résiste à l'envie de s'approcher de moi mais tant que nous ne sommes pas mariées, je ne peux pas le laisser.

Il s'en va d'un air confiant. Je passe le reste de la journée à visiter une nouvelle exposition au musée et ensuite je pars rencontrer mon père à la mosquée. Ersen a tenu parole et il est parti le voir. Lorsque je le vois arriver, mon cœur s'emballe.

— Zeyna, tu es sûr que c'est ce que tu veux ? me demande-t-il lorsqu'on s'apprête à signer les papiers.

J'hoche la tête en souriant. Une dizaine de minute plus tard, je suis sa femme. Ersen ne m'a pas lâché du regard et je ne pouvais pas m'empêcher de lui sourire. Il me laisse partir avec mon père. Il ne m'a pas forcé à venir avec lui. Je caresse doucement la bague qu'il m'a achetée. Elle est de la même couleur que ses yeux. Le bijou que je porte est magnifique. Une joie immense m'envahit.

Cette nuit, je n'ai jamais aussi bien dormi de toute ma vie. Le lendemain matin, Kaïs m'interpelle lorsque je me dirige vers ma classe. Toute la joie que je ressentais et partie d'un coup. Sans même que j'aille le temps de lui dire quoi que ce soit il m'attrape le bras.

— Lâche moi ! criai-je en voyant qu'il essaye de rapprocher mon corps du sien.

— Arrête de me résister et avoue que je te fais de l'effet crache-t-il en ignorant les protestations. Il essaye de rapprocher mon visage du sien.

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Âmes tourmentéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant